Avec l’aimable autorisation d'Ian Pearce

L’industrie des mines et des métaux au Canada se trouve à un point de jonction critique. Alors que la génération des baby-boomers part à la retraite en masse, il est urgent que le secteur renfloue sa réserve de talents. Parallèlement, l’industrie connaît un bouleversement sismique, alimenté par la transformation numérique, la transition énergétique et les impératifs en termes de développement durable. Ces forces (une main-d’œuvre vieillissante et la révolution numérique) présentent à la fois un défi et une opportunité. Pour se frayer un chemin à travers cette transition, le secteur doit repenser la manière dont il attire, forme et maintient en poste ses talents afin d’assurer une réserve solide de professionnels qualifiés prêts à adopter l’avenir de l’industrie minière.

L’exode de travailleurs qualifiés laisse derrière lui des lacunes en termes de connaissances qui sont difficiles à combler. Historiquement, le secteur minier est considéré comme une industrie exigeante et rude. Toutefois, compte tenu du rythme auquel évoluent les technologies, il requiert désormais l’association d’une expertise technique, d’une pensée critique et de compétences numériques. Les rôles évoluent avec l’adoption de l’intelligence artificielle (IA), de l’apprentissage automatique et de l’analytique des données. Ainsi, l’industrie doit se débarrasser de ses perceptions obsolètes et mettre l’accent sur les carrières passionnantes axées sur la technologie qu’elle a à offrir.

Toutefois, le recrutement de nouveaux talents ne constitue qu’une partie de la solution. Le maintien en poste et l’engagement sont tout aussi importants. Les travailleurs plus jeunes cherchent un objectif et un rapprochement avec leurs valeurs, particulièrement sur les questions de durabilité et de responsabilité sociale. Les efforts de l’industrie pour réduire son empreinte environnementale et pour adopter les principes de durabilité trouvent un écho auprès de cette génération, faisant du secteur minier un choix de carrière plus intéressant.

Pour préparer les diplômés à entrer rapidement dans la vie active, le système éducatif doit s’adapter. Les universités et les écoles techniques doivent aligner leurs programmes sur les compétences requises par les exploitations minières modernes. Ceci signifie qu’il faudra intégrer des cours sur les outils numériques, les pratiques de durabilité et la résolution interdisciplinaire des problèmes. Les partenariats entre le milieu universitaire et l’industrie jouent un rôle essentiel, offrant aux étudiants une expérience de première main grâce aux programmes d’alternance travail-études, aux stages et aux projets concrets.

En outre, l’industrie minière doit élargir son approche à la diversité et l’inclusion. Les femmes, les communautés autochtones et les groupes sous-représentés restent des sources inexploitées de talents. Une sensibilisation proactive et des programmes de soutien, associés à des politiques inclusives et des programmes de mentorat, libéreront ce potentiel en enrichissant la main-d’œuvre grâce à des perspectives et des compétences variées.

L’apprentissage tout au long de la vie est tout aussi important pour les employés en poste. Les programmes de perfectionnement des compétences, adaptés aux professionnels en milieu de carrière, aideront à réduire l’écart entre l’expertise traditionnelle et les technologies émergentes. Ceci garantira que le savoir organisationnel précieux ne soit pas perdu.

En tant qu’organisme professionnel de premier plan au Canada pour le secteur, l’ICM occupe une place unique pour répondre à ces enjeux. Il tient lieu de catalyseur de changements en encourageant la collaboration entre les milieux industriel et universitaire et le gouvernement, pour développer des stratégies qui donneront naissance à une réserve durable de talents.

Les congrès et sessions techniques de l’ICM créent une plateforme de partage des meilleures pratiques. Le programme Jeunes professionnels, le programme de mentorat et les bourses d’étude inspirent et soutiennent les étudiants alors qu’ils se lancent dans une carrière dans l’industrie minière. Parallèlement, le rôle de l’organisation dans la certification et la formation professionnelles peuvent garantir que la main-d’œuvre reste alerte et bien équipée pour répondre aux demandes d’une industrie en pleine évolution.

En conclusion, l’ICM peut amplifier ses efforts pour revaloriser l’industrie minière comme secteur tourné vers l’avenir, durable et axé sur la technologie. Au travers de campagnes de sensibilisation, il aidera à refaçonner les perceptions du public, en mettant l’accent sur le potentiel du secteur minier à amorcer des changements positifs.

L’industrie des mines et des métaux est essentielle à l’économie du Canada et à la transition mondiale vers un avenir sobre en carbone. La pénurie actuelle de talents représente une occasion décisive de redéfinir le secteur et sa main-d’œuvre. En s’ouvrant à l’innovation, en repensant l’éducation et en encourageant la collaboration, nous garantissons que l’industrie reste dynamique et concurrentielle. En mettant en place les bonnes stratégies, le secteur minier du Canada deviendra un modèle de prospérité dans un avenir numérique et durable, alimenté par une main-d’œuvre diversifiée et dynamique.

Traduit par Karen Rolland