Derrick Pattenden. Avec l’aimable autorisation de Nations Royalty

Derrick Pattenden se souvient très nettement du moment où il a lu un communiqué de presse de février 2024 annonçant la création par la nation Nisga’a de Nations Royalty, la première société ouverte de redevances minières majoritairement détenue par des Autochtones au Canada. M. Pattenden n’a pas perdu de temps et a immédiatement contacté son équipe de direction, impatient de faire partie de cette entreprise historique. Ce qui a suivi marquait le début d’un chapitre passionnant de son parcours professionnel.

Preneur ferme chevronné ayant à son actif 15 ans d’expérience dans la finance propre au secteur minier, spécialisé dans les fusions et acquisitions, et membre de la Première nation des Mohawks de la baie de Quinte (Tyendinaga) près de Belleville, en Ontario, M. Pattenden a rejoint Nations Royalty en tant que responsable des investissements en mai 2024.

Nations Royalty s’associe à des groupes autochtones du Canada en leur proposant d’échanger tout ou partie de leurs futurs paiements de redevances, émanant d’ententes sur les répercussions et les avantages (ERA) existantes, en contrepartie d’une participation dans les capitaux propres ou d’argent comptant de Nations Royalty. En outre, Nations Royalty servira de conseiller financier aux groupes autochtones durant la négociation ou renégociation d’ERA.

M. Pattenden éprouve un immense épanouissement à mettre son expérience dans la finance au service des communautés autochtones au Canada pour les aider à trouver leur chemin dans les redevances d’ERA et à les négocier.

« J’ai l’occasion de travailler avec des groupes autochtones, parfois [composés] d’une population de seulement 300 personnes. Lorsque [nous] négocions ces conditions très importantes avec les sociétés minières, cela peut avoir un impact sur leur communauté pendant des décennies. Je peux mettre en application mes connaissances pour rejeter des arguments peu consistants [de la part des sociétés minières] », déclarait M. Pattenden.

Outre la nature gratifiante de ce travail, M. Pattenden profite de chaque occasion qu’il a de voyager, ce qu’il considère comme l’un des principaux avantages de sa fonction. Dans son précédent emploi, il voyageait principalement dans de grandes villes canadiennes. Aujourd’hui, il se rend régulièrement dans des communautés reculées, où il a rencontré beaucoup de personnes intéressantes.

M. Pattenden entrevoit une opportunité exceptionnelle pour l’avenir de Nations Royalty, notamment dans la capacité de la société à accéder aux offres de redevances de première catégorie, généralement uniquement réservées aux plus grandes sociétés de redevances minières. Il expliquait que nombre des gisements les plus précieux du Canada sont fermement détenus par de grands exploitants, qui vendent rarement leurs droits de redevance, sauf sous une pression financière. Toutefois, au titre d’ERA existantes, les communautés autochtones détenaient parfois déjà des droits de redevances sur ces actifs de niveau mondial.

En tant que société détenue et contrôlée par des Autochtones, Nations Royalty occupe une position unique pour exploiter ces possibilités qui sont généralement inaccessibles à des sociétés de redevances plus petites. Ceci lui confère un net avantage dans une industrie où il est extrêmement difficile de trouver de nouvelles redevances. Évoquant le potentiel de la société, M. Pattenden indiquait qu’il est fermement convaincu que certaines des meilleures redevances dans le pays sont dans les mains d’Autochtones.

Il soulignait les trois bonnes raisons pour lesquelles les groupes autochtones pourraient être intéressés par un partenariat avec Nations Royalty. Tout d’abord, la société offre une diversification. Elle contribue à réduire le risque financier pour les communautés qui dépendent fortement d’une seule mine pour un revenu futur. Ensuite, elle leur permet d’avancer les futurs paiements de redevances, offrant un capital immédiat pour des projets critiques tels que l’infrastructure ou l’éducation, qui profitent aux communautés. Enfin, en regroupant les actifs des redevances avec d’autres groupes autochtones, ils peuvent libérer une valeur considérablement supérieure à celle qu’ils pourraient retirer s’ils agissaient seuls. Cela leur permet d’acquérir plus d’assurance par le biais de la collaboration et de l’échelle collective.

Lorsqu’il est question de structurer correctement les ententes sur les redevances avec les communautés autochtones, M. Pattenden insiste sur l’importance de personnaliser chaque approche à la communauté en question. « J’apprends dans ce métier que chaque communauté est différente », indiquait-il. « On ne peut pas appliquer une approche réellement systématique à tous les groupes autochtones du pays. Il faut [se rendre] sur leur territoire, rencontrer pas uniquement le chef de la bande et du conseil, mais aussi les membres de la communauté. Il faut commencer à apprendre à les connaître et leur montrer que nos intentions concernant cette relation sont sérieuses. »

Traduit par Karen Rolland