Alors que nous nous apprêtons à boucler ce numéro, cela fait maintenant cinq mois que l’épidémie de coronavirus a été déclarée une pandémie mondiale. Si l’on ne sait pas encore combien de temps il nous faudra endurer cette nouvelle manière de vivre et de travailler, cette période nous aura indéniablement enseigné un certain nombre de choses (personnellement, j’ai trouvé fascinant de constater, dans ce contexte de pandémie, que la fréquence des naissances avant terme avait considérablement baissé depuis le début du confinement dans les hôpitaux de nombreux pays, suffisamment pour susciter un effort international afin d’en comprendre la raison). En ce qui concerne l’industrie minière, on sait que malgré la perturbation initiale des activités, le statut de l’exploitation minière en tant que service essentiel ainsi que la remontée des prix d’un certain nombre de minéraux ont profité à l’industrie. D’après le rapport d’Ernest & Young (EY) publié en juillet sur les petites sociétés minières et celles de taille intermédiaire, les fortunes collectives des sociétés citées dans l’indice d’EY ont remonté la pente, principalement en raison du rebond du prix de l’or, un métal auquel aspirent la plupart des sociétés de cet indice ou qu’elles produisent déjà.

La dernière série de rapports trimestriels a également révélé le prix qu’il faut payer pour poursuivre les activités tout en respectant les protocoles de santé et de sécurité requis et en s’adaptant aux conséquences imprévues de la pandémie. Seul un producteur d’or sur le groupe de quatre qui a communiqué ses états financiers trimestriels à la fin du mois de juillet est parvenu à ne pas augmenter ses coûts nécessaires au maintien de la production par rapport à la même période l’année dernière. Dans le même registre, Teck Resources indiquait que parmi les nouvelles considérations requises pour la construction de la deuxième phase de son projet de Quebrada Blanca au Chili, la société aurait besoin de 40 millions de dollars américains de fonds supplémentaires pour développer le campement afin de répondre aux exigences actuelles en matière de distanciation physique.

Comparativement, les compromis que nous avons dû accepter au sein de l’équipe du CIM Magazine sont mineurs. Ce numéro sera le troisième que nous créons à distance, une transition vers un modèle qui s’est fait incroyablement en douceur. Notre projet de remplir cette édition d’informations vous présentant le grand salon commercial de MinExpo est inévitablement tombé à l’eau. De nombreux fournisseurs d’équipement et prestataires de services saisissent cette occasion pour révéler leurs visions technologiques de l’avenir lors de cet événement, mais le salon a été repoussé à l’automne prochain, pour l’instant. En l’absence de ces informations, nous nous sommes rapprochés de certains dirigeants d’organisations chargés de promouvoir et d’accélérer l’adoption des innovations au Canada. Ils ont fait le point sur les projets, mais ont aussi indiqué que l’activité et l’intérêt des fournisseurs de technologie autant que des sociétés minières étaient en hausse (voir l’article Accélération de l’innovation). Cela s’explique peut-être par le fait que les dirigeants d’entreprises voyagent moins et consacrent davantage de temps à la réflexion, par l’élan créateur inspiré de la hausse des coûts, par l’impossibilité de partager des idées en personne ou par une association de toutes ces autres forces. Quoi qu’il en soit, l’industrie a fait preuve d’une grande ouverture d’esprit pour explorer des approches innovantes face aux nouveaux enjeux qu’elle connaît.

À l’approche de l’automne, j’ai la conviction que le proche avenir nous réserve encore bien des surprises et des enseignements à tirer. Dans l’idéal, ce que nous avons appris ces derniers mois devrait nous aider à mieux nous préparer et à faire preuve de plus d’agilité dans nos réponses.Traduit par Karen Rolland