Avec l’aimable autorisation de Lynda Bloom

Pour la géochimiste Lynda Bloom, le bénévolat est une constante de sa carrière de plusieurs décennies.

« Pour moi, [le bénévolat était] un moyen de me faire un nom dans l’industrie », expliquait Mme Bloom. « Il semblerait que cela ait fonctionné. »

Mme Bloom travaille dans l’industrie minière depuis 1997, et fait du bénévolat depuis à peu près autant d’années. Elle a étudié la géologie et la chimie à l’université de Carleton, et a obtenu une maîtrise ès sciences en sciences de la Terre à l’université Queen’s. Après avoir terminé ses études, elle a commencé à occuper divers postes dans l’industrie minière, des ventes au travail en laboratoire. Elle a aussi été présidente de plusieurs sociétés cotées en Bourse, et directrice de plusieurs autres.

Depuis 1985, Mme Bloom dirige sa propre société de conseil, Analytical Solutions. Ce poste lui a permis de voyager dans le monde entier, où elle a travaillé sur l’échantillonnage, les essais quantitatifs et d’autres travaux. Elle a obtenu une reconnaissance internationale et elle fait autorité dans le domaine des méthodes d’essai. « J’ai eu une chance inouïe dans le domaine du conseil. J’ai réussi à travailler sur des projets formidables avec des personnes exceptionnelles, et [j’ai vécu] des expériences inoubliables. »

Mme Bloom a mis à jour à deux reprises son ouvrage Writing Geochemical Reports: Guidelines for surficial geochemical surveys. La dernière édition, publiée en 2022, modernise les lignes directrices originales et inclut les progrès technologiques des 20 dernières années. Elle travaille actuellement sur une application qui aidera à vérifier les performances des laboratoires en termes d’exigences de communication technique.

« Mon parcours n’a pas été linéaire », expliquait-elle. « J’ai constamment cherché à [comprendre] comment [mettre à profit] mes compétences ou mes contacts dans l’industrie. Pour rester dans ce secteur, il faut savoir faire preuve de souplesse. »

Mme Bloom a fait du bénévolat avec de nombreuses organisations dans l’industrie minière, notamment l’ICM et l’association Women in Mining de Toronto. Elle a également beaucoup travaillé avec la Prospectors and Developers Association of Canada (PDAC, l’association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs). Directrice de l’association pendant neuf ans, elle a contribué au programme technique du congrès annuel de la PDAC et l’a aidé à créer le programme de l’atelier Exploration minière étudiants/industrie, qu’elle qualifiait de point fort de sa carrière de bénévole.

En 2013, Mme Bloom a reçu la médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II, qui met à l’honneur les contributions et les réussites importantes effectuées par des Canadiens, en reconnaissance de son bénévolat engagé au sein de l’industrie. Pour son bénévolat avec la PDAC, elle a reçu en 2020 le prix dédié aux contributions remarquables.

Son parcours dans l’industrie a beaucoup reposé sur sa capacité à rester souple, mais elle reconnaît aussi qu’elle souhaitait avant tout se garder du temps pour ses activités de bénévolat.

« Un jour, une personne m’a dit qu’elle n’avait jamais rencontré quelqu’un faisant autant de choses tout en travaillant à son compte », indiquait-elle. « Beaucoup de personnes font du bénévolat et leur employeur les soutient. Cela leur permet de s’absenter de leur travail tout en étant payé. Lorsqu’on travaille à son compte, tout ce temps, surtout quand on travaille dans le conseil, [ne peut être] facturé. »

Mais pour Mme Bloom, la difficulté supplémentaire en valait la peine, surtout parce que les possibilités pour les femmes n’étaient pas nombreuses quand elle a commencé. « Des femmes travaillaient dans l’industrie, mais certainement pas à des postes de direction », déplorait-elle. Si l’industrie a fait de grands progrès, il reste selon elle encore beaucoup à faire. « Peut-être avons-nous besoin d’une décennie supplémentaire [pour que les femmes soient vraiment intégrées dans l’industrie minière]. »

Mme Bloom pense qu’il est important de soutenir les femmes cherchant à se frayer un chemin dans cette industrie. « Il est primordial de se créer son propre réseau », indiquait-elle.

« L’une des raisons pour lesquelles mes expériences de bénévolat ont été fructueuses est que des femmes m’avaient ouvert la voie. Elles étaient un peu plus âgées et plus établies. [Elles] m’ont vraiment encouragé et m’ont aidé à prendre part à beaucoup de choses. Je ne pense pas que j’aurais eu toutes ces occasions si elles ne m’avaient pas fait une place dans leur cercle. »

Traduit par Karen Rolland