Pierre Carabin, directeur de la technologie et stratégiste en chef, PyroGenesis Canada. Avec l’aimable autorisation de PyroGenesis

Alors que l’industrie des minéraux et des métaux cherche à réduire son empreinte carbone, les innovateurs tels que Pierre Carabin chez PyroGenesis Canada aident à tester de nouvelles technologies qui rendent le défi plus facile à remporter.

Carabin a passé les 24 dernières années chez la compagnie de haute technologie basée à Montréal qui conçoit, développe et manufacture des torches plasma avancées, parmi d’autres innovations réduisant les émissions carbones pour une diverse gamme d’industries. Au cours des dernières années, PyroGenesis a tourné son regard vers l’extraction minière et la métallurgie et a entamé la création d’une torche plasma comme alternative aux brûleurs d’énergie fossile pour le bouletage de minerai de fer puisqu’elles produisent de l’énergie thermique grâce à de l’électricité à faible consommation de carbone.

« Nous nous voyons comme le Tesla de notre industrie, pas seulement à cause de l’électrification du bouletage de minerai de fer mais aussi à cause de l’application de ces concepts à l’entièreté de l’industrie minière », disait Carabin, qui est le directeur de la technologie et stratégiste en chef de la compagnie. « Ce que nous contribuons avec notre technologie plasma est une façon relativement simple de décarboniser le processus. »

PyroGenesis a déjà fait du progrès important en matière de la concrétisation de son produit. En 2017, la compagnie a reçu un brevet pour son concept et en 2019, PyroGenesis a obtenu un contrat pour un projet pilote visant à réaliser une torche plasma de 900 kilowatts faisant recours à de l’énergie propre pour le RISE Energy Centre AB (centre d'énergie RISE AB) suédois afin de remplacer ses brûleurs traditionnels dans les fournaises et fours à bouletage de minerai de fer. Le projet s’est complété avec succès en neuf mois, offrant une solution à un enjeu majeur pour l’industrie quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

L’industrie mondiale du bouletage de minerai de fer génère environ 40 millions de tonnes métriques de CO2 chaque année, l’équivalent des émissions annuelles combinées de 8.7 millions de véhicules passagers. Utiliser des torches plasma a le potentiel de non seulement réduire les coûts associés aux opérations jusqu’à 30%, mais aussi réduire de façon importante la pollution. « Nous estimons que l’industrie du bouletage de minerai de fer pourrait réduire ses émissions de gaz à effet de serre par 35% si elle remplaçait son chauffage à énergie fossile pour du plasma », disait Carabin.

Le fait qu’il y ait des compagnies minières et des producteurs de métaux déjà enthousiastes le rend encore plus excité. « Nous avons passé de projets pilotes à de vrais démonstrations industrielles et allons atteindre un déploiement complet d’ici les prochaines années », disait Carabin. « Mon rêve est de voir cette technologie adoptée par plusieurs autres secteurs, comme l’acier et l’aluminium, pour qu’éventuellement nous ayons très peu besoin d’énergie fossile pour chauffer quoi que ce soit. »

Il disait être très encouragé par le fait que le secteur minier est en train de prendre en main l’amélioration de son empreinte écologique, et que son équipe et lui auront contribué à changer l’industrie pour le meilleur. « J’ai passé ma carrière en énergie propre, où nous utilisons la technologie pour réduire notre empreinte carbone et notre pollution », disait-il. « C’est vraiment important pour moi de pouvoir faire ce travail. »