L'International Council on Mining and Metals (ICMM, le conseil international des mines et métaux) a mis à jour ses principes directeurs sur la gestion des déchets en décembre dernier, et a contraint ses 23 sociétés membres, dont Rio Tinto, Barrick Gold et Goldcorp, de les mettre en application dans leur intégralité ainsi que de communiquer leurs progrès chaque année.
La principale recommandation de ces modifications invitait à accentuer l'importance accordée à la gouvernance de manière à s'assurer que les directives techniques et de gestion existantes étaient bien mises en application. Plus particulièrement, des examens indépendants rigoureux devront être soumis directement au président et chef de la direction ainsi qu'au comité de direction de la société concernée avec un minimum de modifications. Des inspections ainsi que des vérifications opportunes doivent être menées par des professionnels qualifiés, et leurs recommandations et mesures correctives devront être soigneusement gérées de manière à s'assurer qu'elles sont appliquées.
Un mois après la rupture de la digue de retenue des résidus miniers de novembre 2015 à la mine Samarco de Vale et BHP Billiton au Brésil, qui a entraîné la mort de 19 personnes, détruit le village de Bento Rodrigues et pollué le bassin du fleuve Rio Doce, l'ICMM a annoncé qu'il mènerait un examen global des normes de gestion et de stockage des déchets.
La société d'expert-conseil Golder Associés a été chargée de mener l'examen, soutenue par un groupe d'experts techniques des sociétés membres de l'ICMM et d'associations, dont plusieurs ingénieurs et géoscientifiques canadiens.
Terry Eldridge, examinateur principal du projet et dirigeant de Golder, indiquait que les conclusions de l'examen « insistaient sur le besoin d'une communication directe entre les ingénieurs chargés de la conception et de la construction des installations de stockage des déchets et les dirigeants qui prennent les décisions au niveau de la direction ».
L'examen portait sur les documents de gestion des résidus de surface des sociétés membres ainsi que leurs principes directeurs nationaux, dont les normes, directives et contrôles des risques ainsi que les plans de réponse d'urgence et de gouvernance en cas de rupture catastrophique soudaine. Après avoir tiré leurs leçons de la rupture de la digue à Mount Polley en 2014, d'éminents Canadiens spécialisés dans la gestion des déchets ont partagé les progrès réalisés par l'Association of Professional Engineers and Geoscientists of British Columbia (APEGBC, l'association des ingénieurs et géoscientifiques professionnels de la Colombie-Britannique) et le gouvernement provincial. Les directives relatives à la gestion des déchets dans la province ont été révisées et remaniées après la rupture.
Teck Resources, société membre de l'ICMM depuis 2006, a contribué à l'élaboration du cadre de gouvernance des déchets de l'ICMM en lui proposant des procédures et principes directeurs internes, ainsi que son expertise technique, comme l'indiquait Chris Stannel, porte-parole de Teck.
L'examen résumait les causes connues des ruptures de digues de retenue des résidus ces 20 dernières années comme le résultat d'un laxisme certain au niveau des contrôles du bilan hydrique, menant à un débordement ; à l'absence de contrôle de la qualité des constructions ; à une mauvaise compréhension générale des caractéristiques géotechniques qui régissent des activités sûres ; et à un manque de responsabilité ou de responsabilisation des exploitants.
Traduit par Karen Rolland