La supergrappe de ressources propres, proposée par le secteur minier canadien en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique, fait partie d’une liste de neuf groupes cherchant à se partager 950 millions de dollars de financement fédéral.
La supergrappe de la propreté, de la faible consommation énergétique, de l’efficacité, de la mobilisation et de l’assainissement (CLEER) mettra l’accent sur la réduction de l’utilisation d’énergie et d’eau, et de l’empreinte environnementale dans le secteur minier canadien, selon une cible de 50 pour cent dans chaque domaine d’ici 2027.
La présélection de la supergrappe CLEER a été annoncée le 11 octobre. Le projet est conjointement dirigé par le Centre d’excellence en innovation minière (CEIM) et le Conseil canadien de l’innovation minière (CCIM).
« Nous voulons changer l’image qu’ont les gens de l’industrie minière. Nous ne voulons pas être perçus comme un secteur polluant », a déclaré Charles Nyabeze, directeur du développement des affaires du CEIM. « Nous voulons assainir le secteur minier. »
M. Nyabeze mentionne que le projet « a pour objectif de mettre au point des technologies minières propres qui seront adoptées par l’industrie. Nous couvrons tout le registre du secteur minier, en misant sur le progrès des technologies dans les trois catégories que sont l’utilisation d’eau et d’énergie ainsi que l’empreinte minière sur l’environnement. »
Le budget fédéral de 2017 a octroyé des fonds sur cinq ans afin d’appuyer un petit nombre de supergrappes d’innovation dirigées par des entreprises. Carl Weatherell, directeur général et chef de la direction du CCIM, a déclaré dans une entrevue à CIM Magazine que les supergrappes représentent « un regroupement dense de toutes sortes de choses nécessaires pour permettre aux écosystèmes de prendre leur essor », et qu’elles sont semblables à la Silicon Valley.
L’objectif est de financer les projets qui offrent le plus grand potentiel d’accélérer la croissance économique. Les demandeurs sélectionnés doivent investir un montant équivalent aux fonds fédéraux qu’ils recevront. Le gouvernement a reçu cinquante propositions et recherche jusqu’à cinq groupes pour partager les fonds.
CLEER est composée de quatre grappes existantes qui, ensemble, représentent initialement 8 sociétés de ressources, 12 institutions postsecondaires, 42 petites et moyennes entreprises et 25 organismes de soutien additionnels.
M. Nyabeze a indiqué que le projet disposait de l’engagement financier de sociétés minières dont Agnico Eagle, Vale, Glencore et Barrick. « Un grand nombre des grandes sociétés minières qui souhaitent participer seraient des utilisateurs finaux des solutions techniques [qui émergent de la supergrappe] », a-t-il précisé. Mais tout aussi important est le nombre d’entreprises de fournisseurs de services et d’inventeurs qui ont pris part aux discussions en affirmant avoir des idées qui pourraient nous aider à atteindre nos cibles. »
De concert avec les membres de leur secteur, le CCIM et le CEIM feront avancer le projet vers la prochaine phase, en soumettant une proposition détaillée d’ici le 24 novembre.
M. Weatherell a indiqué qu’il sentait que le moment était propice à un tel projet. « Si vous regardez les investissements gouvernementaux dans l’innovation, [le secteur minier] est laissé pour compte », a-t-il affirmé en ajoutant que le Canada accuse un retard par rapport aux pays comme l’Australie en ce qui a trait au financement de l’innovation minière.
M. Weatherell a également indiqué que la supergrappe est conçue pour refléter la façon dont l’industrie minière fonctionne, en travaillant sur des sites partout dans le pays. Bien qu’il ait mentionné qu’une majorité de sociétés ont leur siège social à Toronto ou à Vancouver, une bonne partie des activités minières sont effectuées dans des régions plus petites et plus éloignées du Canada.
« Notre proposition est véritablement nationale », a-t-il déclaré, ajoutant que celle-ci est la seule à collaborer étroitement avec les Premières Nations canadiennes et les territoires du nord du Canada.
Selon son site Web, le gouvernement prévoit que des ententes de contribution seront négociées et que les allocations de fonds seront versées aux demandeurs sélectionnés avant le 31 mars 2018.