Jusqu’à il y a encore deux ans, Hooman Askari ne communiquait que très peu via les réseaux sociaux. Toutefois, son utilisation sporadique de plateformes telles que LinkedIn lui a permis de comprendre que les réseaux sociaux pouvaient l’aider à éduquer les personnes étudiant ou non à l’université de l’Alberta, où il est professeur de génie minier depuis 2006.
« J’ai fini par comprendre que ce pouvait être un outil puissant. Avec une base d’abonnés, la portée est vaste », déclarait M. Askari. « C’est une sorte de publicité que l’on peut mettre à profit pour rencontrer d’autres personnes. »
Ingénieur agréé, M. Askari mène des recherches dans le domaine de la planification et de la conception des mines, ainsi que dans la simulation des systèmes miniers. Ces recherches viennent rejoindre les travaux qu’il mène en parallèle en tant que directeur et ingénieur principal d’OptiTek Mining Consulting, une société qui offre des services et une formation en génie minier et en modélisation pour simulation.
M. Askari savait dès le départ qu’il voulait mobiliser ses homologues du secteur minier, et que les travaux qu’il publiait devaient se concentrer uniquement sur l’industrie minière. En s’inspirant du contenu d’autres profils éminents sur LinkedIn, il s’est finalement rendu compte qu’il devait publier du contenu chaque jour pour assurer une forte participation.
En deux ans d’efforts, il a développé son réseau et est parvenu à galvaniser un public spécialisé. Il compte désormais près de 35 000 abonnés sur LinkedIn. Il publie des actualités sur le secteur minier, les événements auxquels il prend part, les recherches qu’il mène à l’université de l’Alberta et ses initiatives à OptiTek.
Toutefois, son rôle d’éducateur ne s’arrête jamais. À l’heure actuelle, M. Askari utilise sa plateforme pour transmettre des informations sur l’industrie minière, indiquant que le public interprète souvent mal le rôle de l’industrie minière dans la société.
« L’image du secteur minier n’est pas très reluisante. J’ai l’impression que l’on se cache là où l’on ne peut être vus, plutôt que de mettre en avant notre contribution à la société et d’en parler ouvertement », ajoutait-il.
M. Askari faisait remarquer que l’industrie minière est « essentielle à notre quotidien ». Si, au fil du temps, elle a eu des répercussions négatives, elle a beaucoup évolué. Au Canada tout particulièrement, « elle fait partie des secteurs qui assument leurs responsabilités ».
Au travers de sa présence sur les réseaux sociaux, M. Askari promeut les travaux de recherche qu’il mène avec ses étudiants, et les présentations qu’ils font ensemble pour les étayer.
« Si des offres d’emploi dans ce secteur sont publiées, je m’assure de toujours le signaler à mes étudiants en les mentionnant dans la publication », poursuivait-il. « Je publie leurs CV chaque année pour qu’ils obtiennent une certaine visibilité. »
Toutefois, dans son travail de formation de la prochaine génération d’ingénieurs miniers, M. Askari est au premier rang pour constater que les cohortes d’étudiants s’inscrivant au programme s’amenuisent d’année en année. Cela l’inquiète, mais il pense que la solution réside dans des programmes de mobilisation, et qu’il faut informer les personnes des possibilités qu’offre le secteur minier.
« Il est extrêmement important d’adopter des approches similaires [à LinkedIn] avec les sociétés pour éduquer les nouvelles générations et les attirer vers ce secteur, et nous n’en avons pas suffisamment », indiquait-il. « Les sociétés doivent envisager ces outils comme un investissement car, si les tendances actuelles se poursuivent, nous serons bientôt confrontés à une pénurie de travailleurs et d’ingénieurs qualifiés dans ce secteur. Et les sociétés auront besoin de personnes pour le faire avancer. »
Traduit par Karen Rolland