Exploitation de Trail de Teck Resources en Colombie-Britannique. Avec l’aimable autorisation de Teck Resources.

Le 6 juin, l’association minière du Canada (AMC) publiait un nouveau rapport intitulé « Bilan du secteur minier 2024—Faits et chiffres » (rapport en anglais). Ce dernier indique que l’industrie minière canadienne revient en force ces dernières années et ne montre aucun signe de fléchissement.

L’un des principaux thèmes qui émergent du rapport de cette année est que le secteur des ressources du pays, qui comprend l’extraction minière, l’exploitation en carrière et l’extraction de pétrole et de gaz, se porte très bien et représentait 7,8 % du produit intérieur brut (PIB) du Canada en 2022. Le secteur représentait une plus grande part de l’économie du Canada que la finance, la construction, le commerce de détail ou le transport.

En 2022, chacun de ces domaines a connu une augmentation substantielle sur le plan de la contribution au PIB du Canada par rapport à 2021, lisait-on dans le rapport. Ces domaines comprenaient l’extraction (une augmentation de 21 %, générant 45 milliards de dollars au titre du PIB), les services miniers (une augmentation de 50 %, générant 10,1 milliards de dollars au titre du PIB) et la production en aval de métaux et de minéraux (une augmentation de 13 %, générant 30,4 milliards de dollars au titre du PIB).

Dans un communiqué de presse du 6 juin, Pierre Gratton, président et directeur général de l’AMC, indiquait que ces nouveaux chiffres signalent un avenir prometteur pour le secteur minier canadien et l’économie du pays en général.

« C’est formidable d’assister à la reprise de la production de minéraux et de métaux après une longue période de prix des matières premières plus bas », déclarait-il. « Alors que le Canada et ses alliés cherchent à sécuriser l’approvisionnement en minéraux critiques et en autres produits miniers pour l’avenir afin d’assurer la sécurité nationale et d’atteindre les objectifs en matière de changement climatique, ces chiffres nous indiquent aussi l’ampleur des richesses qui peuvent arriver au Canada si l’on renforce nos richesses minérales. »

D’après le rapport, les exportations de produits minéraux et métalliques (à l’exclusion du charbon) sont passées de 97,7 milliards de dollars en 2020 à 138,5 milliards de dollars en 2022, ce qui représente une augmentation de 42 %. La valeur totale de la production minérale canadienne en 2022 s’élevait à 74,6 milliards de dollars. Elle était de 58,6 milliards de dollars en 2021.

Cette croissance, attribuable à l’augmentation des valeurs de production des non-métaux et du charbon, a mené à l’augmentation de la valeur totale de la production de minéraux et de métaux, qui a quadruplé depuis 2000. L’industrie minière au Canada produit plus de 60 métaux et minéraux. À l’échelle mondiale, le Canada est « le premier producteur de potasse, le deuxième producteur de niobium et d’uranium, et le troisième producteur de diamants précieux et de palladium (selon le contenu métallique) », lisait-on dans le rapport.

Ce dernier indique également le rôle fondamental de l’industrie minière canadienne, qui fournit les minéraux nécessaires à la transition vers une énergie propre, et la nécessité de réglementations plus efficaces qui l’aideront à renforcer son rôle sur la scène internationale. Les minéraux et les métaux produits par le secteur minier du pays sont des éléments indissociables des technologies propres telles que les véhicules électriques, l’énergie éolienne, les cellules solaires photovoltaïques et les batteries de stockage, qui contribueront à la transition vers une économie à faible émission de carbone et à la réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2) à l’échelle mondiale.

« L’économie futur a besoin des minéraux et des métaux canadiens », expliquait le rapport. « Pour fournir les ressources nécessaires, le Canada doit créer un environnement favorable aux investissements et à la réglementation. Compte tenu de la hausse de la demande en minéraux critiques pour atteindre une réduction des émissions de CO2 à l’échelle mondiale, nous devons amorcer la production dans de nouvelles mines dans les années à venir. Ceci exigera un régime réglementaire qui ne crée pas d’obstacles dans la mise en valeur des mines, mais qui au contraire, les encourage à avancer. »

Le rapport énumère plusieurs recommandations à l’intention du gouvernement fédéral pour renforcer le secteur minier du pays, notamment l’investissement dans plusieurs domaines tels que l’infrastructure, l’exploration, la minéralurgie et le développement de la main-d’œuvre. Il recommande aussi de soutenir les programmes de formation pour les Autochtones et les initiatives gouvernementales qui promeuvent la diversité, l’équité et l’inclusion dans l’industrie.

En 2022, plus de 694 000 personnes travaillaient dans le secteur minier à l’échelle nationale. Parmi eux, 420 000 étaient directement employés par le secteur minier, et 274 000 indirectement, à savoir qu’ils fournissaient des équipements, des technologies et des services au secteur. Le rapport indiquait que la sécurité ne cesse de s’améliorer. De fait, le taux de blessures mortelles a enregistré une baisse de 23 % entre 2012 et 2021. Toutefois, le rapport indiquait qu’il reste beaucoup à faire en termes de diversité. L’industrie minière reste à prédominance masculine et blanche.

D’après le rapport, les récents efforts de collaboration et les engagements du gouvernement fédéral, qui incluent notamment la publication de la stratégie canadienne sur les minéraux critiques en décembre 2022, reflètent la direction positive que prend l’industrie. Toutefois, les décideurs politiques devront maintenir cette dynamique s’ils espèrent exploiter au maximum les avantages pour le Canada.

« L’industrie minière est un moteur de l’économie canadienne. Toutefois, la demande actuelle en ressources naturelles nous confronte à des opportunités d’une ampleur jamais atteinte jusqu’ici », déclarait M. Gratton dans le communiqué de presse. « Une collaboration efficace entre le gouvernement, l’industrie et toutes les communautés d’intérêt garantira que notre industrie continue de profiter à tous les Canadiens et toutes les Canadiennes. »

Le rapport avertissait que, pour conserver sa position de chef de file de l’industrie minière à l’échelle mondiale, le Canada devra donner accès aux principales parties prenantes à des moyens de placement et de commerce modernes. Globalement, le rapport signalait un avenir prometteur pour l’industrie minière du Canada, et une myriade de possibilités. Il prévenait toutefois que cela ne pourrait se concrétiser que si le gouvernement et les autres parties prenantes encouragent un environnement adapté à la compétitivité et à la croissance.

Traduit par Karen Rolland