D’après l’étude, la raffinerie de First Cobalt pourrait produire annuellement 25 000 tonnes de sulfate de cobalt. Avec l’aimable autorisation de First Cobalt
Le 4 mai, First Cobalt Corporation annonçait les résultats de son étude de faisabilité indépendante relative à la production de sulfate de cobalt, indispensable à la fabrication de véhicules électriques, de sa raffinerie de cobalt du même nom située près de Cobalt, en Ontario, une grande première en Amérique du Nord.
L’objectif du projet est de produire annuellement 25 000 tonnes de sulfate de cobalt sous la forme de poudre de cristaux, et 5 000 tonnes de cobalt raffiné par an, ce qui représenterait 5 % de la production mondiale de cobalt raffiné et 100 % de la production nord-américaine en sulfate de cobalt. D’après l’étude de faisabilité dirigée par Ausenco Engineering Canada, le flux de trésorerie disponible avant impôts de la raffinerie devrait être de 37 millions de dollars américains au cours de sa première année de production complète, à un prix estimé à 25 dollars américains par livre.
Les coûts du projet sont estimés à 56 millions de dollars américains en investissement initial et les coûts d’exploitation à 2,72 dollars américains par livre de cobalt produit, ce qui, selon First Cobalt, est un prix compétitif à l’échelle mondiale. Comme le précise l’étude de faisabilité, la période de récupération de la raffinerie sera de moins de deux ans, et sa valeur actualisée nette sera de 139 millions de dollars américains nets d’impôt, à un taux d’actualisation de 8 % et un taux de rentabilité interne net d’impôt de 53 %.
« C’est une étape importante dans nos efforts visant à modifier la chaîne d’approvisionnement en cobalt existante », déclarait Trent Mell, président et chef de la direction de First Cobalt. « L’étude présente les attentes économiques de la raffinerie qui lui permettront d’être compétitive à l’échelle planétaire et de proposer des taux intéressants de rentabilité des capitaux investis. La perspective pour les véhicules électriques et les efforts mis en œuvre par les fabricants automobiles pour développer des chaînes logistiques plus courtes créent un contexte idéal. » En décembre dernier, par exemple, General Motors a fait équipe avec LG Chem pour construire une usine de 2,3 milliards de dollars américains destinée à la fabrication de batteries pour véhicules électriques en Ohio. LG Chem possède déjà une autre usine dans le Michigan. Panasonic, en partenariat avec Tesla, produit des batteries dans le Nevada depuis 2016.
D’après la société, la demande en cobalt utilisé dans les véhicules électriques à batterie est vouée à augmenter de 20 000 tonnes en 2019 à plus de 730 000 tonnes d’ici 2040. Ainsi, les sociétés nord-américaines souhaitent promouvoir leur propre chaîne d’approvisionnement. La raffinerie de First Cobalt serait le seul producteur et fournisseur de cobalt raffiné destiné au marché des véhicules électriques en Amérique du Nord. D’après un rapport du Benchmark Intelligence Group, la Chine produit actuellement 79 % du sulfate de cobalt raffiné dans le monde, et devrait augmenter sa production dans les années à venir.
La raffinerie de First Cobalt a été mise en service en 1996 et a fonctionné jusqu’en 2015, date à laquelle elle a été placée en mode de soins et maintenance par les anciens propriétaires. Elle produisait alors 12 tonnes par jour de carbonate de cobalt, de carbonate de nickel et de précipité de chlorure d’argent.
Glencore a accordé un prêt de 5 millions de dollars américains destiné à la première phase du projet, qui incluait l’étude de faisabilité. D’après First Cobalt, l’accord-cadre stipulait que Glencore pourrait accorder « jusqu’à 100 % du capital requis pour remettre en service et agrandir l’installation ». Les deux sociétés sont encore en pourparlers concernant les accords commerciaux, le financement et les données économiques du projet ; First Cobalt, de son côté, étudie les possibilités d’accords d’enlèvement avec des sociétés automobiles et des bailleurs de fonds autres que Glencore qui pourraient contribuer aux coûts d’investissement inhérents à l’augmentation de la production de sulfate de cobalt.
La société explique qu’elle poursuivra ses travaux d’avancement et de diminution des risques dans le cadre du projet pendant toute l’année 2020. Elle disposait de 4,4 millions de dollars de trésorerie fin 2019.
Traduit par Karen Rolland