La mine New Afton a rénové les soufflantes de ses cellules de flottation, transféré ses compresseurs souterrains et se prépare maintenant à installer un système d'aérage à la demande. Toutes ces mesures permettent d'économiser de l'énergie et de réduire l'impact environnemental de la mine | Avec l'aimable autorisation de New Gold

La mine de cuivre et d'or New Afton de New Gold est récemment devenue la première mine d'Amérique du Nord à obtenir la certification ISO 50001, qui propose un nouveau cadre pour améliorer l'efficacité énergétique. La mise en place d'un système d'information de gestion énergétique (SIGE) a jeté les bases de la mise en application de la norme. La production à la mine, située près de Kamloops en Colombie-Britannique, a commencé en juin 2012, et c'est le 31 mars dernier qu'elle a obtenu la certification, accompagnée d'une subvention de 22 050 $ de Ressources naturelles Canada (RNCan).

Les raisons d'améliorer l'efficacité énergétique sont nombreuses, l'une d'elle, et pas la moindre, étant la rentabilité. « L'énergie constitue l'une de nos plus grosses dépenses, aussi toute amélioration au niveau de l'efficacité énergétique contribue à améliorer les résultats de la société », déclare Andrew Cooper, spécialiste de l'énergie à New Afton.

« Nous recherchons une solution à long terme et autonome », indique M. Cooper. « C'est l'une des raisons pour laquelle l'obtention de la certification ISO 50001 nous était chère. Elle établit des systèmes et des procédés qui feront désormais partie de la culture de l'organisation. »

Soutien de RNCan

Le gouvernement canadien est tout aussi motivé pour investir dans des programmes qui aident les entreprises à améliorer leur efficacité énergétique et éliminent les obstacles qui font qu'elles hésitent souvent à prendre des décisions préconisant un bon rendement énergétique, explique Bob Fraser, responsable des services d'assistance technique pour RNCan. L'un d'eux est le programme écoÉNERGIE sur l'efficacité énergétique pour l'industrie de RNCan, qui propose une aide à coûts partagés aux entreprises souhaitant s'équiper d'un système de gestion de l'énergie tel que celui requis par la norme ISO 50001. Cette aide consiste en un maximum de 40 000 $ offert à l'entreprise et contribue, entre autres, aux frais professionnels, aux coûts de la formation et aux salaires.

New Afton est la première mine à bénéficier de ce programme, et la participation du secteur minier constitue une avancée importante, indique M. Fraser. « L'exploitation minière est l'un des secteurs économiques les plus importants au Canada, et elle contribue énormément à la prospérité de notre pays. Elle utilise cependant beaucoup d'énergie (30 % de la consommation d'énergie toutes industries confondues), aussi les économies d'énergie dans ce secteur pourraient être considérables. On ne peut pas ne tenir aucun compte du potentiel de ces systèmes de gestion de l'énergie à réduire la consommation d'énergie dans ce secteur. »

D'après M. Fraser, les sociétés qui appliquent la norme ISO 50001 constatent des économies d'énergie de 5 à 7 % par an dès les premières années du programme. Il est important de noter d'où proviennent ces économies. « Une étude récente menée aux États-Unis indique que 75 % des économies émanent des projets opérationnels », fait-il remarquer. « Il s'agit d'initiatives à bas prix ou " à frais zéro " qui affectent la façon dont fonctionne une usine, par exemple en désactivant l'équipement lorsqu'il n'est pas utilisé. »

C'est exactement ce qui s'est produit à New Afton. « Nous avons mis en place une initiative où les équipes commençaient à désactiver les convoyeurs à courroie à certains moments lorsqu'ils ne transportaient aucune charge », indique M. Cooper, citant un premier exemple. « Il s'agit d'une manœuvre opérationnelle qui n'engendre aucun coût en capital et nous permet d'économiser beaucoup d'argent. »

Mais d'autres projets en cours sur l'amélioration énergétique à la mine requièrent un plus grand investissement. « Nous installons un système d'aérage à la demande et ce projet nous coûte plus d'un demi-million de dollars », déclare M. Cooper. « Heureusement, des organisations telles que RNCan, BC Hydro, FortisBC et l'Ontario Power Authority proposent des mesures incitatives pour aider à rendre des projets de ce genre plus attirants du point de vue du capital. »

Ce projet d'aérage devrait faire économiser à la mine New Afton environ 7,5 gigawattheures (GWh) d'énergie par an. Il s'agit du troisième grand projet dédié à l'efficacité énergétique cette année. Le transfert d'un compresseur souterrain permettra à la mine d'économiser 1,3 GWh par an, et la rénovation de la soufflante dans les cellules de flottation du concentrateur permet d'économiser 1,4 GWh supplémentaire par an.

Jusqu'ici, New Afton utilisait quatre compresseurs pour l'alimentation en air sous terre, lesquels fonctionnaient chacun indépendamment à différents endroits dans la mine. Le projet de réinstallation visait à en réunir trois dans un bâtiment centralisé destiné aux compresseurs. L'équipe a également installé un grand réservoir d'air et mis en place des points de consignes pour le contrôle de l'énergie, de la pression, de la température et du débit, ainsi que des compresseurs. Ce nouveau système permet d'activer un seul compresseur à plein temps, et les deux autres sont mis en route en fonction de la demande.

L'équipe de New Afton a également installé une commande proportionnelle sur les trois soufflantes des cellules de flottation du concentrateur, dont deux fonctionnaient auparavant à plein temps et rejetaient de l'air excédentaire. D'après M. Copper, ce système était bruyant et gaspillait beaucoup d'énergie. Les soufflantes ne fournissent désormais que la quantité d'air nécessaire au processus de flottation.

Les avantages ne s'arrêtent cependant pas aux économies d'énergie. « Tous les projets que nous avons menés jusqu'ici ont présenté des avantages sur les plans opérationnel, environnemental et de la sécurité », explique M. Cooper. « Ainsi, même si nous nous concentrons sur l'amélioration de l'efficacité, nous améliorons par la même occasion le procédé. C'est un accord parfait : tout ce que l'on fait contribue à améliorer la performance de notre installation. »

Les systèmes sont plus importants que les efforts ponctuels

D'après M. Cooper, ces projets sont bien entendu importants pour améliorer l'efficacité, mais il est indispensable d'adopter une approche axée sur les systèmes pour la gestion de l'énergie. Il se concentre sur la mise en œuvre d'un système dont l'amélioration sera continue.

Les programmes ISO intègrent aux activités de la mine un système de surveillance continue de la consommation d'énergie et préconisent une sensibilisation accrue à l'utilisation de l'énergie. « Il faut repérer ce qui ne fonctionne pas bien puis procéder aux améliorations nécessaires », indique M. Cooper.

Cette approche systémique ne fonctionne cependant pas sans statistiques à l'appui, ajoute-t-il. « Nous avons besoin de données de qualité pour mesurer et évaluer ce qui fonctionne bien ou non, pour quantifier et estimer les économies, et une fois le projet terminé, pour vérifier ces économies. »

C'est pourquoi New Afton a fait appel à RtTech, qui collabore avec des sociétés pour la mise en place d'un SIGE. D'après son directeur général Pablo Asiron, certains clients de RtTech ont réduit leurs coûts liés à l'énergie de 6,6 % grâce au logiciel industriel SIGE de RtTech, baptisé RtEMIS.

« L'essentiel pour un système SIGE est de pouvoir calculer à la cible », explique M. Asiron. « Dans le cas de notre produit, nous nous basons sur des données historiques pour développer des modèles permettant de calculer la quantité d'énergie que devrait utiliser l'équipement, qu'il s'agisse d'un convoyeur à courroie ou d'un concasseur. Ensuite, nous comparons la consommation réelle d'énergie à notre cible, ce qui nous permet de détecter les périodes où l'efficacité est inférieure à ce que prévoit le modèle. » Essentiellement, explique-t-il, un système SIGE nous permet de nous pencher sur des aspects que nous avons généralement tendance à négliger.

Les compteurs divisionnaires aident à décomposer l'utilisation d'énergie

« Pour améliorer l'efficacité énergétique de votre usine ou réduire l'utilisation d'énergie, la première étape consistera à mesurer et à visualiser l'utilisation d'énergie dans tout le site », explique M. Asiron, et notamment le moment et le lieu où l'énergie est consommée ainsi que la façon dont elle est consommée. Pour ce faire, on pourra utiliser un réseau de compteurs qui mesurent les taux de consommation d'énergie de l'équipement ou des zones d'équipement structurées.

« L'installation de compteurs divisionnaires est très importante pour le SIGE », explique M. Cooper, « tout comme l'obtention des données à partir de ces compteurs divisionnaires jusqu'à un point spécifique où l'on pourra les stocker. C'est la base de tout. Une fois que l'on dispose de ces données, il nous faudra un système existant pour les visualiser, les utiliser et les communiquer ». À la mine New Afton, 157 compteurs divisionnaires électriques et 6 compteurs de gaz ont été installés sur tout le site, notamment autour du concentrateur, de la mine, des systèmes de concassage et de convoyeurs, et des installations de surface.

Le système SIGE fonctionne avec des données brutes, mais nous devons aussi l'alimenter, explique M. Cooper. « Au final, c'est bien nous, et non pas ISO 50001, qui gérons l'énergie. » Sensibiliser le public à la question de l'énergie, suggère-t-il, pourrait bien constituer l'aspect le plus important du programme de gestion de l'énergie.

New Afton encourage ses employés et fournisseurs à faire des propositions quant à l'utilisation de l'énergie et aux futurs projets d'amélioration de la consommation énergétique. « Une grande partie des projets que nous entreprenons résultent des suggestions faites par des employés », explique M. Cooper. Il organise des campagnes et rédige des rapports de sensibilisation à la performance énergétique lors de réunions hebdomadaires. « Nous disposons également de systèmes et de procédures nous permettant de nous assurer que nous nous procurons des biens et des services à bon rendement énergétique. Nous étudions le coût du cycle de vie de ces décisions d'achat. Il s'agit réellement d'une approche à plusieurs niveaux à tous les échelons de l' organisation. »

« Ce sont les petites choses qui font la différence », ajoute-t-il. « Chaque jour, nous pensons à l'énergie. »

Traduit par Karen Rolland