Sean WillyLa relation entre le secteur des ressources au Canada et les Premières Nations, Inuits, et Métis de partout au pays doit évoluer vers une inclusion complète des peuples autochtones. Le secteur des ressources est le fondement de l’économie canadienne. Il a fait preuve de leadership et d’avant-garde en sollicitant la participation des peuples autochtones, mais il reste encore du travail à faire.

Je continue d’entendre des leaders de communautés autochtones au Canada dire qu’ils soutiennent le développement des ressources, pourvu qu’ils soient traités comme des partenaires, qu’ils soient entendus, que les bénéfices soient partagés et que la gérance environnementale soit une composante principale des plans et des activités de projets.

Le dialogue est essentiel à la réussite. Très souvent, les deux parties se rendent compte qu’elles partagent de nombreux objectifs et valeurs, et lorsqu’une relation saine est établie, elles peuvent collaborer afin de poursuivre ces objectifs communs.

Un tel dialogue est encore plus important dans notre pays, car la majorité des ressources naturelles se trouve dans les régions éloignées du Nord canadien. Cette réalité donne lieu à un véritable défi à relever dans le domaine des politiques publiques, ce qui nécessite de nouvelles formes de partenariat.

Le défi est amplifié par la faible densité de population du Nord. Avec seulement un petit nombre de parlementaires et de législateurs qui représentent les petites communautés dont les membres sont dispersés sur de vastes étendues de terre, il est très difficile d’obtenir une voix politique au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Les disputes entre secteurs de compétence aggravent d’autant plus le problème avec Ottawa et les provinces, qui ont cherché à de nombreuses reprises à se refiler la responsabilité des peuples autochtones.

Quel a été le résultat net ? Un manque de direction dans des domaines essentiels comme le financement des infrastructures et de l’éducation dans le Nord canadien, menant à l’augmentation du coût de la vie, à la diminution de l’accès aux mêmes services de base et aux produits de première nécessité qu’au Sud et à de plus grandes barrières au développement et aux activités économiques.

Ainsi, lorsque les communautés et les sociétés de ressources se rencontrent pour discuter de l’avancement de projets nouveaux et existants, il devrait être clair qu’elles devraient avoir un objectif commun, soit un partenariat qui vise à relever ce défi dans le domaine des politiques publiques. Nous devons nous efforcer d’ajouter valeur et capacité à la fois aux communautés autochtones et aux sociétés de ressources, tout en bâtissant une relation avec tous les paliers du gouvernement canadien, pour veiller à ce qu’elles soient toutes deux présentes à la table et qu’elles apportent leur soutien.

Dans le nord de la Saskatchewan à la fin des années 1970, le gouvernement provincial avait fixé des objectifs locaux pour l’industrie de l’uranium. Ces objectifs étaient basés sur un engagement pris avec des leaders de communautés autochtones qui souhaitaient obtenir leur part des bénéfices du développement, mais qui voulaient également avoir un droit de parole dans la gérance environnementale.

Depuis ce temps, Cameco Corporation est devenue non seulement le plus important employeur industriel embauchant des autochtones au Canada, mais également un leader dans l’acquisition d’entreprises autochtones locales et la première société de ressources à mobiliser des leaders traditionnels dans le suivi environnemental.

De plus, au cours de la dernière année, l’entreprise a commencé à mobiliser les gouvernements fédéral et provinciaux conjointement avec les chefs et les maires des territoires traditionnels dans lesquels elle exerce ses activités. Le succès de ces voyages a mis en valeur un partenariat de ressources et a permis au gouvernement de constater le soutien apporté par les communautés au développement des ressources lorsque des partenariats sont conclus.

Je tiens à préciser que ce modèle met l’accent sur un partenariat ; l’entreprise ne finance pas tout et ne peut pas résoudre tous les problèmes vécus par les collectivités du Nord. Ces collectivités le comprennent également, et l’objectif de nos efforts conjoints est d’offrir aux gouvernements fédéral et provinciaux les occasions de faire partie de ce partenariat progressiste et de les motiver en ce sens.

Notre expérience démontre qu’il est rentable de travailler ensemble à la poursuite d’objectifs communs du domaine des politiques publiques, comme l’éducation et les infrastructures au sein des communautés autochtones, par exemple, dans les logements communautaires et l’amélioration des routes et des réseaux de communications.

L’investissement dans l’éducation permet d’offrir aux résidents locaux de meilleures possibilités de carrière et nous permet d’embaucher davantage d’habitants de la région. Les communautés desservies par des routes bénéficient d’un coût de la vie moins élevé et sont plus attirantes pour les professionnels de l’extérieur dont la présence est requise pour la prestation de services de santé et d’autres services essentiels. De meilleurs moyens de communication ouvrent de nouvelles avenues pour les programmes éducatifs, par exemple l’apprentissage en ligne et à distance.

Compte tenu de la priorité que le gouvernement fédéral vient d’accorder à la création de possibilités pour les peuples autochtones et à l’amélioration de leurs conditions de vie, ce modèle démontre que les communautés et les sociétés peuvent devenir de réels partenaires dont le bien-être respectif est étroitement lié.

Voilà ce qu’est l’inclusion, et elle donnera lieu à des communautés plus solides, à une industrie plus prospère et à des avantages dont profiteront tous les Canadiens.

Traduit par CNW


Sean Willy occupe le poste de directeur de la responsabilité sociale à Cameco Corporation.

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