Chef Harvey Yesno, membre du conseil d’administration, Avalon Advanced Materials. Avec l’aimable autorisation de Chief Harvey Yesno

Le Chef Harvey Yesno et Donald Bubar se sont rencontrés il y a 20 ans alors qu’ils étaient panélistes sur le sujet du développement d’opportunités dans le nord-ouest de l’Ontario. À l’époque, Chef Yesno représentait les intérêts du Fonds de Développement Nishnawbe Aski, qui offre son support financier et entrepreneurial aux entreprises autochtones du nord de l’Ontario. Hier comme aujourd’hui, Bubar était le PDG d’Avalon Advanced Materials.

Désormais, Yesno, ancien chef de la Première Nation Eabametoong, ex-directeur des relation communautaires du Cercle de feu de l’Ontario et Grand Chef de la Nation Nishnawbe Aski, est le plus récent membre du conseil d’administration d’Avalon. La compagnie s’intéresse à l’exploitation à travers le Canada, mais se concentre présentement sur l’Ontario, plus spécifiquement sur son projet de lithium Separation Rapids près de Kenora (que la compagnie espère voir produire du minéral de lithium industriel pour des produits de verre et céramique ainsi que des produits chimiques à base de lithium pour le stockage d’énergie) et sur son projet de césium-tantale Lilypad près de Fort Hope, qui détient 14 revendications territoriales comportant un total de 3,108 hectares de pegmatites granitiques riches en césium, tantale et lithium. Même avant de rejoindre le conseil d’administration d’Avalon, Chef Yesno connaissait bien Lilypad, qui se trouve sur le territoire ancestral de la Première Nation Eabametoong.

Chef Yesno reconnaît que sa position chez Avalon représente quelque chose de nouveau et de peu commun: la participation de membres autochtones au sein de conseils administratifs.  Un rapport de Statistiques Canada datant de 2020 sur les entreprises cotées en bourse au pays soulignait que seulement 1.7% avaient au moins une personne d’origine autochtone siégeant sur leur conseil, alors qu’un rapport de 2021 par Corporations Canada a trouvé que 0.3% des sièges de conseils administratifs étaient détenus par des membres autochtones.

Ce qui a convaincu Chef Yesno d’accepter le poste sur le conseil a été l’opportunité de se faire partisan des Premières Nations d’une toute nouvelle façon. « Je croyais que c’était une bonne opportunité pour moi de prendre place à une nouvelle table et de continuer à défendre, à promouvoir et même à éduquer les gens qui peut-être ne comprennent pas certains processus associés aux Premières Nations qui sont souvent mécompris comme ‘anti-développement’ ou ‘trop lents’. »

Pour Chef Yesno, l’offre n’était pas à propos d’expertise technique, mais plutôt pour reconnaitre son expérience et savoir en processus de consultation avec les communautés autochtones — du savoir qu’il a gagné, entre autres, à travers quatre décennies de volontariat et de participation dans des conférences et groupes de travail.  « Certaines choses pour lesquelles je me suis débattu — comment créer de la certitude, de l’engagement et des processus de décision au sein de communautés — je crois qu’elles peuvent rendre bénéfice à des compagnies », expliquait-il, soulignant les pratiques culturelles telles que les décisions prises par consensus plutôt que par la règle de la majorité ainsi que la traduction de termes techniques en langues et dialectes locaux comme exemples de leçons qu’il peut partager.

Malgré le fait que la participation autochtone sur les conseils administratifs n’est pas coutume à ce jour, Chef Yesno s’attend à voir cela changer dans le futur. D’ici là, il fera de son mieux pour représenter les intérêts des Premières Nations.

« Je ne dis pas que j’ai toutes les réponses, mais je suis prêt à partager ce que j’ai gagné comme expérience et comme savoir parce que, si ça peut aider les Premières Nations à participer non seulement dans l’industrie mais aussi dans l’économie, je crois que ça va en valoir la peine pour tout le monde. »