L'inondation de la mine de diamants souterraine atténue son impact sur l'environnement en empêchant les eaux d'exhaure de remonter en surface et de contaminer Snap Lake. Avec l'aimable autorisation de De Beers Canada

Après n'avoir trouvé aucun acquéreur pour sa mine de diamants aux portes de l'Arctique, De Beers Canada annonçait en décembre dernier qu'elle plaçait son exploitation Snap Lake en mode continu de soins et maintenance.

L'infrastructure de dénoyage dans la mine souterraine sera désactivée de façon séquentielle, ce qui permettra d'inonder Snap Lake en toute sécurité. La procédure a commencé début janvier et devrait durer huit semaines.

Depuis son ouverture en 2008, la mine n'était pas rentable pour la société. Elle a été placée en mode de soins et maintenance en décembre 2015 et mise en vente en juillet 2016, donnant aux acquéreurs potentiels six mois pour saisir l'occasion avant l'inondation de la mine.

Tom Ormsby, porte-parole de De Beers Canada, indiquait que l'inondation de la mine constitue « le moyen le plus économique de préserver l'actif plus longtemps ». La mine pourra être « ressuscitée » ultérieurement, et ses réserves estimées à 25 millions de carats seront préservées, sans que la société n'ait à payer la facture de l'exhaure.

L'inondation de la mine en toute sécurité atténue également son impact sur l'environnement, en évitant que les eaux d'exhaure, riches en solides solubles, n'atteignent la surface et ne contaminent Snap Lake.

Depuis son ouverture, la propriété connaît de grands problèmes de gestion de l'eau. D'après la CBC, le directeur de l'exploitation de De Beers Canada Glen Koropchuk expliquait lors d'une audience publique en mars 2015 que de grands volumes d'eau riche en matières dissoutes étaient stockés sous terre sur le site, ce qui constituait un risque pour la sécurité des employés et réduisait les stocks de minerais exploitables.

L'eau ne pouvait être déversée dans Snap Lake car elle avait dépassé la limite autorisée par le permis d'utilisation des eaux de l'exploitation, même après traitement. Bien que ce permis ait été modifié par le ministre de l'environnement des Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) en septembre 2015, la mine a été placée en mode de soins et maintenance trois mois plus tard.

D'après M. Ormsby, Snap Lake a encore devant elle 12 années d'exploitation minière ; il insistait sur la possibilité de faire revivre cette mine, qu'elle soit exploitée par De Beers ou par une autre société. Cependant, ceci ne sera envisageable qu'« en associant de bonnes conditions de marché à une approche technique nouvelle à l'exploitation de la kimberlite ».

Une fois la procédure d'inondation terminée, 35 personnes continueront de travailler sur le site.

Traduit par Karen Rolland