La société de Vancouver Terra CO2 Technologies spécialisée dans les technologies propres pourrait détenir la réponse pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et le drainage rocheux acide (DRA) dans l'exploitation minière, deux problèmes environnementaux importants qui poursuivent l'industrie.

Terra teste actuellement un système qui récupère une quantité considérable de dioxyde de carbone (CO2) dans les centrales électriques, par exemple des groupes électrogènes diesel dans les mines, et le fait réagir avec de la pyrite ou d'autres sulfures métalliques dans des sites miniers pour produire des déchets stables sous forme de carbonate de métaux, ainsi que de produits dérivés composés de soufre facilement commercialisable.

Ceci contribuerait non seulement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, expliquait le président et chef de la direction Dylan Jones, mais également à aborder le problème de l'impact nuisible sur l'environnement du drainage rocheux acide (DRA) et les coûts élevés associés à son traitement pour les sociétés minières.

« La philosophie de la société était réellement d'offrir de meilleures solutions environnementales pour les projets miniers », indiquait M. Jones, ajoutant que cela permettrait de réduire les coûts de traitement du DRA pour une mine d'au moins 25 %.

Ces recherches ambitieuses ont aussi valu à Terra de se retrouver parmi 26 autres équipes finalistes aux demi-finales de Carbon XPRIZE, un concours offrant 20 millions $ « pour développer des technologies révolutionnaires qui convertissent la plupart des émissions de dioxyde de carbone émanant des installations au gaz naturel et des centrales électriques en des produits affichant la valeur nette la plus élevée. » Les équipes sont réparties en deux thèmes, le charbon et le gaz naturel, en fonction du type de centrale électrique que visent leurs technologies.

Sponsorisée par la Canada's Oil Sands Innovation Alliance (COSIA, l'alliance canadienne pour l'innovation dans le secteur des sables bitumineux) et la société américaine d'électricité NRG, cette compétition XPRIZE a commencé en septembre 2015 et a attiré des participants du monde entier, dont des entreprises en démarrage, des organismes à but non lucratif et des universités. Ces derniers convertissent le dioxyde de carbone en matières diverses et variées, des biocarburants au dentifrice en passant par des aliments aquacoles.

« Nous prenons le contre-pied de tout le côté économique de la lutte contre le changement climatique pour mettre en avant la véritable valeur de la réduction des émissions et également la création de valeur en ressortant », expliquait Marcius Extavour, directeur des opérations techniques, de l'énergie et de l'environnement de XPRIZE. « Toute société minière industrielle qui cherche à réduire son empreinte carbone s'intéressera aux résultats de cette compétition. »

Pour M. Jones, remporter ce prix pourrait donner à sa société le tremplin dont elle a besoin pour attirer des investisseurs et pénétrer le marché ; cependant, la participation à elle seule présente des avantages.

« Ce prix XPRIZE est pour nous une bonne occasion de nous frayer un chemin au sein des collectivités émettant du carbone...mais les possibilités en termes de RP et de marketing sont également nombreuses », indiquait-il.

Terra, qui prévoit de construire une centrale pilote d'ici juillet, teste actuellement sa technologie avec de la pyrite (du sulfure de fer). Le système sépare le fer du sulfure, envoie le fer dans une colonne de réacteur où on le mélange avec du dioxyde de carbone pour produire de la sidérite (ou sidérose), un stérile stable qui peut être distribué en toute sécurité dans l'environnement ou stocké. Le sulfure pur devient de l'acide sulfurique, que l'on peut vendre à des fins commerciales infinies, ou même utiliser dans les mines pour séparer l'or des stériles.

Comme l'explique M. Jones, Terra est en phase de démonstration, mais si le développement de la technologie suit cette voie positive, l'objectif est de commercialiser le produit d'ici 2019.

Jusqu'à 10 finalistes XPRIZE seront sélectionnés en début d'année prochaine par un jury de concours composé d'experts de l'industrie ; ils recevront un minimum de 500 000 $ pour les aider à atteindre le dernier tour. Les finalistes testeront leur technologie dans de véritables centrales électriques en 2018 et 2019, à la suite de quoi le lauréat du prix sera sélectionné, précisait M. Extavour.

Traduit par Karen Rolland