Le navire de soutien de Nautilus Minerals pour son projet Solwara 1 mesurera 227 mètres sur 40 et pourra accueillir jusqu'à 180 personnes pour l'exploitation du gisement de cuivre et d'or dans les profondeurs de la mer de Bismarck, près de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

La société Nautilus Minerals s'apprête à développer un important volet de son projet Solwara 1 dans la mer de Bismarck, au nord-ouest de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, et a commencé à attribuer plusieurs marchés pour la construction de son navire de soutien.

Fin avril, Nautilus a octroyé un marché à la société Siemens International Trading (Shanghai) Ltd. pour l'installation électrique intégrale de son navire, que le président et directeur général de la société Mike Johnston décrivait comme « une quantité considérable de câbles et de fils électriques ». Le navire aura besoin de 31 mégawatts (MW) d'électricité.

Il s'agit du plus récent de la série de marchés qui seront attribués. Au cours des cinq derniers mois, la société a annoncé, par l'intermédiaire du chantier chinois Fujian Mawei Shipbuilding, l'attribution de quatre marchés à long délai de préparation pour son navire de soutien.

« C'est un navire de bonne qualité, nous avons effectué de nombreux contrôles diligents sur les chantiers navals », expliquait M. Johnston. « Nous avons accès à un [acier] bon marché en Chine, mais également à des équipements spécialisés de la plus haute qualité. »

Solwara 1 sera le premier projet d'exploitation minière en mer au monde. Il s'agit d'un projet d'exploitation de gisements à haute teneur en cuivre et en or situé à 1 600 mètres de profondeur dans la mer de Bismarck. La production à la mine devrait commencer au cours du premier trimestre 2018. Une fois la phase de production commerciale atteinte, Nautilus estime que la société produira 1,3 million de tonnes par an.

Ce projet fera de Nautilus la première société à exploiter les fonds océaniques à la recherche de gigantesques gisements de sulfures polymétalliques.

Trois engins de production pour les fonds océaniques (la haveuse principale pour entailler les plus gros matériaux, la haveuse auxiliaire ainsi que la machine pour la collecte des matériaux) procéderont au havage du minerai sur les fonds océaniques et l'enverront régulièrement dans une pompe. La pompe transférera le minerai vers le navire de soutien par le biais d'une conduite montante, où il sera asséché. L'eau propre sera renvoyée dans les fonds océaniques par le biais de cette même conduite. Les haveuses et l'engin de collecte des matériaux seront contrôlés à distance à partir du navire.

Nautilus a fait appel à la Marine Assets Corporation pour la construction d'un navire répondant à ses spécifications, et le fournisseur d'équipement marin détient un autre contrat avec Fujian Mawei. Les travaux préliminaires de conception du navire ont commencé au second semestre 2014.

La société Rolls-Royce Marine de Norvège a obtenu le premier des quatre marchés récents pour les moteurs et les différents propulseurs (azimutaux, relevables et à tunnel) du système de positionnement dynamique du navire en février. Des ordinateurs contrôleront la puissance que génèrent les propulseurs, ce qui permettra au navire de stationner dans un rayon de 50 centimètres de son emplacement requis à tout moment.

Les nouveaux moteurs Rolls-Royce B33:45 seront dotés d'un système de réduction catalytique sélective (RCS) conforme au niveau III pour limiter l'impact sur l'environnement du navire. Le système contrôlera les émissions en injectant un agent réducteur de liquide par l'intermédiaire d'un catalyseur spécial dans le flux d'échappement des moteurs diesel.

« L'exploitation minière en mer est une nouvelle industrie passionnante », indiquait dans un communiqué de presse John Knudsen, président du service activités maritimes commerciales de Rolls-Royce. « Nous sommes très fiers que les groupes électrogènes B33:45 aient été sélectionnés pour alimenter ce navire novateur qui sera au premier plan d'un tout nouveau chapitre dans le domaine de l'exploration sous-marine. »

Le navire comprendra également deux grues, dont l'une sera dotée d'un système de compensation active du pilonnement ; c'est la société norvégienne MacGregor qui a décroché le marché début avril pour ces grues. La grue dotée d'un système de compensation du pilonnement se sert d'un ordinateur qui peut détecter le navire dans un rayon d'un demi-mètre dans un espace en trois dimensions. En cas de forte houle, la grue ajustera automatiquement la quantité de câbles nécessaires pour que l'équipement reste en place et pour éviter les secousses.

L'équipement de manutention de la cargaison du navire, dont le marché a été octroyé en mars à la société italienne Bedeschi SpA, permettra à Nautilus de transporter le minerai dans la coque du navire de soutien. De là, un système de transporteur à courroie le transférera sur un autre navire qui retournera à terre pour l'affinage, dont sera chargé le groupe Tongling Nonferrous Metals Group Holdings Company Ltd. en Chine.

Nautilus a encore trois grands marchés à octroyer pour le mât de charge du navire, l'usine d'assèchement et l'intégration de tout l'équipement dans le navire.

Les outils de production pour les fonds océaniques, construits par Soil Machine Dynamics à Newcastle upon Tyne, au Royaume-Uni, sont pratiquement prêts (à 90 %) et sont actuellement soumis à des tests d'acceptation en usine. Ils seront remis à Nautilus d'ici la fin de l'année 2015. La conduite montante, actuellement en cours de construction, devrait être prête à peu près à la même période. La pompe, qui est construite par la société GE Oil and Gas à Houston, au Texas, est déjà prête, et sera assemblée et livrée vers le second semestre 2016.

« L'un des avantages d'une livraison avant la date prévue de la machine et de la pompe est que cela nous permet de mener des tests intensifs de résistance à l'humidité et de soumettre les machines à des essais afin de nous assurer que tout fonctionne comme prévu », indiquait Shontel Norgate, directrice financière de Nautilus, « ce qui facilitera la procédure de lancement et la rendra bien plus homogène qu'elle ne le serait autrement ».

D'après Mme Norgate, la société ne commencera pas à construire le navire avant la fin de l'année. Il sera opérationnel début 2017, et des travaux d'intégration seront menés durant le reste de l'année.

Le navire de soutien mesurera 227 mètres de long et 40 mètres de large, et pourra accueillir jusqu'à 180 personnes. D'après M. Johnston, entre 125 et 140 personnes seront à bord lorsqu'il sera en service. Il pourra stationner en mer sur le site pendant cinq années avant de devoir être ramené sur la terre ferme.

Traduit par Karen Rolland