NORCAT a mis en œuvre une formation axée sur les compétences en réalité virtuelle pour former des conducteurs souterrains de chariot élévateur à fourche. Avec l’aimable autorisation de NORCAT

Partout au Canada, les activités reprennent progressivement dans les mines qui avaient fermé leurs portes en raison du COVID-19. Avec les nouvelles procédures de sécurité telles que les mesures de distanciation sociale, les sociétés ont dû adapter leurs activités pour assurer la sécurité de leurs employés. Cependant, il n’est pas toujours facile de se tenir à deux mètres l’un de l’autre dans des situations qui requièrent généralement un contact étroit, par exemple la formation du personnel. C’est pourquoi les sociétés proposant des formations axées sur les compétences se servent aujourd’hui des technologies qui permettent de résoudre ce problème.

RCT Global, une société active dans 71 pays qui propose ce genre de formations et fournit des pièces de machinerie, a adopté une approche qui ressemblera sans doute aux mesures prises dans les établissements d’enseignement supérieur et les universités lorsque les cours reprendront cet automne. En effet, elle prévoit de proposer un nouveau portail de formation en ligne qui permettra aux utilisateurs de participer à des séminaires Web en direct présentés par des instructeurs qualifiés.

« Pendant longtemps, nos séances de formation se faisaient en face à face uniquement. Elles se déroulaient dans les salles de formation de nos bureaux ou sur les sites de nos clients », déclarait Sunil Kumar, coordonnateur des formations sur les produits de RCT Global, à l’équipe du CIM Magazine. « Mais comme vous le savez, la technologie a pris le dessus, et de plus en plus de personnes nous rejoignent en ligne et ont besoin de services virtuels. C’est une approche que nous envisageons depuis déjà quelque temps. »

Dans l’un de ces séminaires Web, un instructeur ou une instructrice de l’un des sites de RCT Global pourra décrire étape par étape chaque pièce du matériel, expliquer ce qu’elle fait et ce dont elle a besoin, tout en répondant directement aux participants qui ont des questions. Pour les employés qui préfèrent apprendre à leur propre rythme, le portail propose également des cours de formation exhaustifs en ligne.

« Nous avons commencé à envisager cette solution il y a deux ans. Il nous a fallu du temps pour finaliser les détails et commencer à réunir le contenu. La COVID-19 a bien évidemment rendu cette réalité plus impérative », indiquait M. Kumar.

Toutefois, pour que les apprenants obtiennent la certification complète pour un appareil, M. Kumar reconnaît que les séminaires Web et la formation en ligne ne peuvent en aucun cas remplacer un enseignement en personne.

« Nous fournissons à nos clients un équipement technique de très grande qualité, et nous devons communiquer un certain nombre d’informations techniques. Nous proposons généralement des cours théoriques en personne, puis nous dispensons un enseignement pratique. Ce n’est bien entendu pas réalisable en ligne », expliquait M. Kumar.

« Une formation en ligne ne sera jamais aussi efficace ou profitable qu’un cours en personne, mais l’idée est de leur donner un avant-goût et toutes les informations primordiales », poursuivait-il. « Les cours en ligne peuvent être envisagés comme une sorte de cours fondamental avant que les participants ne prennent part à un cours en personne, de manière à se familiariser avec les concepts, ou comme un cours de remise à niveau pour celles et ceux qui ont suivi le cours en personne mais qui souhaitent se le remémorer. »

Les exigences de distanciation physique n’ont pas empêché les mines et les sociétés proposant des formations axées sur les compétences d’organiser des cours en personne avec les employés. Toutefois, la pandémie a compliqué la situation en réduisant la taille des classes et en érigeant littéralement des obstacles entre les formateurs et leurs étudiants.


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« Si l’on retourne en arrière au début de la pandémie, tout le monde a pris une pause très nécessaire. L’industrie devait comprendre les conditions dans lesquelles la formation devait avoir lieu », indiquait Jason Bubba, directeur de la formation et du développement à NORCAT. « Une fois ces conditions déterminées, les programmes pratiques ont subi un procédé d’analyse des risques où, essentiellement, tous les points de service ont été identifiés, et des mesures d’atténuation des risques ont été prises pour réduire les risques d’exposition à la COVID-19. On propose notamment une formation pratique avec moins de personnes dans les classes, et on demande aux formateurs et aux apprenants de porter un [équipement de protection individuelle] supplémentaire de manière à ce que tout le monde soit protégé. »

Les possibilités de formation en personne étant réduites, NORCAT utilise la réalité virtuelle (RV) et la réalité augmentée (RA), deux technologies qui permettent aux formateurs et aux étudiants de tout voir de près aussi longtemps qu’ils le souhaitent.

« L’un des points positifs [est que] ces technologies et cette formation ont été très largement adoptées. Grâce à la formation par simulation avec la réalité virtuelle ou la réalité augmentée, nous pouvons offrir aux employés une formation fondée sur l’expérience sur le lieu de travail », expliquait M. Bubba. « Ils bénéficient d’un temps de pratique accru totalement dépourvu de risques. Cela leur permet d’être plus confiants et de se préparer à migrer vers une formation en milieu de travail sur l’équipement pour lequel nous les formons. Ainsi, ils ont besoin de moins de temps d’apprentissage sur le terrain car ils se sont déjà entraînés dans un environnement virtuel et ont acquis les compétences nécessaires. »

Le département de NORCAT dédié à la technologie, baptisé NORCAT Studios, a créé plusieurs programmes de simulation en réalité virtuelle qui reproduisent directement l’environnement d’une mine en exploitation, expliquent comment utiliser une plateforme élévatrice à ciseau et exposent les dangers des entrepôts et la sécurité dans les mines. Son projet le plus récent est un partenariat avec Vale pour un programme de formation sur l’inspection préopérationnelle destinée aux conducteurs souterrains de chariot élévateur à fourche. Il permet aux personnes en formation de se déplacer autour du chariot élévateur, de l’analyser et de l’actionner dans le monde virtuel. On peut aussi ajouter à la simulation des états défectueux spécifiques, ce qui ne serait pas réalisable dans un cours de formation classique, par exemple un pneu crevé ou une fuite d’huile. Pour M. Bubba, la formation en RV pourrait remplacer certaines des formations en personne qui seraient sinon requises.

« Généralement, nous faisons cette formation en tête-à-tête avec les formateurs. Avec les mesures de distanciation sociale, il est difficile de mener une partie de cette formation dirigée par les formateurs », indiquait-il. « Dans le monde virtuel, on peut passer plus de temps avec la personne, qui peut s’immerger dans cette expérience virtuelle où elle effectue les tâches propres à l’inspection préopérationnelle sur cette pièce du matériel en particulier. »

« Évidemment, nos formateurs sont encore présents et [sont là] pour aider [les apprenants] pendant tout le processus s’ils ont besoin d’aide. Mais notre expérience montre que ce système fonctionne extraordinairement bien en ce qu’il permet à quelqu’un d’atteindre un certain niveau de compétences. Cela ne remplace pas la formation pratique. Nous avons encore besoin de formateurs sur le terrain, ainsi que de l’équipement et des apprenants sur le terrain, mais la formation virtuelle les aide à atteindre un certain niveau de compétences plus rapidement, plus efficacement et en toute sécurité. »

Lorsque la COVID-19 sera enfin maîtrisée et les mesures de distanciation physique réduites ou éliminées, certaines des technologies devenues indispensables pendant la pandémie conserveront indéniablement leur place dans l’avenir de la formation axée sur les compétences.

« En termes de technologie et d’apprentissage, l’utilisation de la simulation par RA et RV est un segment croissant de notre secteur. Il n’y a pas de limites. Certaines de ces technologies n’en sont qu’à leurs balbutiements, et les choses ne pourront que s’améliorer », indiquait M. Bubba. « Les technologies d’apprentissage ne sont pas nées de la pandémie. Toutefois, cette dernière a sans doute accéléré leur adoption par certaines sociétés. Elles représentent l’avenir. »