Nombre de fusions et acquisitions dans le domaine de l’exploitation minière comprennent des actifs engendrant une certaine responsabilité. Des mines clôturées ou des zones au sein d’une mine qui ont été fermées peuvent exiger une remise en état importante.

Lorsqu’il faut combler les vides souterrains sujets aux effondrements et les zones de résidus qui présentent des risques environnementaux, la tentation est grande de résoudre les problèmes en un tour de main. Mais souvent, plutôt que de les éliminer, ces solutions provisoires atténuent les dangers et un certain degré de responsabilité persiste.

Pour la remise en état durable et efficace des chantiers souterrains dans les mines clôturées, ou dans la partie clôturée des mines en activité, il convient de suivre cinq étapes.

1. Étudiez la propriété et ses problèmes dans son intégralité

La première étape consiste à bien comprendre le site minier, notamment son infrastructure en surface et en souterrain. Recueillez des informations précieuses telles que les plans de mine, les renseignements spécifiques à l’ouvrage fini concernant les cloisons souterraines et les installations de stockage des résidus, les rapports du concentrateur relatifs aux broyages et aux mélanges, ainsi que les emplacements des gisements. Pour les mines qui ont une longue durée de vie ou ne sont plus exploitées depuis des décennies, ce genre d’informations peut être difficile à obtenir. Il conviendra donc de fouiller dans les registres de la société. À partir de là, l’équipe chargée de la fermeture peut élargir ses recherches afin d’inclure les registres de la mairie, les anciens propriétaires et même des sources inattendues telles que des employés de la mine à la retraite, qui pourraient avoir chez eux des dessins.

Une fois cette documentation recueillie, commencez à combler les lacunes en menant des enquêtes physiques. Mettez à profit la géophysique et les capacités des géoradars pour identifier les vides souterrains inconnus qui pourraient ne pas figurer sur les plans de la mine à votre disposition. Évaluez tous les résidus sur le site et effectuez des essais afin de déterminer si ces matériaux peuvent servir au remblai, ce qui vous permettra de réduire les besoins en stockage en surface et de savoir quels nouveaux matériaux doivent être amenés sur le site. Menez des enquêtes relatives au forage assorties de levés tridimensionnels de sondage afin de trouver les chantiers ouverts, d’évaluer leur état et de déterminer la résistance du pilier de couronne ; toutes ces informations vous aideront à établir votre plan d’assainissement final.

Une étude approfondie vous aidera à économiser du temps et de l’argent. Par exemple, notre société a travaillé sur le site d’une mine clôturée où des chaperons de béton avaient été installés dans un premier temps sur les ouvertures vers la surface. Cependant, une étude plus poussée a permis de déterminer que les espaces vides sous les chaperons devaient être remblayés, ce qui au final rendait inutiles ces chaperons de béton. Si une étude plus approfondie avait été menée dès le début, on aurait pu les omettre sur le plan ou les concevoir différemment, ce qui aurait permis un gain de temps ainsi que des économies en termes de remaniement et de coûts supplémentaires.

2. Comprenez bien l’objectif final de l’assainisse­ment

Le deuxième élément le plus important consiste à définir l’objectif à terme. L’utilisation finale des terres consistera-t-elle uniquement à rendre à ces sols leur état naturel ? Le public aura-t-il accès à ces terres ? Un développement à des fins résidentielles ou autres est-il prévu pour le site ?

C’est en ayant une idée claire de l’objectif visé pour le site après la fermeture que les étapes suivantes seront définies. Une société adoptera une approche totalement différente envers un site isolé selon que ce dernier est principalement non accessible au public ou qu’il est destiné à un contexte urbain avec des bâtiments existants ou prévus sur des terres altérées. Par exemple, l’installation de grands chaperons de béton armé au-dessus de puits de mine et de galeries d’accès pourrait ne pas être compatible avec la création future d’une aire de loisirs et requérir une surveillance régulière, mais elle pourrait convenir à un site isolé.

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3. Planifiez vos travaux

L’étape de l’étude, associée à l’utilisation finale des sols, orientera l’équipe chargée de la fermeture pour le développement d’un plan d’assainissement. C’est là que tous les efforts et les dépenses des deux premières étapes porteront leurs fruits. Grâce à sa connaissance approfondie du site, l’équipe peut désormais évaluer les options les plus adaptées pour atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé. Elle peut rapidement éliminer les options ne répondant pas à cet objectif, identifier des méthodes d’exécution plus rentable des travaux et réaliser des gains de rendement.

4. Travaillez en fonction de votre plan - la phase de construction

Il est important d’accorder suffisamment de temps et de flexibilité à votre phase de construction pour laisser la place aux imprévus. Une étude approfondie contribue à réduire le nombre d’inconnues, mais vous rencontrerez inévitablement des difficultés inattendues pendant cette phase. À mesure que vous découvrez de nouveaux éléments du site, qu’il s’agisse de jonctions jamais identifiées entre les chantiers ou de résidus qui ne se comportent pas comme on s’y attendait, vos connaissances du site s’enrichissent et vous adaptez votre plan en fonction.

5. La surveillance

L’exécution en bonne et due forme des quatre premières étapes vous permet d’anticiper vos besoins en termes de surveillance et d’élaborer un plan répondant à vos objectifs, qu’il s’agisse de trouver une solution qui n’exigerait absolument aucune intervention ultérieure ou une surveillance régulière minimale. Les exigences varient en fonction des sites mais en définitive, lorsqu’on élimine le danger plutôt que de l’atténuer, les besoins en matière de surveillance sur le long terme diminueront considérable­ment, voire même disparaîtront totalement.

Sur le court terme, après le remblai des vides souterrains, vous pouvez vous attendre à devoir procéder à une surveillance et une vérification initiales. Ceci permettra de confirmer que les vides ont bien été remblayés, et que le remblai et le pilier de couronne se comportent comme prévu. Cette procédure de vérification est souvent une exigence établie par la loi. Une fois la vérification effectuée, vous ne devriez plus avoir besoin d’assurer une surveillance sur le long terme, car le danger aura été éliminé.

En suivant ces cinq étapes, votre propriété minière sera moins susceptible d’être portée à l’attention de la haute direction comme une obligation à vérifier.

Sue Longo, ingénieure et titulaire d’une maîtrise en administration des affaires, est associée principale de Golder pour l’exploitation minière à l’international, et se spécialise dans l’élimination des dangers physiques dans les mines.