Avec l’aimable autorisation de DRA Global

« Vous avez besoin de l’industrie minière, et elle a besoin de vous. » Tel est le slogan accrocheur (et pourtant si véridique) du salon des carrières, qui aura lieu les 8 et 9 novembre. La Prospectors and Developers Association of Canada (PDAC, l’association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs), l’ICM et le RHiM (le conseil des ressources humaines de l’industrie minière) ont fait équipe pour développer, promouvoir et organiser cet événement aussi opportun qu’indispensable.

En tant que dirigeant d’un prestataire de services de l’industrie minière à portée internationale, une question me tiraille lorsque je m’entretiens avec des collègues, des concurrents et des sociétés minières. Pourquoi une telle pénurie de talents ? De l’exploration au raffinage, tous les secteurs luttent pour trouver du personnel. Il est devenu extrêmement difficile de trouver des foreurs, des mineurs, des opérateurs, des techniciens, des ingénieurs, des concepteurs, des préposés à la maintenance et autres emplois connexes.

Les difficultés que rencontre notre industrie pour trouver des talents sont décourageantes. Du point de vue technique, l’industrie minière s’inspire de plusieurs disciplines dans ses exploitations, principalement du génie minier, de la géologie appliquée, ainsi que du génie des matériaux et des métaux. De 2015 à 2019, ces trois disciplines ont enregistré les taux d’inscription en premier cycle les plus faibles parmi tous les programmes de génie au Canada. C’est une constatation assez décevante sachant que d’autres disciplines du génie ont vu leur taux d’inscription croître.

Les personnes travaillant dans notre industrie savent pertinemment que la hausse régulière des prix des matières premières a entraîné une augmentation considérable des projets miniers et de l’activité pour diverses matières premières telles que le cuivre, le nickel, les métaux nécessaires à la décarbonisation et les éléments nécessaires à la fabrication de batteries. Ceci a entraîné une forte demande de main-d’œuvre dans les exploitations minières, mais également dans le développement et l’exécution des projets. Au cours du dernier supercycle, de 2008 à 2013, la rareté des professionnels qualifiés était compensée par le grand nombre de professionnels à la retraite que des offres financières intéressantes ont incités à reprendre du service, tout en leur donnant l’occasion de travailler sur un dernier projet avant de prendre leur retraite une bonne fois pour toutes. Cette fois-ci, je ne pense pas que nous aurons la chance d’atteindre les effectifs nécessaires, car nombre de ces professionnels sont maintenant âgés de 75 à 85 ans.

Comment allons-nous résoudre les pénuries de talents sur les court et long termes ? Sur le court terme, la solution reposera en partie sur l’immigration. L’instabilité accrue dans d’autres territoires miniers pousse certains professionnels à venir chercher un emploi au Canada. Ensuite, nous devrons nous en remettre à des employés ayant moins d’expérience. Les initiatives de mentorat, d’encadrement et de formation deviendront essentielles.

Sur le long terme, nous devrons unir nos forces en tant qu’industrie pour définir une stratégie différente et plus efficace afin d’attirer la jeune génération. L’ICM, la fondation de l’ICM (FICM), les associations minières provinciales et nationales, les sociétés minières et autres groupes industriels ont tous mis en œuvre des initiatives variées et similaires pour attirer les jeunes vers l’industrie minière. Nous avons tous vu les infographies montrant la quantité de métaux nécessaires à la fabrication d’un téléphone portable ou d’une voiture électrique. Comme le montrent les données du RHiM concernant les inscriptions dans des disciplines du génie, ces efforts n’ont pas engendré de changements.

Malgré nos tentatives collectives de changer l’image de l’industrie minière, notre secteur est encore perçu par beaucoup comme ancien, sale et peu avancé sur le plan technologique.

En réalité, l’industrie minière construit, utilise et exploite certaines des technologies et machines parmi les plus avancées et sophistiquées de la planète, tout en se conformant aux normes environnementales. Pourtant, ce message n’atteint pas la société. Par une ironie du sort, notre secteur joue un rôle fondamental dans la décarbonisation de l’économie, mais les idées désuètes que se font beaucoup de l’industrie minière viennent anéantir cette réalité.

Les organisations industrielles, les producteurs, les fournisseurs et le gouvernement vont devoir faire plus et mieux pour communiquer l’importance de l’industrie minière moderne et les possibilités qu’elle offre. Certes, le salon des carrières est une initiative à petite échelle, mais cette collaboration de l’ICM, de la PDAC et du gouvernement canadien marque un pas dans la bonne direction.

Traduit par Karen Rolland