Le 19 août, la ministre du développement économique et des langues officielles Mélanie Joly annonçait l’octroi d’un financement de 5 millions de dollars de l’agence du développement économique du Canada pour les régions du Québec à un système de traçabilité pour l’industrie de l’aluminium du Canada.

Cette aide financière sera utilisée en partenariat avec l’association de l’aluminium du Canada (AAC) afin de poursuivre le développement d’un système de traçabilité de la chaîne logistique. D’après l’AAC, ce système permettra de certifier la provenance canadienne du métal primaire traversant la frontière américaine, de fournir la documentation en temps réel des mouvements du marché du métal aux États-Unis et, plus important encore, d’assurer le respect des obligations liées à la levée des tarifs américains.

On ne sait pas encore si ce nouveau système sera à même de résoudre les problèmes entourant les tarifs douaniers imposés par les États-Unis sur l’aluminium canadien, car ce conflit concerne davantage le volume des exportations que la traçabilité de la chaîne logistique. Cependant, dans le cadre de l’accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) qui est entré en vigueur le 1er juillet 2020, le Canada est tenu de garantir l’origine nord-américaine de l’aluminium utilisé dans ses fonderies.

« En cette période d’incertitude économique et politique pour l’industrie, l’authentification de l’aluminium est une démarche hautement stratégique pour reconnaître les atouts de l’aluminium canadien et consolider ses marchés », déclarait Jean Simard, président et chef de la direction de l’AAC.

D’après l’AAC, le soutien du gouvernement à ce système de traçabilité marque « l’aboutissement de plus de deux ans de travail de la part de l’industrie », alors que le conflit de 2018 entre les États-Unis et le Canada sur les tarifs douaniers suscitait des inquiétudes quant à l’origine du métal entrant aux États-Unis. Le gouvernement canadien avait déjà procédé à la mise en place d’un système de surveillance par le biais de la liste des marchandises d’importation contrôlées (LMIC), qui impose des contrôles sur les importations d’une gamme de produits. Si ce système donne une visibilité aux importations répertoriées, il ne fournit aucune visibilité sur les exportations canadiennes vers les États-Unis.

Ainsi, l’AAC a fait équipe avec le groupe Optel du Québec, un fournisseur mondial de systèmes de traçabilité de la chaîne logistique, en vue de travailler sur deux projets pilotes mettant à l’essai la faisabilité de l’utilisation de systèmes existants dans l’industrie de l’aluminium. Avec l’aide de l’Aluminerie Alouette et de la fonderie de Rio Tinto dans la région du Saguenay, au Québec, l’AAC précise que le concept sera prêt à être commercialisé à l’échelle nationale à la fin du second projet pilote, actuellement dans ses dernières phases. Optel utilise et associe différentes techniques pour créer ses systèmes de traçabilité, dont la technologie de la chaîne de blocs, l’informatique en nuage, l’intelligence artificielle et la technologie de l’Internet des objets.

Outre les 5 millions de dollars accordés à l’AAC, Mme Joly annonçait l’octroi d’une aide financière à deux autres entreprises du Saguenay, le prestataire de services de conception et de construction Canmec et la société d’expédition de l’aluminium Staca, sous la forme de contributions remboursables de 500 000 dollars et 133 470 dollars respectivement, pour leur permettre d’acquérir de nouveaux équipements et de moderniser leurs installations.

« En cette période d’incertitude, nous répondons présents pour le secteur de l’aluminium et soutenons tous les emplois qu’il représente », déclarait Mme Joly. « C’est ce qu’illustre aujourd’hui notre annonce ; en appuyant l’[AAC], Canmec et Staca, nous continuons de soutenir l’industrie dans ses efforts d’innovation et de traçabilité. Ensemble, nous pouvons changer les choses pour l’économie et les citoyens, hommes et femmes, de la région de Saguenay-Lac-Saint-Jean, du Québec et de tout le Canada. »