Rio Tinto estime qu’une transition complète vers le diesel renouvelable réduira ses émissions en équivalent CO2 de 45 000 tonnes par an. Avec l’aimable autorisation de Rio Tinto

Rio Tinto a mené à bien un essai portant sur le diesel renouvelable à sa mine de borax à ciel ouvert située à Boron, en Californie.

L’objectif était de déterminer la pertinence du diesel renouvelable pour le transport dans les exploitations à ciel ouvert. Cet essai s’inscrit dans le cadre du projet de Rio Tinto de s’éloigner du diesel conventionnel pour l’alimentation des camions de transport de ses exploitations américaines. La société souhaite le remplacer par du carburant renouvelable afin de réduire l’empreinte carbone de son parc. L’essai a été mené en partenariat avec Neste et Rolls-Royce en 2022. Dans le cadre de cet essai, les camions de transport étaient alimentés au diesel renouvelable Neste MY. Ce carburant est créé à partir d’une huile végétale hydrotraitée (HVO, de l’anglais hydrotreated vegetable oil), fabriquée à partir de matières premières renouvelables telles que l’huile de cuisson usagée ou la graisse animale provenant des déchets de l’industrie alimentaire. Rolls-Royce a fourni de nouveaux composants du circuit carburant pour cet essai, ainsi qu’une assistance technique pour inspecter les pièces une fois l’essai terminé.

D’après Rio Tinto, l’essai a donné des résultats positifs. Il montrait que « le rendement et la fiabilité d’un camion fonctionnant au diesel renouvelable étaient semblables à ceux des camions fonctionnant au diesel conventionnel ».

Comme l’expliquait Marc Schlichting, directeur de l’exploitation minière pour l’Amérique du Nord et l’Amérique latine chez Rolls-Royce Power Systems, « le moteur a tourné pendant plus de 6 000 heures avec la HVO. Ce genre d’essai est important pour démontrer la fiabilité de nos moteurs sur le terrain, et pas seulement dans le cadre d’un banc d’essai dans des conditions idéales ».

Rio Tinto envisage la transition complète de son parc de machinerie lourde sur le site vers le diesel renouvelable d’ici l’année prochaine. Selon les prévisions de la société, cela permettrait d’éliminer environ 12 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2) de la mine pour l’année 2024, soit jusqu’à 45 000 tonnes en équivalent CO2 par an.

La filière U.S. Borax de Rio Tinto continuera de collaborer avec l’U.S. Environmental Protection Agency (EPA, l’agence de protection de l’environnement des États-Unis), l’État de Californie et les fabricants de moteurs afin d’atteindre cet objectif.

En collaboration avec Cummins sur le site de la mine de cuivre de Kennecott de Rio Tinto en Utah, un deuxième essai a été lancé en octobre 2022 et devrait s’étaler sur sept mois. Cet essai consiste à examiner le diesel renouvelable dans un environnement opérationnel différent du premier essai et sur différents équipements miniers. Il s’intéressera à l’accélération, à la vitesse, à la durée des cycles, à l’utilisation de carburant et aux rapports d’inspection des moteurs de deux camions fonctionnant au diesel renouvelable, puis comparera les résultats avec deux camions fonctionnant au diesel conventionnel.

Rio Tinto indiquait que les deux essais soutiennent les objectifs de décarbonation mondiale de la société, qui consistent à réduire de 50 % ses émissions de champs d’application 1 et 2 d’ici 2030. La société estime que 13 % de ses émissions de champs d’application 1 et 2 sont des émissions de CO2 provenant de son parc automobile et de son réseau ferroviaire alimentés au diesel. La société s’est également engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Traduit par Karen Rolland