Fort d’une expérience dans les milieux universitaire et gouvernemental, dans le secteur privé, et même dans la création d’une entreprise en démarrage, Kalev Ruberg a intégré le secteur minier relativement tard dans sa carrière. Lorsqu’il a rejoint l’industrie il y a 12 ans, il y a trouvé un « paysage très instable » du point de vue des systèmes technologiques.

« Si le développement indépendant peut entraîner une réussite ponctuelle, faire preuve d’esprit d’entreprise et travailler de manière cloisonnée comptent parmi les plus grandes difficultés que nous rencontrons tous », déclarait M. Ruberg. « Nous devons régir la façon dont l’innovation se fraye un chemin au sein de la production. En termes d’innovation, le succès que nous avons rencontré à Teck s’explique par notre approche très disciplinée fondée sur des plateformes, car elle fait preuve d’une endurance certaine. »

Ruberg a rejoint Teck en 2006 en tant que directeur des systèmes d’information et a été nommé vice-président de Teck Digital Systems en décembre dernier. L’un des thèmes qui revient souvent dans sa carrière très diversifiée est la conception de systèmes qui relient le comportement humain et la technologie.

À la fin des années 1970, M. Ruberg a obtenu sa maîtrise d’architecture au Massachusetts Institute of Technology, où il se servait de machines pour optimiser la conception architecturale afin d’obtenir un meilleur rendement énergétique. Il a étudié sous la direction du renommé Pr Nicholas Negroponte, fondateur du MIT Media Lab, le célèbre laboratoire du MIT dédié aux projets de recherche qui associent multimédias, conception et technologie où sont nées les technologies à l’origine de la révolution numérique.

Au sein de ce qui est aujourd’hui le National Institute of Standards and Technology, il a travaillé sur la conception de bâtiments intelligents à bon rendement énergétique, puis a enseigné au Georgia Institute of Technology les systèmes fondés sur les connaissances et la conception assistée par ordinateur (CAO). Il a ensuite passé huit ans au conseil national de recherches du Canada (CNRC), où il a développé un système permettant d’utiliser l’intelligence artificielle (IA) pour diagnostiquer des problèmes dans les bâtiments ; plus tard, il a rejoint IBM, où il a contribué à la construction du « plus grand système de commande basé sur les objets en temps réel pour la fabrication de circuits électroniques ».

Pour changer de cadre, M. Ruberg a poursuivi pendant deux années au sein du gouvernement du Manitoba en tant que sous-ministre adjoint et directeur des systèmes d’information, avant de créer sa propre entreprise en démarrage spécialisée dans les technologies. Après avoir développé la plateforme TELUS qui s’appuie sur la technologie pour mettre en relation les médecins et leurs patients, il a rejoint en 2004 l’industrie minière en tant que directeur des systèmes d’information chez Placer Dome.

Jusqu’ici, les travaux de l’équipe de Digital Systems chez Teck génèrent des résultats pratiques. Durant le premier semestre 2018, la grande société minière a annoncé la mise en œuvre d’un certain nombre de technologies dans ses exploitations, notamment un système d’apprentissage automatique qui prévoit le moment où les camions doivent faire l’objet d’un entretien, et un affichage tête haute pour les opérateurs de pelle. Son équipe a également collaboré avec l’équipe de technologie et d’innovation, dirigée par Greg Brouwer, et avec l’équipe des opérations, dirigée par Shehzad Bharmal, afin de mettre au point des capteurs installés sur les pelles qui séparent le minerai des stériles, et un projet pilote de six camions de transport autonomes prévu pour la fin de l’année.

La relation complexe entre les personnes et la technologie reste aujourd’hui au cœur des travaux de M. Ruberg à Teck. Sa priorité est de « créer une équipe capable de mener des travaux d’analytique de manière à les tisser dans la structure même de nos activités », tout en éduquant dans le même temps des personnes qui « font preuve de réflexion à l’échelle du système et trouvent l’équilibre nécessaire entre cette démarche et les personnes disposant de grandes connaissances ». 

Traduit par Karen Rolland

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