L'échantillonnage en tranchées traverse le gisement Nucleus sur le site du projet Freegold Mountain de Triumph Gold dans le territoire du Yukon. Avec l'aimable autorisation de Triumph Gold

Pour Goldcorp, l'emplacement du projet Freegold Mountain de la petite société minière Triumph Gold était l'un des attraits principaux motivant son investissement au mois de mars.

Freegold Mountain est situé près du projet Coffee au sud de Dawson City dans le Yukon, que Goldcorp a choisi lorsque la société a acheté Kaminak Gold l'année passée. « Ceci nous octroie une certaine marge de manœuvre dans ce que nous considérons comme un district très prometteur, bien qu'encore en phase préliminaire de prospection », déclarait Paul Harbidge, géologue et nouveau premier vice-président de l'exploration chez Goldcorp.

Grâce à l'investissement de 19,9 % de Goldcorp, Triumph a pu commencer en juin son programme de forage pour l'été 2017 à Freegold Mountain ; depuis qu'elle a acheté le projet en 2006, la société y a déjà identifié plus de 20 zones minéralisées dans les gisements porphyriques Revenue et Nucleus. Triumph a prévu un forage de 13 000 mètres autour de quatre nouvelles cibles d'exploration.

L'intérêt envers Triumph illustre bien la nouvelle stratégie d'exploration des zones vertes de Goldcorp, qui a choisi de s'associer avec de petites sociétés minières pour développer ses réserves d'or par le biais de partenariats d'exploration. David Garofalo, président et chef de la direction de la société, en parlait dans son discours d'ouverture lors de la conférence annuelle AME BC Roundup (le tour d'horizon sur l'exploration minière de l'association de l'exploration minière de la Colombie-Britannique), qui s'est tenue en janvier dernier à Vancouver. « L'exploitation minière n'a pas de secrets pour nous, mais le profil de risque et les compétences requises pour l'exploration sont totalement différents », indiquait-il. « Nos partenariats avec de petites sociétés minières qui mènent ces activités d'exploration sont précieux. Ils alimentent nos projets en prévision. »

Cette directive s'inscrit dans la « stratégie des trois 20 » de la société annoncée en janvier. Au cours des cinq années à venir, Goldcorp prévoit d'augmenter de 20 % sa production, de réduire de 20 % les coûts nécessaires au maintien de la production et d'accroître de 20 % les réserves d'or.

Harbidge est chargé de renforcer la prospectivité dans les camps d'exploration existants et de chercher de nouvelles possibilités. « Nous disposons d'un portefeuille de 164 cibles et d'un budget de 100 millions $ pour l'exploration de sites désaffectés », indiquait M. Harbidge. « Quant à notre stratégie concernant les zones vertes, elle consiste à nous rapprocher des sociétés se trouvant dans les bonnes provinces géologiques qui disposent des équipes techniques qualifiées pouvant mener des découvertes répondant aux critères de Goldcorp. »

Goldcorp investit actuellement dans des petites sociétés minières situées dans des zones affichant un grand potentiel minier avec plusieurs gisements, en donnant la priorité à l'Amérique du Nord et du Sud pour des raisons géologiques et logistiques. Les projets choisis par Goldcorp sont cependant évalués sur la base de facteurs autres que leur simple emplacement. La société cherche à « investir dans les personnes autant que dans les propriétés », indiquait M. Garofalo.

Citons comme autre exemple de l'approche adoptée par Goldcorp son investissement en janvier dans la société Auryn Resources. M. Harbidge était impressionné du portefeuille de projets de la société dans des provinces géologiques favorables, dont le Nunavut, la Colombie-Britannique et le Pérou.

« Leur équipe technique et leurs méthodes d'exploration m'ont aussi attiré », expliquait M. Harbidge. « La façon dont l'équipe menait les travaux correspondait exactement à ma manière de voir les choses. J'ai vraiment eu le sentiment d'avoir affaire à une équipe compétente. »

C'était aussi le sentiment du président exécutif d'Auryn, Ivan Bebek. « Nous avons choisi de faire équipe avec Goldcorp en raison des conditions favorables qui ont été décidées ainsi que de sa connaissance des trois provinces dans lesquelles nous travaillons », indiquait-il.

Depuis qu'elle a reçu les fonds de Goldcorp en janvier, Auryn a commencé ses travaux sur le terrain et a lancé un programme de forage de 25 000 mètres sur le site du projet Committee Bay au Nunavut ; elle prévoit de procéder à d'autres forages sur le site du projet Homestake et dans les projets péruviens de la société plus tard dans l'année.

Les petites sociétés d'exploration telles qu'Auryn et Triumph sont bien conscientes que M. Harbidge et son équipe technique sont à la recherche de projets, de personnes et de propriétés qui répondent à une liste plus longue de critères.

« Goldcorp ne cherche pas à faire un retour rapide sur investissement et à dilapider les réserves », déclarait John Anderson, président de Triumph. « La société est bien consciente qu'il faut du temps pour trouver et développer une mine, et elle investit dans des sites qui ont le potentiel de se développer grâce à l'exploration, et qui présentent une véritable occasion à l'échelle du district minier. »

Anderson déclarait apprécier que la société « partage ses idées avec nous plutôt que de nous diriger dans nos activités ».

Goldcorp s'en remet au succès de l'exploration pour atteindre son objectif consistant à augmenter ses réserves d'or pour atteindre 50 millions d'onces en 2021, par rapport aux 42,8 millions d'onces que la société affichait en juin 2016.

Traduit par Karen Rolland