Mélanie Corriveau. Avec l’aimable autorisation de Mines Agnico Eagle

Mélanie Corriveau montre la voie en développant et en supervisant les stratégies d’engagement de Mines Agnico Eagle auprès des communautés et des peuples autochtones dans des régions où la société détient des projets et des exploitations.

Sa priorité actuelle vise à élaborer des ententes avec les nations autochtones au Canada et en Australie, et à mettre en œuvre le plan d’action pour la réconciliation (PAR), qui a débuté en juillet 2024. Le PAR a été élaboré en collaboration avec les communautés autochtones. Il adhère aux principes de la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Mme Corriveau est née et a grandi dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue du Québec. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est dirigée vers l’industrie minière. « J’ai grandi dans le territoire traditionnel de la Première Nation Abitibiwinni, où j’ai développé des amitiés et une profonde appréciation des cultures autochtones », déclarait-elle. « Grâce à l’ouverture d’esprit et l’intérêt de mon père, j’ai découvert très jeune leurs traditions et modes de vie. L’exploitation minière faisait partie du quotidien de beaucoup de personnes dans la région. »

Après avoir travaillé dans le développement régional et la concertation au sein d’une section du gouvernement provincial, Mme Corriveau a été contactée il y a environ 15 ans par un ancien collègue travaillant dans le secteur minier. Elle a découvert le projet Dumont, un tout nouveau projet minier en Abitibi-Témiscamingue que Royal Nickel développait. Elle a été confrontée à toutes les questions relatives à l’attribution de permis, aux concertations et à la mobilisation des parties prenantes nécessaires dans l’organisation et la gestion.

« C’étaient mes premiers pas dans l’industrie minière », indiquait-elle. Il s’avère que cela a aussi marqué le début d’une nouvelle carrière. Dans le projet Dumont, Mme Corriveau était responsable du développement de la stratégie d’engagement communautaire.

Grâce à son précédent poste au gouvernement provincial, les études d’impact ne lui étaient pas étrangères. « J’ai passé environ 10 ans à conseiller le gouvernement du Québec sur les initiatives de développement régional pour l’Abitibi », indiquait-elle.

Puis le complexe aurifère souterrain LaRonde d’Agnico Eagle, dans le nord du Québec, est arrivé. Mme Corriveau est devenue la coordonnatrice des communications et des relations communautaires de la mine en 2017. « J’ai mis au point le plan et l’entente avec les Premières Nations au Québec pour la société », indiquait-elle.

Avec son expérience des deux côtés du processus d’approbation, elle s’est vite forgé une réputation dans la société en tant que personne à contacter pour les relations autochtones au Québec. Elle a endossé son poste actuel en 2022, qui consiste à superviser la stratégie dédiée à la communauté et aux relations avec les Autochtones pour toutes les activités et tous les projets d’Agnico Eagle.

Si l’engagement avec les communautés autochtones a toujours été important dans une certaine mesure pour les sociétés minières, surtout en raison de processus réglementaires et de meilleures pratiques de l’industrie, Mme Corriveau est d’avis qu’il doit être officialisé dans les entreprises pour devenir partie intégrante de leur stratégie commerciale. Par ailleurs, la manière dont les sociétés approchent les populations autochtones et partagent les possibilités doit être plus cohérente.

« Au Nunavut, [où se trouvent les mines de Meadowbank et Meliadine d’Agnico Eagle], si l’on veut construire une mine, il faut obtenir la coopération et la participation des populations autochtones. Il faut obtenir leur consentement, car ce sont leurs terres », précisait-elle. « Nous voulons les mêmes conditions dans toutes les contrées où nous exploitons sur des territoires traditionnels autochtones. Pas seulement au Nunavut, mais aussi au Québec, en Ontario, en Finlande, en Australie, au Mexique. »

Agnico Eagle met actuellement en œuvre le PAR et publiera le premier rapport actualisé en 2026, d’après Mme Corriveau. Des réunions régulières ont lieu pour s’assurer que le plan est bien axé sur ce qui est réellement important pour les populations autochtones.

Agnico Eagle est la première société minière canadienne à avoir développé un PAR viable. Ainsi, elle a attiré l’attention d’autres sociétés minières et les a influencées dans leurs propres transactions avec les peuples autochtones et les parties prenantes.

« Nous avons reçu de nombreuses demandes de la part d’autres sociétés minières et d’exploration, qui souhaitaient en savoir davantage sur notre processus », indiquait Mme Corriveau. « Nous organisons de nombreuses présentations pour expliquer le processus, car nous sommes convaincus que ce genre de coopération est bénéfique à l’ensemble de l’industrie. Il est primordial que l’industrie soutienne la réconciliation. »

Traduit par Karen Rolland