Trevali Mining a finalisé l’acquisition de la mine de zinc Rosh Pinah (photo) et d’autres mines dans le but de tirer parti des prix du zinc les plus élevés en dix ans. Avec l’aimable autorisation de Trevali Mining Corporation

Trevali Mining a conclu à la fin du mois d’août l’acquisition des actifs de zinc de Glencore PLC, soit une participation de 90 % dans la mine Perkoa au Burkina Faso et de 80 % dans la mine Rosh Pinah en Namibie, pour un montant de 418 millions de dollars américains, en espèces et en actions. La hausse récente des prix du zinc a incité Trevali à finaliser la transaction avant que la valorisation des projets ne soit trop élevée.

« C’est un heureux hasard que nous ayons pu conclure [la transaction] au premier trimestre, car, comme nous nous y attendions, les prix du zinc ont bondi et il semble que ceux-ci vont poursuivre sur leur lancée, ce que nous espérons », a dit Steve Stakiw, vice-président des relations avec les investisseurs et des communications de Trevali, à CIM Magazine. Grâce à cette acquisition, Trevali se hisse au huitième rang mondial des producteurs de zinc.

Le 16 août, le zinc pour livraison dans trois mois se vendait 3 029 $ US la tonne à la bourse des métaux de Londres, dépassant le record précédent de la dernière décennie, établi en octobre 2007. Compte tenu de la production des grandes sociétés minières à son plus bas, de la demande accrue à l’échelle mondiale et d’une pénurie de zinc en Chine, le prix du zinc à trois mois a atteint son plus haut niveau en dix ans.

Les sociétés minières qui en profiteront sont celles qui sont déjà prêtes à produire, ce qui a fortement motivé les dernières acquisitions de Trevali. Cependant, d’autres sociétés, plus petites, récolteront également les fruits du rebond.


L'équipe de la mine Caribou de Trevali augmente la production à son exploitation du Nouveau Brunswick dans la perspective d'un rebond du prix du zinc


Ascendant Resources, seule société canadienne qui produit uniquement du zinc à part Trevali, a fait l’acquisition de la mine El Mochito, au Honduras, en décembre 2016, et la remet en état depuis. Elle s’attend à dégager des flux de trésorerie positifs d’ici à la fin de 2017.

Le président et chef de la direction d’Ascendant, Chris Buncic, espère pouvoir tirer parti des cours actuels des métaux. « Bon nombre de petites sociétés minières canadiennes qui produisent du zinc ont élaboré des projets non financés qui, s’ils ne sont pas réalisés en temps opportun, ne profiteront pas des prix élevés du zinc. Selon moi, c’est un redressement exceptionnel en comparaison des dernières années, et nous sommes bien positionnés pour en profiter », a affirmé M. Buncic à CIM Magazine.

Ce dernier a mentionné que la fermeture de plusieurs importantes mines de zinc dans le monde au cours des dernières années, notamment la mine de Lisheen de Vedanta, en Irlande, et la mine Century de MMG, en Australie, a contribué aux cours actuels du zinc. La fermeture de ces deux mines, en 2015, a réduit la production annuelle mondiale du zinc de plus de 500 000 tonnes.

Dans la même année, Glencore, le plus grand producteur de zinc, a réduit de 450 000 tonnes sa production annuelle de zinc, ce qui a fait bondir les prix du zinc de 7 % en une seule journée.

Aucune mine de zinc ayant des productions équivalentes n’a remplacé ces mines, si bien que les stocks mondiaux reculent depuis plusieurs années, et de façon plus importante au cours des trois dernières. Même si certaines sociétés minières ont relancé les opérations dans des mines qui étaient en état d’entretien et de maintenance, et que d’autres ont entrepris des travaux d’exploration, il faudra que de nombreux projets arrivent à l’étape de la production avant que le marché ne se stabilise de nouveau.


De récents revirements heureux motivés par la demande de la Chine et la bonne réputation du Canada


« Le zinc est un métal très cyclique, a souligné M. Stakiw, mais cela ne nous empêche pas de croire que la remontée du zinc pourrait être encore plus robuste et plus durable. » Il en voulait pour preuve l’insuffisance actuelle d’une offre croissante venant de Chine – l’offre croissante de la Chine avait été un facteur déterminant dans la stabilisation des prix du zinc après la dernière remontée du métal en 2007 – et l’absence de grandes mines qui pourraient commencer à produire d’ici trois à cinq ans.

Selon M. Stakiw, la demande des consommateurs pour le zinc a augmenté de 2 à 4 % annuellement dans les dernières années, portée par le développement d’infrastructures mondiales et l’expansion des marchés pour les biens de consommation tels que les voitures et les appareils. Pour répondre à cette demande, a-t-il affirmé, il faudrait qu’une grande mine commence à produire chaque année. Si ce rythme de progression se maintenait, les prix du zinc pourraient augmenter pendant encore quelques années.

C’est ce qu’a affirmé l’analyste de la Banque Scotia, Rory Johnston, dans la dernière publication de l’indice des prix des marchandises de la Banque Scotia, à la fin août. « Les perspectives du zinc demeurent fondamentalement solides, même si les prix peuvent reculer temporairement dans le même sens que le marché des métaux en général », a-t-il écrit.

La Chine, le plus important consommateur et producteur de zinc, a adopté de nouveaux règlements environnementaux qui ont une incidence sur la capacité du pays de produire le métal, ce qui a renforcé les prix du zinc, et elle en adoptera d’autres au cours de l’hiver.