L'engagement des Autochtones dans le secteur minier canadien ne cesse de croître. D'après un rapport du conseil canadien pour le commerce autochtone (CCCA), environ 230 fournisseurs autochtones ont vendu des biens et des services à des exploitations minières en 2015, et 40 % de toutes les entreprises autochtones travaillaient dans le secteur minier ou de l'extraction, une augmentation considérable par rapport aux 13 % de 2010. Le rapport, publié fin novembre et présenté par le CCCA et l'initiative Valeur partagée en matière d'exploitation minière d'Ingénieurs sans frontières Canada (EWB), suggérait plusieurs recommandations pour poursuivre cette tendance à la hausse.
Le rapport présente l'éventail de relations professionnelles qu'il existe entre les sociétés minières, les entrepreneurs autochtones et les entreprises de développement économique des Autochtones (EDEA) partout au Canada, des partenariats en entreprise commune aux ententes sur les impacts et les avantages (EIA), de façon à préserver et à promouvoir les répertoires de fournisseurs autochtones dans les districts miniers.
« L'une des meilleures pratiques que nous ayons observées consiste à profiler les indicateurs de performance clés entre le personnel des sociétés minières chargé des achats et les entreprises autochtones », déclarait Anthea Darychuk, co-auteure du rapport et gestionnaire de projet au sein de l'initiative Valeur partagée en matière d'exploitation minière. « Les deux parties peuvent exposer leurs attentes et se mettre d'accord sur ce qu'elles considèrent être une réussite, ce qui évite d'avoir des attentes peu raisonnables et promeut la confiance. »
Il faudra encore surmonter certains obstacles, expliquait Mme Darychuk, notamment concernant la difficulté que rencontrent les populations autochtones à avoir accès au financement, la reconnaissance des patrimoines historiques par les gouvernements, ainsi qu'un patchwork complexe de programmes de formation provinciaux et fédéraux dont ne bénéficie pas la main-d'œuvre autochtone en pleine croissance. Le rapport indiquait que des directives plus claires concernant la consultation pourraient profiter aux sociétés minières ainsi qu'aux communautés autochtones. Malgré ces limitations, la capacité des entreprises autochtones n'a cessé de croître ces dernières années.
L'une des études de cas du rapport dressait le profil de la Tahltan Nation Development Corporation (TNDC, la société de développement de la Première Nation Tahltan) qui est en partenariat depuis près de 30 ans avec des sociétés privées concernant des projets situés dans le territoire riche en ressources des Tahltan, notamment le district minier Golden Triangle en Colombie-Britannique (C.-B.), en plein essor. Une semaine avant la publication du rapport, la TNDC et la société Geotech Drilling basée en C.-B. annonçait la formation d'une nouvelle société baptisée Tahltech Drilling Services Ltd., un partenariat stratégique et le cinquième de cette nature que Geotech signe avec les Premières Nations dans la province depuis 2013. Geotech proposera des possibilités d'externalisation, d'emploi et de formation aux membres de la nation Tahltan par l'intermédiaire de la nouvelle société.
« Ce partenariat renforce énormément la capacité de la TNDC et sa compétitivité dans le développement industriel et des ressources à mesure que s'améliore la conjoncture économique », indiquait Garry Merkel, président et chef de la direction de la TNDC, dans un communiqué de presse. Tahltech Drilling a déjà lancé sa première offre compétitive pour des travaux de forage requis par une grande société minière du Golden Triangle.
Traduit par Karen Rolland