Avec l’aimable autorisation de Yasmin Ferrando McDonald

Dans les trois années qui se sont écoulées depuis qu’elle a intégré la société d’exploration canadienne Solaris Resources, Yasmin Ferrando McDonald s’est intéressée à une série d’initiatives sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et à leur développement en une série cohésive de programmes axés sur les piliers de l’entrepreneuriat, de l’éducation, des droits des femmes, des sports et de la gérance de l’environnement. En tant que directrice de la RSE à Solaris, son travail consiste à gérer la programmation au niveau communautaire ainsi qu’à s’assurer que la communication à cet égard se fait de manière correcte et transparente au niveau de l’entreprise.

Si certains projets liés à la RSE s’adressent aux communautés dans leur ensemble, Mme Ferrando McDonald insiste sur le besoin d’en orienter d’autres sur des profils démographiques vulnérables. « Historiquement, les hommes ont eu davantage de possibilités dans la vie que les femmes. En ce qui concerne les femmes, si l’on [essaie] de satisfaire les besoins des deux sexes, [les deux] se développeront, mais [cela] ne permettra pas de réduire l’écart qui [les] sépare », expliquait-elle.

La plupart des efforts de programmation sociale de Solaris concernent le projet d’exploitation cuprifère de Warintza dans la région éloignée du sud-est de l’Équateur. Solaris étant une société d’exploration, ses efforts en matière de durabilité dans le cadre du projet de Warintza ont principalement porté sur le travail préparatoire pour établir un lien social positif et participatif avec les communautés autochtones locales Shuars. Les principales communautés avec lesquelles Solaris a signé une entente sur les répercussions et les avantages (ERA), les Warints et les Yawi, comptent plus de 800 personnes.

Une initiative axée sur les jeunes dont Mme Ferrando McDonald garde un bon souvenir était le parrainage d’un club de nutrition et de cuisine créé par des lycéens après que Solaris a embauché une personne pour les guider dans leur apprentissage des principes culinaires et nutritionnels. « Grâce à ce [parrainage], ils ont pu construire un stand, et peuvent désormais préparer et vendre leurs propres en-cas et plats locaux », indiquait-elle.

Si ces stands culinaires tenus par des jeunes n’ont pas de lien direct avec l’exploitation minière ou l’exploration, Mme Ferrando McDonald indique que c’est en encourageant l’esprit d’entreprise dans la communauté que l’économie locale en récoltera les fruits. « Notre objectif n’est pas de réunir toute la main-d’œuvre [à la mine], car en fin de compte, ce n’est pas durable », ajoutait-elle.

Une autre grande initiative de RSE à Warintza est liée à cette philosophie. Elle concerne la mise en œuvre d’un mécanisme de reporting sur l’approvisionnement local (MRAL), un ensemble d’éléments d’information élaboré par l’initiative Mining Shared Value (MSV, Valeur minière partagée), un organisme à but non lucratif d’Ingénieurs sans frontières (ISF). Ces éléments d’information visent à normaliser la manière dont l’industrie minière et les pays d’accueil envisagent et mesurent l’approvisionnement local.

Avec l’aide de MSV, Solaris est devenue la première société au monde à communiquer des informations sur un projet d’exploration conformément au MRAL. Ceci a ouvert de nouvelles possibilités pour Solaris de réunir et de communiquer des informations sur sa RSE et ses dépenses. « Lorsque nous avons préparé le cadre nous permettant de réunir ces données, nous avons constaté que nous n’avions [auparavant] aucun moyen de collecter ces données, même si nous le voulions », ajoutait-elle.

L’initiative a aussi permis à Solaris de ne pas s’écarter de ses principes de RSE dans le développement de l’approvisionnement, malgré le budget restreint d’un projet d’exploration dans ses premières étapes et le manque d’officialisation entre les entreprises locales. De fait, l’un des problèmes résolus par le MRAL concernait la garantie du développement des entreprises locales à un niveau où elles pourraient se conformer aux critères que Solaris attend de ses fournisseurs. « L’industrie minière est probablement l’une des industries ayant les plus grandes chances d’avoir un impact, car elle évolue dans des régions isolées et défavorisées », concluait Mme Ferrando McDonald.

Traduit par Karen Rolland