Avec l’aimable autorisation de Mike Cinnamond

Le récent congrès de l’ICM à Montréal, intitulé Instaurer la confiance pour décarboner le monde, a fait l’objet de très intéressantes séances d’ouverture. L’une d’elles portait sur l’importance pour les sociétés minières de s’assurer qu’elles instaurent une relation de confiance avec les communautés autochtones dans lesquelles elles travaillent ou là où elles proposent de travailler.

C’est une question qui me parle beaucoup, car c’est un sujet très cher à ma société, B2Gold, dans chaque territoire dans lequel nous travaillons mais aussi plus récemment ici, au Canada. En avril 2023, B2Gold a acheté à Sabina Gold & Silver le projet Back River au Nunavut. Back River sera notre sixième mine en exploitation, mais notre premier projet d’envergure sur le territoire canadien. Ce faisant, nous nous sommes rendu compte que nous devions adapter notre approche à la participation afin de répondre aux attentes sociales concernant une collaboration fructueuse sur la revendication territoriale la plus vaste occupée par des Autochtones, le Nunavut. Ce territoire canadien a été formé récemment, en 1999. Les Inuits étaient les signataires de l’accord sur les revendications territoriales du Nunavut.

Lorsque nous l’avons acheté, le projet de Back River était déjà un district minier disposant de tous les permis nécessaires, et son permis social d’exploitation solide avait été développé sur plus de 12 ans de travail sans relâche et de diligence avec la communauté locale inuite de Kitikmeot. Au titre de ce processus, la conception du projet a été présentée dès le départ aux Inuits afin d’obtenir leurs retours. Les connaissances traditionnelles ont été recueillies avec l’aide de l’association inuite de Kitikmeot, qui représente tous les Inuits de Kitikmeot. Ces informations, associées aux points de vue des propriétaires fonciers locaux, ont ensuite permis de concevoir une mine adaptée à toutes les personnes impliquées. La conception de la mine intégrait les recommandations des Inuits à toutes les étapes du projet, depuis la collecte de données de référence jusqu’à la planification de la fermeture. Ceci impliquait non seulement un processus de partage des informations visant à informer les communautés de la future mine, mais aussi un processus de participation et un dialogue à double sens qui a clairement changé le projet de façon à tenir compte, dans la mesure du possible, des préoccupations formulées par les collectivités locales.

S’il n’est jamais possible de répondre aux attentes de toutes et tous lorsqu’il est question de mise en valeur de nouvelles ressources minérales, des efforts importants ont été déployés afin de trouver un équilibre entre la volonté de la communauté inuite de préserver son mode de vie traditionnel tout en assurant la création d’emplois bien rémunérés dans la région, et celle de la société d’exploiter une mine rentable qui offrira des avantages variés à tous les détenteurs de droits et toutes les parties prenantes.

La collaboration deviendra un mode de vie à Back River, en particulier parce que le projet est situé sur des terres appartenant aux Inuits. La communication permanente avec l’association inuite de Kitikmeot et les diverses communautés et groupes de la région nous permettra de continuer à renforcer les relations et la confiance. J’ai récemment eu la grande chance de m’asseoir avec les aînés de Cambridge Bay, et ils m’ont fait part d’une véritable volonté de collaborer avec nous. Ils comprennent bien que nombre des membres de leurs communautés sont à la recherche d’un emploi, et que notre projet peut leur en offrir un, en plus d’autres avantages. Mais pour réunir tous les éléments de la réussite, nous devons trouver un équilibre entre ces avantages et nos répercussions, et aborder ces questions en collaboration. C’est uniquement en travaillant main dans la main que nous pouvons réussir, et cela rejoint ce que disaient les conférenciers lors de la séance d’ouverture de notre dernier congrès : si notre industrie fait bien les choses au Canada, nous créerons une image de marque canadienne qui deviendra une pratique exemplaire à l’échelle mondiale.

Traduit par Karen Rolland