Les cheminées Copperstack et Superstack, des structures emblématiques qui dominent le paysage de Sudbury, disparaîtront en 2030, lors de la dernière étape du projet Clean Atmospheric Emissions Reduction (Clean AER) de Vale. Avec l’aimable autorisation de Vale Base Metals
Lors de sa construction en 1972, la supercheminée Superstack de 381 mètres de haut de Vale Base Metals (anciennement Inco), située dans le complexe de la fonderie de Copper Cliff, était la plus haute structure autoportante du Canada. Même si la tour CN lui a dérobé le titre plus tard, elle reste l’une des cheminées les plus hautes de l’hémisphère Nord.
Vale a annoncé en septembre le début des travaux de démolition de la supercheminée dès qu’elle aurait terminé le démantèlement de la cheminée Copperstack en 2025. Depuis, des personnes envoient à Vale des récits de membres de leur famille qui ont participé à la construction de cette structure géante. Les habitants de la région qui sont attachés à cette supercheminée se demandent si l’horizon de Sudbury, surnommée à l’international par l’industrie minière Nickel City (le haut-lieu du nickel), ne sera pas totalement vide une fois que Superstack aura disparu du paysage.
« Il n’y a pas une seule photo de Sudbury sur l’industrie minière où la supercheminée n’apparaît pas », déclarait Gord Gilpin, directeur des opérations de l’Ontario pour Vale Base Metals dans un entretien avec l’équipe du CIM Magazine. « Si l’on retire ce symbole qui représente Sudbury dans l’histoire, ne faut-il pas se demander ce que cela représente pour les habitants de la région ? C’est à cela que nous nous efforçons d’être attentifs. Nous voulons nous assurer que nous sommes sensibles à cette problématique, que nous communiquons et partageons autant d’informations que possible avant et pendant la démolition. »
Le site Internet de Vale décrit le processus de démantèlement de la cheminée Copperstack. Le conduit de cheminée, qui alimentait Copperstack en émissions, a été retiré en mars cette année. Il ne restait donc que la structure en béton. L’équipe a bien avancé et a créé la structure de soutien autour de la cheminée qui facilitera son retrait.
Une équipe de six personnes travaillera du haut de la cheminée avec des broyeurs de béton, des marteaux de forage et deux excavateurs robotiques pour découper l’extérieur en béton. Des morceaux de la taille d’un ballon de basket tomberont ensuite dans la cheminée. Tous les cinq ou 10 jours, les débris seront retirés de la partie basse de la cheminée. Un système de brouillard d’eau et d’autres méthodes serviront à réduire la poussière.
Le processus permettant de détruire la supercheminée est en cours d’évaluation. « Compte tenu de son ampleur, on utilisera une stratégie descendante similaire pour Superstack. Toutefois, la manière de procéder présentera certaines différences », indiquait M. Gilpin.
S’il n’a fallu que deux ans pour la construire, la démolition de la supercheminée prendra cinq années, prévoit Vale. Il faudra compter 40 000 heures de travail, et 35 employés à plein temps au pic du projet.
Le complexe de la fonderie restera ouvert pendant le démantèlement. Étant situé proche du quartier de La petite Italie, le procédé s’accompagne de difficultés particulières. L’abattage à l’explosif de la structure n’est tout simplement pas une option.
« La planification est donc réellement importante, surtout car l’exploitation est [active] et nous devons continuer à mener nos activités. Nous ne pouvons prendre le risque de les interrompre », ajoutait-il.
Vale a fait appel à deux sociétés de génie. QM Environmental sera chargée de démanteler Copperstack, et ICC Commonwealth, qui a de l’expérience avec les grandes cheminées en béton, sera chargée de la démolition de Superstack. La société n’a pour l’instant aucun projet définitif concernant l’utilisation de l’espace une fois que les cheminées seront détruites.
La supercheminée a officiellement été mise hors service en 2020. Sa démolition constituera la dernière étape fructueuse du projet Clean AER d’un milliard de dollars de Vale. En 2018, grâce aux améliorations apportées à sa méthode de fusion, Vale était parvenue à réduire les émissions de dioxyde de soufre (SO2) de 100 000 tonnes par an, soit 30 % en-deçà des limites d’émissions de la province.
Aujourd’hui, expliquait M. Gilpin, la cheminée « n’a plus d’utilité, et pour préserver la sécurité des opérations et de la communauté, il faut soit l’entretenir indéfiniment, soit la démolir. En faisant le calcul (toute la logistique liée à son entretien), la société est arrivée à la conclusion qu’il était logique de la démolir ».
Si beaucoup de personnes ayant un lien avec l’industrie minière ont toujours vu cette supercheminée dans le paysage en grandissant, sa démolition est finalement un signe de progrès.
« Personnellement, je trouve que c’est un symbole très positif », indiquait M. Gilpin, habitant de Sudbury dont le mandat dans l’exploitation remonte au rachat d’Inco par Vale en 2006. « Nos émissions de SO2 ont progressivement diminué au fil des décennies. De fait, nous n’émettons aujourd’hui que 1 % du SO2 que nous émettions en 1972. L’élimination de la supercheminée de Sudbury est un projet emblématique qui montre réellement les progrès réguliers que nous faisons. C’est un exemple qui montre que l’industrie minière prend ses responsabilités face aux projets des 100 dernières années. »
Vale vous invite à partager un souvenir ou une photo de la supercheminée sur les médias sociaux ou par courriel à l’adresse superstack@vale.com.
Traduit par Karen Rolland