Les rapports techniques NI 43-101 sont des documents de grande valeur pour l'émetteur assujetti et les investisseurs. Pourtant, ces rapports contiennent souvent trop d'informations techniques, ce qui les rend incompréhensibles pour les lecteurs non formés et moins instructifs pour le public investisseur.
D'après les lignes directrices relatives à la rédaction d'un rapport technique NI 43-101, le but de ce document est de « fournir un résumé des informations scientifiques et techniques importantes concernant l'exploration minière, la mise en valeur des minéraux et les activités de production sur un gisement minier ». Les instructions données aux auteurs indiquent par ailleurs que « la personne qualifiée […] doit bien garder à l'esprit que les lecteurs visés sont le public investisseur et ses conseillers, qui […] ne seront pas des experts du secteur minier. Ainsi, dans la mesure du possible, les rapports techniques doivent être vulgarisés afin qu'un investisseur raisonnable puisse les comprendre. Le rapport technique doit cependant inclure un contexte et une mise en garde suffisants permettant à un investisseur raisonnable de bien saisir la nature, l'importance et les limites des données, des interprétations et des conclusions résumées dans le rapport technique ».
lgré ces instructions, on observe une tendance à inclure une quantité déconcertante de données et de détails que seuls les experts peuvent comprendre. Depuis l'introduction du modèle de rapports NI 43-101, il semblerait que certains dirigeants industriels, promoteurs et sociétés en soient arrivés à croire que le rapport technique NI 43-101, élaboré à des fins d'archivage, devrait œuvrer à décrire dans les moindres détails tous les travaux et données relatifs à un projet.
Depuis le lancement de ce modèle, la société Micon a observé et étudié en détail la gamme de rapports techniques, depuis des exemples ne contenant pratiquement aucune information utile jusqu'à ceux qui tentent de résumer les travaux menés sur une propriété.
Le rapport NI 43-101 ne doit pas se transformer en un « dépotoir » à données à l'issue d'un programme d'exploration, et il ne remplace en aucun cas les documents composant une étude préliminaire ou complète de faisabilité sur une propriété accompagnée de toutes ses études subordonnées. De manière générale, le rapport technique NI 43-101 doit constituer un bon résumé de la documentation scientifique et technique relative à l'exploration, au développement et à la production sur les biens matériels de l'émetteur, qu'il s'agisse d'un rapport initial sur une propriété ou d'un résumé de l'étude de faisabilité. Dans la plupart des cas, les détails des travaux en question doivent reposer sur des références valables pour les dossiers internes de la société, mais pas pour la divulgation publique. Les lignes directrices précisent par ailleurs que « puisqu'un rapport technique est un document de synthèse, l'inclusion et l'archivage d'annexes importantes ne sont généralement pas nécessaires pour se conformer aux exigences du formulaire 43-101F1 ».
Pour de nombreux projets d'exploration, des détails superflus sont souvent présentés au détriment de la clarté. Les sociétés doivent continuer à encourager leur personnel ou leurs conseillers à rédiger des rapports internes sur leurs travaux d'exploration ou leurs propriétés en exploitation, qui peuvent être utilisés comme fondement d'un rapport public NI 43-101 déposé. Les investisseurs n'ont pas besoin de connaître toutes les nuances d'un programme d'exploration, et ne devraient pas avoir à trier tous les détails. Cependant, ils ont besoin d'un résumé des recoupements révélateurs et des résultats importants d'un programme ou d'une exploitation en fonction des informations recueillies à l'aide des meilleures pratiques.
La préparation de rapports distincts exhaustifs, en plus d'un résumé conforme à la NI 43-101 tel qu'exigé pour l'archivage, est tout particulièrement important dans le cas d'études de préfaisabilité et de faisabilité. Les projets à ce stade de développement impliquent généralement un certain nombre d'enquêtes approfondies sur les aspects particuliers, et dans certains cas des volumes entiers seront dédiés à ces études.
Dans le cas de projets avancés, afin de réduire les coûts, certaines sociétés essaient de compiler des études importantes en un rapport NI 43-101 d'un seul volume comportant une multitude d'annexes. Trop souvent, ceci se traduit par des données à l'appui peu pertinentes ou mal organisées, qui sont mises à disposition lorsque le projet atteint le stade de recherche d'un financement pour la construction.
Micon recommande à ses clients d'élaborer des études de préfaisabilité et de faisabilité correctement référencées qui, une fois terminées, peuvent être résumées dans un rapport NI 43-101 à des fins d'archivage réglementaire. Ainsi, la société disposera de toutes les études et informations techniques dans un seul rapport, ce qui lui permettra de mener un contrôle diligent sur les informations ; de leur côté, les investisseurs non experts sur les questions techniques peuvent s'appuyer sur le résumé présenté dans le rapport NI 43-101 pour se faire une opinion de la valeur potentielle d'un projet.
Le temps est venu pour tous dans l'industrie de bien comprendre que les rapports techniques NI 43-101 visent à résumer les travaux d'exploration ou les études techniques d'une société relatifs à ses propriétés dans l'objectif explicite de transmettre ces informations de manière succincte à ses investisseurs et conseillers. Un rapport NI 43-101 n'est ni un compendium de chaque bribe d'information existante, ni un substitut bien référencé aux études de préfaisabilité et faisabilité.
Cette rubrique est adaptée d'un article initialement publié par Bill Lewis sur le site Internet de Micon en date du 1er novembre 2016.
Bill Lewis, licencié ès sciences et diplômé de géologie, est géologue principal chez Micon International Limited.