Les mineurs doivent repenser leur stratégie minière pour inclure des préoccupations croissantes concernant la sensibilisation des consommateurs, les permis social d'exploitation, et les risques géographiques parmi d’autres en 2019, selon le rapport annuel Tracking the Trends (suivre les tendances) de Deloitte.

Le rapport, qui analyse les 10  problèmes principaux transformant l'avenir de l'industrie minière, a été publié lundi et a identifié l'adoption croissante de l'analyse et de l'intelligence artificielle (IA), la gestion du risque dans l'ère numérique et la numérisation de la chaîne d'approvisionnement comme d’autres tendances influentes pour l'année.

« L’industrie minière évolue plus rapidement que jamais, entraînant à la fois un potentiel de croissance plus important, ainsi que plus de perturbations et de volatilité par rapport au années passé », a déclaré Andrew Swart, leader du conseil global de Mining & Metals chez Deloitte Canada.

Le rapport a noté que, lorsque les consommateurs, les gouvernements et les communautés deviennent « plus vocale », ils « modifient irrévocablement la dynamique de l’industrie », ce qui fait le permis social d'exploitation un problème stratégique qui pourrait affecter les entreprises.

« Les sociétés minières doivent prendre en compte une gamme de problèmes en constante expansion pendant l’établissement de la stratégie de l’entreprise si elles espèrent créer des portefeuilles concurrentiels suffisamment robustes pour générer de la valeur dans plusieurs scénarios », le rapport a indiqué.

Les valeurs changeantes de l'industrie, telles que les préoccupations grandissantes des consommateurs ou l'intervention des gouvernements et des communautés ont mené les sociétés minières à repenser leurs stratégies. Dans le but de s’adapter aux nouvelles exigences du marché, les mineurs ont décidé de prendre des décisions d’investissement audacieuses. En mars 2018, Rio Tinto a cessé de produire le charbon, préférant investir dans le cuivre, qui est de plus en plus demandé par l’industrie des énergies renouvelables.


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Deloitte prévoit également que l’intelligence artificielle va jouer un rôle important en aidant les entreprises à planifier pour l'avenir, à identifier les risques au niveau de l'entreprise et à transformer leurs chaînes d'approvisionnement. Le rapport a indiqué que la plupart des entreprises sont toujours aux étapes préliminaires dans leur engagement avec l’IA, car les machines intelligentes nécessitent l’assistance et l’interprétation humaine. Pour avancer au point où les solutions d'IA peuvent devenir prédictives, il faudrait que les machines puissent identifier les causes profondes des problèmes. 

La société a indiqué que les entreprises minières pouvaient s’attendre à faire face à plus en plus de risques, notamment les cybermenaces, l’augmentation des tarifs et des sanctions, la modification des régimes de redevances et la surveillance des investisseurs.

« Plutôt que de simplement définir les risques, les entreprises devraient revoir leur approche en matière de gestion des risques pour vérifier que toutes les lignes de défense soient prêtes à gérer les risques », a déclaré Sandeep Verma, leader du conseil en risque global de Mining & Metals chez Deloitte US. Le rapport a suggéré que les sociétés minières devraient utiliser une vision progressive du risque, telle que l'assurance du risque et l'anticipation des risques émergents grâce à l'utilisation de l'IA et d'autres outils cognitifs.

La numérisation de la chaîne d'approvisionnement « de la fosse jusqu’au port » est une autre tendance qui devrait se poursuivre, a indiqué le rapport. Contrairement aux industries manufacturière et automobile, le secteur minier est toujours en retard en termes de numérisation de sa chaîne d'approvisionnement, avec seulement quelques équipements individuels, comme les camions ou les trains, étant numérisés.

Deloitte s'attend également que les entreprises minières passent d'un état d'esprit axé sur les dépenses sociales à un « coût de mise en conformité » pour offrir des avantages aux pays et aux communautés hôtes. « Si les sociétés minières espèrent générer des résultats sociaux différents, cette dynamique doit changer », a indiqué le rapport. Il a noté que les entreprises devront s'engager avec ce que les parties prenantes veulent vraiment et collaborer avec d'autres entreprises de la région, au lieu de travailler isolément.

Parmi les autres tendances importantes mentionnées dans le rapport figurent la gestion de l’énergie et de l’eau; apprendre des erreurs des projets passé; réinventer la nature changeante des travailleurs et du lieu de travail; concevoir des programmes intégrés pour la diversité et l'inclusion; et faire face aux demandes croissantes des consommateurs pour la provenance des matières premières.