Une étude récente a estimé que plus de 300 ruptures de digues de résidus se sont produites dans le monde entre 1965 et 2020.

En septembre dernier, une digue à résidus miniers a cédé dans une mine abandonnée d’Afrique du Sud, entraînant une violente inondation et le décès d’au moins trois personnes. La rupture qui s’est produite à la mine de Jagersfontein est la dernière d’une série de catastrophes récentes liées aux résidus miniers, notamment la rupture de la digue à résidus à la mine de Córrego do Feijão de Vale à Brumadinho en 2019, qui a entraîné la mort de 270 personnes et a décimé les communautés et l’environnement à proximité, entraînant une révolte et des appels au changement à l’échelle internationale.

Dans le cadre du Global Tailings Review (GTR, l’examen international des résidus miniers), l’International Council on Mining and Metals (ICMM, le conseil international des mines et métaux), le Principles for Responsible Investment (PRI, l’organe défenseur des principes de l’investissement responsable) et le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ont créé conjointement, en août 2020, le Global Industry Standard on Tailings Management (GISTM, la norme industrielle mondiale pour la gestion des résidus miniers) en réaction à la rupture du parc à résidus miniers de Brumadinho. L’objectif de cette norme mondiale est de renforcer la sécurité et la gouvernance des parcs à résidus miniers à l’échelle internationale afin de protéger les habitants et l’environnement, et d’éviter une autre catastrophe telle que celle de Brumadinho (et aujourd’hui, celle de Jagersfontein).

La GISTM est à la disposition de l’industrie minière internationale depuis deux ans. Ces normes constituent les premières étapes importantes d’un long trajet. Leur introduction dans un monde parsemé de normes préexistantes et de données incomplètes, confronté à une pénurie des compétences et à des préoccupations sociales croissantes est une tâche colossale. Après la dernière catastrophe en Afrique du Sud, cette tâche est plus urgente que jamais.

Un tableau incomplet

Des normes et des guides sur la gestion des résidus miniers existent déjà, notamment l’initiative Vers le développement minier durable (VDMD) de l’association minière du Canada (AMC). Toutefois, la GISTM est la première norme à être élaborée dans une optique d’adoption à l’échelle mondiale, et l’ampleur de la norme a entraîné une certaine confusion chez les exploitants.

« Nombre de sociétés essaient encore de digérer la GISTM », expliquait Charles Dumaresq, vice-président des sciences et de la gestion environnementale de l’AMC. « On ne sait pas encore exactement comment elle va être mise en œuvre ni comment la performance va être comparée aux exigences de la norme. »

De nombreuses questions restent en suspens concernant la GISTM et la forme que prendra la future gestion des résidus miniers. Quelles seront les obligations des sociétés en termes de communication des exigences, et comment seront vérifiées ces exigences ? Les résultats seront-ils rendus publics ? « Dans certains cas, les choses seront très simples. Pour d’autres exigences, la question est relativement complexe », indiquait-il.

(Gauche) Mount Polley. Canada, 2014; (droit, en haut) Feijao. Brésil, 2019; (en bas) Akja. Hongrie, 2010. Une étude de septembre 2022 dans le magazine Earth-Science Reviews intitulée Global magnitude-frequency statistics of the failures and impacts of large water-retention dams and mine tailings impoundments indiquait 303 ruptures de digues à résidus miniers dans 249 sites miniers distincts entre 1965 et 2020. Toutefois, en raison de l’incertitude quant au nombre réel de parcs et de ruptures, par exemple dans des régions où les déclarations ne peuvent être vérifiées, ces données peuvent être incomplètes.. Les images pris avec Google Earth.

L’un des autres grands problèmes que rencontre la gestion des résidus miniers est qu’il n’existe aucun registre exhaustif du nombre de parcs à résidus miniers dans le monde. Les estimations du nombre de parcs à résidus miniers varient d’environ 7 000 à près de cinq fois ce chiffre. Il est également difficile de suivre le nombre de ruptures.

D’après Jan Morrill, directrice de campagne pour la gestion des résidus miniers à Earthworks, une organisation environnementale à but non lucratif, « il n’existe aucun registre des ruptures de parcs à résidus miniers, et personne ne surveille véritablement ni ne suit de près la situation. Tout [est question de] coïncidence. Par exemple, si l’on tombe par hasard sur un article dans la presse turque relatif à la rupture d’un parc à résidus miniers en novembre 2021. Il est très difficile de savoir. »

Le statut des normes

Aujourd’hui, environ 78 sociétés indiquent qu’elles s’efforcent de se conformer à la norme mondiale. D’après Adam Matthews, directeur principal de l’investissement responsable de la Church of England Pensions Board (la commission des pensions de l’Église anglicane), il reste encore beaucoup à faire. « Les progrès sont indéniables », indiquait-il. « Mais cette question nécessite une attention perpétuelle de la part des salles de conseil, des administrateurs généraux, des présidents ainsi que des investisseurs et de toutes les autres parties prenantes qui ont un intérêt à garantir qu’elle soit traitée comme il convient. »

Toutes les sociétés minières ne sont toutefois pas contraintes d’adopter la GISTM. « La norme en elle-même dépend des personnes et des procédés dans chaque site », déclarait Amanda Adams, ingénieure principale à Stantec. « En d’autres termes, tout dépend de la façon dont elle sera mise en œuvre. »

Qu’en est-il de celles et ceux qui n’y prêtent pas attention ? D’après M. Matthews, les investisseurs sont prêts à agir. Ils sont sur le point de commencer à voter contre les présidents des sociétés qui ne s’engagent pas clairement envers la mise en œuvre de la norme ou qui ne cherchent pas à s’y conformer. « La dynamique sur cette question a changé », indiquait-il.

Le Global Tailings Management Institute (l’institut mondial dédié à la gestion des résidus miniers) jouera un rôle important pour s’assurer que les parties prenantes au sens large, à savoir les investisseurs, les banques, les assureurs et les communautés ont confiance et ont la preuve que cette norme est mise en application dans chaque site minier à l’échelle mondiale.

L’institut aidera aussi à clarifier dans quelle mesure les autres normes, telles que le protocole de gestion des résidus miniers de l’initiative VDMD de l’AMC, publié pour la première fois en 2004 et révisé récemment, en 2019, se rapportent à la GISTM. « Cela va constituer une part réellement importante qui définira un cadre clair entre les sociétés et toutes les parties prenantes concernant la manière dont toutes ces choses se recoupent », indiquait M. Matthews.

Naviguer sur un système reposant sur plusieurs normes

D’après André Gagnon, directeur de la gestion des résidus miniers à Lundin Mining, l’équipe de direction de la société préposée aux résidus gère actuellement la mise en œuvre de la GISTM dans ses sites en exploitation dans cinq pays différents. M. Gagnon indiquait que Lundin Mining a déjà terminé les évaluations initiales des lacunes dans ses principaux sites d’exploitation au Chili, au Brésil et au Portugal. Il prévoit que la société se conforme à la norme mondiale dans ces sites d’ici août 2023.

Lorsque la GISTM a été présentée, Lundin Mining s’est lancée dans l’examen de sa propre norme internationale de gestion des résidus miniers, une norme d’accompagnement à la politique minière responsable globale de la société. « L’une des difficultés que nous avons dû gérer immédiatement [résidait] dans notre norme existante sur les résidus miniers et dans des politiques d’entreprise existantes qui recoupaient la GISTM », expliquait M. Gagnon. « En collaboration avec les sites en exploitation, Lundin Mining a dû tenir compte de certains points, notamment concernant l’élaboration et la mise à jour de sa norme sur les résidus miniers afin de l’aligner sur la GISTM et de ne pas doubler les efforts existants. »

La solution consistait à conserver les mêmes principes et exigences énumérés dans la GISTM et à documenter les autres politiques et normes existantes de la société, plutôt qu’à les reproduire. Si Lundin Mining a trouvé sa solution, M. Gagnon indiquait qu’il serait bon que la GISTM clarifie certains procédés. « Le secteur gagnerait beaucoup à obtenir quelques précisions à l’avenir quant à la manière de mesurer et de quantifier la conformité de manière à parvenir à une cohérence plus générale dans divers territoires miniers et globalement, dans l’industrie », indiquait-il.

L’initiative VDMD de l’AMC a été motivée par une série de ruptures de digues à résidus miniers au début et au milieu des années 1990. M. Dumaresq expliquait que l’époque se prêtait plus que jamais à une remise en question de l’AMC, laquelle doit mieux faire et se demander ce qu’elle peut faire en tant qu’association.

Après la publication de la GISTM en 2020, l’AMC a mené une analyse des écarts sur l’alignement des exigences existantes de la VDMD et de la GISTM. D’après M. Dumaresq, cette analyse a mené à des mises à jour du guide sur les résidus miniers de l’AMC, et à de légères mises à jour de son guide quant au développement et à la mise en œuvre de manuels sur l’exploitation, l’entretien et la surveillance. D’après l’analyse, la VDMD ne répond que partiellement à neuf exigences de la GISTM. Sur les 77 exigences évoquées par la GISTM, seules cinq exigences ne sont pas du tout traitées par la VDMD.

La portée de la GISTM diffère de celle de la VDMD. De fait, la VDMD couvre un large éventail de thèmes autres que les résidus miniers. Par exemple, la GISTM inclut des aspects relatifs aux communautés affectées, alors que la VDMD couvre ce point dans un protocole distinct. Par ailleurs, la VDMD s’en remet parfois à l’association canadienne des barrages (ACB) concernant certaines sections plus techniques du guide.

Comme l’expliquait Karen Chovan, fondatrice et directrice générale d’Enviro Integration Strategies, la VDMD a obtenu un soutien plus vaste de l’industrie du fait de sa longévité et des détails plus exhaustifs communiqués dans son guide. « La VDMD nous place face à un système à plusieurs facettes car il existe plusieurs protocoles individuels. Cela permet de se concentrer sur les spécificités des résidus miniers, tout en les distinguant d’autres domaines comme le changement climatique et les relations communautaires, même s’ils sont intégrés », expliquait Mme Chovan. « La gouvernance de l’AMC ne fonctionne pas de la même manière que celle de la GISTM, mais elle offre un procédé bien plus rigoureux qui garantit que l’on peut évaluer correctement et déterminer si les bonnes choses sont mises en place. »

D’après M. Dumaresq, certains aspects de la VDMD vont au-delà de ceux présentés dans la GISTM. « La GISTM prétend détenir un système de gestion des résidus miniers, mais ne décrit pas ce à quoi ressemble un bon système », expliquait-il. « Alors que cette exigence est la même, à savoir disposer d’un système de gestion des résidus miniers, on retrouve ensuite tous ces détails dans le tableau de la conformité… qui offre une image bien plus exhaustive de ce qu’est un bon système de gestion des résidus miniers et de la façon de le faire fonctionner efficacement. »

L’objectif, indiquait M. Dumaresq, est que la VDMD soit reconnue comme l’équivalent de la GISTM dans une certaine mesure, de manière que les sociétés ne soient pas nécessairement contraintes de suivre deux systèmes distincts. Bien entendu, cela dépendra de la manière dont l’institut mondial décide de procéder avec les équivalences.

D’ici là, les sociétés devront gérer un système reposant sur plusieurs normes. « La difficulté à l’avenir pour Lundin Mining, et probablement pour d’autres sociétés, est de mener des vérifications en interne et en externe sur toutes ces diverses normes, et s’assurer qu’elles ne se recoupent pas », indiquait M. Gagnon. « Nous devons soigneusement préparer et mener ses vérifications de manière à ne pas doubler les efforts. »

En pratique

L’attention accrue accordée à la gestion des résidus miniers s’est accompagnée de nouvelles difficultés pour les personnes sur le terrain. On attend notamment des ingénieurs en résidus miniers qu’ils approfondissent leur expertise. Dans son travail, Mme Adams indiquait que les nombreuses exigences de la GISTM sont l’occasion pour les ingénieurs d’apprendre et de mieux comprendre l’analyse des ruptures de digues, les évaluations des risques, les impacts sociaux et autres.

« Les ingénieurs des digues à résidus miniers ont désormais une toute nouvelle compétence », expliquait-elle. « Nous devons nous familiariser davantage avec l’évaluation des risques liés à ces digues, car cet élément est au cœur de la GISTM… Il a vraiment été difficile de renforcer ces compétences. Il est aussi très difficile de trouver suffisamment de personnes qui possèdent ces compétences et de les inciter à rejoindre des projets consacrés à la gestion des résidus afin de pouvoir mener d’autres études, tâches et évaluations dans le calendrier fixé. »

En ce qui concerne la gestion des difficultés à travailler dans plusieurs territoires soumis à différentes réglementations, il est toujours essentiel de suivre les meilleures pratiques, indépendamment de la région. « Si l’on adopte les meilleures pratiques et qu’on les applique où que l’on travaille, on ne devrait pas rencontrer de gros problèmes », expliquait Mme Chovan. « C’est la raison pour laquelle les normes ont été créées, pour donner des conseils quant aux meilleures pratiques à celles et ceux qui n’en ont pas. »

Du point de vue de l’investisseur, cette position est encore plus ferme. « Nous devons avoir la garantie que les sociétés fonctionnent conformément à la meilleure norme dans tous les territoires », indiquait M. Matthews. « Sous prétexte que la gouvernance du territoire dans lequel on se trouve est moins stricte, il n’est pas acceptable de fonctionner selon des normes inférieures. Cela n’est pas envisageable. »

Pourtant, il peut s’avérer complexe de trouver des manières de bien communiquer et de maintenir cette communication dans le cadre d’un projet dédié aux digues à résidus miniers, étant donné la portée massive de ces projets. « Des dizaines de personnes peuvent contribuer à un projet donné chaque jour », expliquait Mme Adams au regard de son expérience professionnelle en matière de digues à résidus miniers. « Comment peut-on communiquer ces choses si importantes afin de prioriser la sécurité des digues ? »

La communication est importante non seulement pour que les parties prenantes restent au courant, mais aussi pour leur permettre de soulever d’éventuelles préoccupations ou de présenter les mesures de gestion des risques qu’il convient de prendre. Pour Mme Chovan, cet aspect reste difficile. « On s’intéresse beaucoup à la gouvernance et à la mise en place des bons systèmes, mais il ne faut pas pour autant négliger les personnes, la communication et la culture », indiquait-elle. « Il faut vraiment creuser et demander aux équipes de divers départements d’être ouvertes et transparentes, de se parler et d’accorder de l’importance à une communication claire, car tellement de personnes différentes sont impliquées dans la gestion de ces parcs à résidus. »

Les normes sociales

Un débat prend de plus en plus d’ampleur quant au besoin de mobiliser les communautés en matière de gestion des résidus miniers. Il porte également sur les normes techniques qui vont au-delà de l’enceinte de la société. Parfois, les sociétés ne parviennent pas à communiquer ou à collaborer avec les communautés locales. Dans ses travaux de recherche, Mme Chovan a constaté que les sociétés recueillent des informations pour une analyse technique sur les communautés locales, leurs activités et les risques, mais elles ne créent pas de liens réels avec ces communautés sur la question des résidus.

« Nous ne les faisons pas réellement participer de manière transparente afin de comprendre leurs inquiétudes avant de prendre des décisions et de décider quel genre d’installation ou de technologie nous voulons », expliquait-elle. « Nous ne sommes pas non plus très efficaces dans notre collaboration (s’il existe déjà une installation) et notre communication avec eux concernant les risques de ces parcs qui se trouvent juste à côté ou en amont de leur lieu de vie. »

L’incertitude règne encore pour certaines sociétés quant au niveau de transparence nécessaire étant donné la complexité du sujet traité. Il peut s’avérer difficile de communiquer des informations en donnant le contexte approprié étant donné les considérations hautement techniques, en plus des travaux que mènent les sociétés pour améliorer et traiter la gestion des risques. Les sociétés peuvent penser que la complexité ne viendra que renforcer les inquiétudes des communautés impliquées, ou être mal interprétée. « Il est encore très difficile de communiquer toutes ces informations », indiquait Mme Chovan. « Nous ne parlons pas la même langue. »

D’après Mme Morrill, cela est contraire à ce à quoi s’attendent les communautés affectées, particulièrement celles qui ont déjà été victimes de ruptures de digues à résidus miniers. « Elles veulent que des mesures fortes soient prises concernant la responsabilité des entreprises », indiquait-elle. « Elles attendent que des mesures fortes soient mises en œuvre pour protéger les communautés en cas de ruptures. Cela n’est pas suffisamment mis en avant dans les normes actuelles. »

Earthworks a publié en juin 2020 sa propre série de recommandations sur la gestion des ruptures de digues à résidus miniers, intitulée Safety First (la sécurité avant tout), et a publié une version révisée en mai 2022. Rédigé conjointement avec Mines Alerte Canada, ce rapport indique que les lignes directrices peuvent protéger les communautés, les travailleurs et l’environnement des risques liés aux ruptures des digues à résidus miniers.

L’organisation souhaite voir des changements importants allant au-delà de ceux présentés dans les normes actuelles. « Ces lignes directrices strictes et à adopter rapidement doivent aussi concerner d’autres points, notamment l’interdiction de construire des digues selon la méthode amont, tenir compte de la probabilité des ruptures, garantir un certain facteur de sécurité… réglementer la distance entre les digues et les communautés », indiquait Mme Morrill. « Certaines choses qui n’ont tout simplement été mentionnées dans aucune norme peuvent être déterminées en amont. »

La position d’Earthworks est que, si les membres de l’ICMM et d’autres ont adopté la GISTM, de nombreuses communautés sont inévitablement menacées en raison des retards de l’industrie en la matière. « De notre point de vue, nous assistons encore à des propositions dangereuses concernant les résidus partout dans le monde, mais aussi à des pratiques de gestion des résidus miniers peu conformes à la norme dans la perspective de réduire les coûts ou de soutenir les résultats d’une société », ajoutait-elle.

Tournés vers l’avenir

Au sein de l’industrie, Mme Chovan souligne la collaboration importante et le débat ouvert entre les professionnels sur les méthodes d’études et d’évaluations. « On assiste à un grand partage de connaissances, des meilleures pratiques, des risques et des solutions communes qui ont été débattus », indiquait-elle. « Beaucoup d’efforts positifs ont été déployés. »

Les sociétés se tournent aussi vers la formation de la prochaine génération d’ingénieurs spécialisés dans les résidus miniers et le partage de leurs connaissances existantes. « On assiste au développement accru de nouveaux programmes de formation. Tous sont développés grâce aux contributions de professionnels de l’industrie qui y consacrent leur temps », indiquait-elle. « Tout le monde [essaie] de réduire le fossé qui se profile concernant la prochaine génération d’experts. »

Avant ces récents développements, la bonne gestion des résidus miniers était davantage menée à un niveau individuel qu’à un niveau sectoriel. « Ce problème n’a pas été admis par toute l’industrie », expliquait M. Matthews. « Aucune norme internationale sur les meilleures pratiques [n’existait], une norme vers laquelle tout le monde tendait. C’est ce que nous nous efforçons de mettre en place aujourd’hui. »

La rupture de la digue à résidus miniers en Afrique du Sud est le dernier rappel tragique de la gravité de la tâche.

« Les répercussions d’une catastrophe dans une société ne se limitent pas à la société en question, mais affectent l’ensemble de l’industrie », indiquait M. Matthews. « Chaque catastrophe remet en question le permis social d’exploitation de toute l’industrie. Elle ronge la confiance du public et des investisseurs envers l’industrie tout entière. C’est exactement ce que nous voulons éviter. Nous voulons vraiment que ce problème soit bien abordé et nous assurer que l’on peut avoir confiance en la gestion responsable des résidus miniers. »