Avalon Advanced Materials a commencé les travaux d’exploration pour son projet Nechalacho de Lac Thor en 2005. Avec l’aimable autorisation d’Avalon Advanced Materials Inc.

La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine s’exacerbe. Le président américain Donald Trump et le président chinois Xi Jinping imposent des tarifs douaniers sur un nombre croissant de produits, même s’ils semblent parfois plus conciliants pour entamer de nouvelles négociations. Dans ce contexte, un petit groupe de sociétés minières, optimistes tout en restant prudentes, se demande si cette impasse ne pourrait pas les placer sous les feux des projecteurs.

Les éléments des terres rares (ÉTR) sont au cœur de cette mise en exergue. Ce groupe d’éléments est de plus en plus demandé ; de fait, les ÉTR sont les principaux composants des téléphones portables, des véhicules électriques, des batteries rechargeables et des dispositifs médicaux, ainsi que de nombreuses applications industrielles et militaires. La fabrication des aimants permanents est l’utilisation finale la plus importante pour les terres rares, et elle représente environ un quart de la consommation totale. Les principales réserves se trouvent en Chine, en Australie, au Brésil, en Russie et en Malaisie, mais la Chine produit près de 90 % de l’approvisionnement mondial (le seul autre producteur significatif est Lynas Corporation en Australie).

Aujourd’hui, en réaction aux tarifs douaniers imposés par les États-Unis, la Chine menace de restreindre ses exportations. Cette décision pourrait entraîner des perturbations majeures dans le monde. Face à cette incertitude, certaines sociétés minières au Canada explorent des projets, en Colombie-Britannique et au Yukon particulièrement, qui, espérons-le, pourraient conférer aux éléments des terres rares du Canada une place permanente.

Les Canadiens sont bien placés pour évoluer dans ce marché. D’après Technology Metals Research, s’il n’est actuellement pas producteur de ces éléments, le Canada renferme d’importants gisements de terres rares et compte sur son territoire un tiers des projets les plus avancés dédiés aux terres rares. Plus important encore, le Canada recèle de hautes concentrations d’éléments des terres rares « lourds », particulièrement utiles dans les applications du domaine des énergies propres.

Un certain nombre de projets sont en cours. Geoscience BC s’intéresse au potentiel d’extraction des terres rares dans les gisements houillers de la Colombie-Britannique. Avalon Advanced Materials Inc. collabore avec Cheetah Resources pour accélérer la production à petite échelle sur le projet Nechalacho à Lac Thor, près de Yellowknife. En juillet, la société Medallion Resources Ltd de Vancouver a lancé un appel à propositions de tiers visant à encourager le développement d’une usine d’extraction en Amérique du Nord qui permettrait la récupération de néodyme et de praséodyme à partir de monazite.

La Chine a, une fois dans le passé, limité l’exportation des ÉTR. En 2010, durant un autre différend commercial entre la Chine et un groupe de pays dirigés par les États-Unis, la Chine avait réduit de 40 % son contingent d’exportation sur les métaux des terres rares, entraînant une hausse des prix considérable. Si la plupart des spécialistes internationaux avaient alors qualifié cette mesure de protectionnisme entraînant une violation des traités de l’organisation mondiale du commerce (OMC), la Chine précisait quant à elle que ce contingent était une composante indispensable de sa réforme environnementale.

Traduit par Karen Rolland