Jean-François Verret. Avec l’aimable autorisation de Glencore

Lorsque Jean-François Verret a commencé à travailler sur le développement de la mine d’Anuri, une date d’ouverture fixée à 2024 se profilait à l’horizon. Douze ans et une pandémie plus tard, il assistait à la cérémonie d’ouverture de la mine en février cette année. « J’observais la foule », déclarait-il, « et j’étais très fier ».

Anuri est le fruit de la deuxième étape de développement au complexe minier de nickel de Raglan de Glencore, situé dans la région du Nunavik, dans le nord du Québec. M. Verret dirigeait l’équipe chargée de démarrer les activités à la nouvelle mine, en ajoutant au minimum 20 années supplémentaires à la durée d’exploitation initiale de la mine de Raglan. Cette mine constitue l’un des plus grands investissements au Québec ces dix dernières années.

Le nom Anuri, initialement choisi par les membres du comité de Raglan, signifie « vent » en langue inuktitut. Ce nom s’inspire de l’engagement de Raglan vis-à-vis de la population inuite locale, dont de nombreux membres travaillent à la mine ou ont participé à sa construction. La présence industrielle de la mine de Raglan est la plus importante sur le territoire local inuit. « Un fort sentiment de responsabilité sociale est attaché à la mine », indiquait-il. « Nous ne voulons pas manquer à nos engagements envers les populations du nord. »

Dans le cadre du projet ouvrant la voie à Anuri, M. Verret a participé aux consultations publiques. Depuis 1995, la mine de Raglan est soumise à l’entente Raglan, la première entente sur les répercussions et les avantages (ERA) au Canada signée directement entre une société minière et un groupe autochtone. Comme l’ont révélé les consultations, les communautés locales étaient d’avis que cette entente devait être actualisée (la dernière actualisation remontant à 2017). « Nous avons décidé de prendre une année supplémentaire pour la réviser et en faire une entente plus juste », indiquait M. Verret.

L’intégralité du plan d’exécution du projet également devait être remaniée afin de prendre en compte les mesures de distanciation sociale durant la pandémie de COVID-19. Par exemple, les avions transportant les travailleurs jusqu’à la mine ne pouvaient voyager qu’à la moitié de leur capacité durant cette période.

Après les retards liés à la pandémie et une grève de quatre mois à la mine de Raglan en 2022, Anuri affichait près de cinq mois de retard dans son calendrier d’exécution. La plupart des personnes ont dû se résoudre à n’y voir qu’un autre projet minier affichant encore des retards. Toutefois, M. Verret et son équipe n’ont jamais accepté cette possibilité. « Nous savions que nous allions y arriver », se remémorait M. Verret.

Finalement, nous avons livré tous les éléments critiques du projet fin 2023, soit deux mois en avance sur le calendrier. D’après M. Verret, les premières estimations internes suggéraient que le budget d’Anuri serait également inférieur à celui escompté. « Et le tout avec un excellent bilan de sécurité », ajoutait-il. « L’équipe est très enthousiaste. »

M. Verret accorde une grande importance à l’approche concertée, une philosophie qu’il retient des années où il était hockeyeur. La plupart des membres de l’équipe principale travaillant sur le projet d’Anuri s’y trouvaient à ses côtés depuis le premier jour. « Il faut une base solide pour faire face à toutes ces crises », indiquait-il.

Anuri a été inaugurée fin février. Comme l’expliquait M. Verret, une célébration en hiver dans une région si septentrionale est toujours incertaine. De fait, les températures peuvent y avoisiner les - 60 degrés Celsius, et une tempête de neige peut toujours rendre les vols impossibles. Pourtant, le soleil brillait sur les centaines de personnes présentes pour célébrer. Parmi elles se trouvaient des membres des communautés voisines, des ministres du gouvernement et des dirigeants de Glencore.

Certains participants, indiquait M. Verret, étaient présents en 1995 lors de la signature de l’entente Raglan. Cette journée, remplie de discours sincères célébrant cet accomplissement, reste un moment de grande fierté dans sa carrière.

Il se souvient avoir pensé « 2024, nous y sommes, nous avons réussi ». « C’est ainsi que l’on fait les choses. Terminé. Tout est bon. »   

Lisez la suite de nos noms à connaître 2024.      

Traduit par Karen Rolland