Timothy Hodgson. Avec l’aimable autorisation du Parti libéral du Canada

Après le lancement de sa carrière politique en tant que candidat au parti libéral, et après s’être assuré un poste de député au Parlement pour représenter le district Markham-Thornhill de l’Ontario durant l’élection fédérale de 2025, Timothy Hodgson a été nommé, le 13 mai, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles.

La désignation de M. Hodgson à ce poste signale un revirement du gouvernement du Premier ministre Mark Carney vers un environnement davantage axé sur les entreprises et l’investissement. Cela souligne son intention d’accorder la priorité à la croissance économique et d’encourager le développement stratégique dans les secteurs des mines et de l’énergie du pays.

S’il est nouveau dans le monde de la politique, M. Hodgson amène avec lui des décennies d’expérience en finance et gouvernance d’entreprise. De fait, il a occupé des postes de direction et siégé au sein de conseils d’administration de nombreuses sociétés et organisations, notamment Hydro One et MEG Energy. De 1990 à 2010, M. Hodgson a occupé une série de postes à Goldman Sachs, aboutissant à sa nomination au poste de directeur général de Goldman Sachs Canada en 2005.

Lorsque M. Carney, alors gouverneur de la Banque du Canada, l’a invité pour la première fois à Ottawa en 2010, M. Hodgson a quitté son poste de directeur général pour exercer un mandat de 18 mois en tant que conseiller spécial de M. Carney, auquel il offrait son expertise sur des contrats financiers complexes.

« Je n’ai jamais envisagé d’être politicien », reconnaissait M. Hodgson dans une publication sur LinkedIn du 24 avril dernier. « Je pense toutefois que notre pays se trouve à un carrefour. Ce moment crucial exige une détermination pragmatique et régie par des principes. »

M. Hodgson devrait jouer un rôle primordial dans la promotion des plans du gouvernement fédéral visant à moderniser et à élargir le secteur des ressources naturelles du Canada. Son expérience sera primordiale dans plusieurs domaines importants, notamment pour attirer des capitaux privés pour des projets dédiés aux ressources stratégiques, pour faciliter les processus réglementaires et pour encourager les partenariats privés à promouvoir l’innovation et à renforcer la compétitivité dans les industries des ressources au Canada.

Cette vision soutient l’ambition plus vaste de M. Carney, révélée en mars 2025, visant à unifier les forces économiques du Canada en priorisant les investissements dans des infrastructures et des technologies propres importantes. Au cœur des responsabilités de M. Hodgson se trouve l’avancement de l’extraction et du traitement des minéraux critiques.

« Lorsqu’il est question d’exploitation minière, nous savons que le Canada a tout ce qu’il faut pour le monde entier : du lithium, du cuivre, du cobalt, du manganèse et, bien sûr, l’une des plus grandes réserves d’uranium de haute qualité », déclarait M. Hodgson durant un discours du 23 mai dernier à la chambre de commerce de Calgary. « Nous devons toutefois creuser plus profond. Nous devons traiter et affiner davantage sur le territoire, et l’exporter au monde, pas simplement aux États-Unis. »

Sa nomination prend une importance supplémentaire dans le contexte des tensions géopolitiques croissantes, des perturbations des échanges commerciaux et de l’effort du Canada pour diversifier ses chaînes d’approvisionnement et pour réduire sa dépendance vis-à-vis des États-Unis.

« Le Premier ministre M. Carney a établi une stratégie claire : nous serons les maîtres chez nous », déclarait M. Hodgson dans son discours du 23 mai. « Nous ne céderons pas à l’agression économique. Nous défendrons nos travailleurs et travailleuses, nos industries, nos valeurs. Nous construirons une nouvelle base. Une base qui offre l’économie la plus solide et la plus résiliente du G7. »

Ce pourrait bien être ce que le ministre et ses homologues fédéraux ne font pas qui pourrait marquer un changement majeur dans la manière dont le pays perçoit ses projets dédiés aux ressources naturelles. La plateforme d’élection de M. Carney proposait un rôle moindre du gouvernement fédéral afin de limiter la répétition inutile avec les provinces menant leur propre examen des projets.

Le scepticisme persiste dans l’ouest du Canada, où beaucoup considèrent que les précédents gouvernements libéraux ne soutenaient pas le développement des ressources. On observe toutefois un optimisme prudent en faveur du sens aigu des affaires de M. Hodgson et de ses racines du Manitoba. Cela pourrait encourager une approche plus collaborative à la politique énergétique durant le mandat de M. Carney, et également ouvrir la voie à la croissance durable du secteur des ressources naturelles du Canada.

Traduit par Karen Rolland