Pathways Alliance, anciennement connue sous le nom de Canada’s Oil Sands Innovation Alliance, est l’une de nos sources d’information privilégiées sur les développements technologiques dans le domaine des sables bitumineux au cours des dernières années. L’idée à l’origine de la collaboration entre les producteurs de sables bitumineux est qu’ils sont tous confrontés aux mêmes problèmes, alors pourquoi ne pas mettre en place des ressources pour relever les défis environnementaux insolubles qui leur sont communs, tels que les résidus et les émissions de carbone provenant des activités d’exploitation.
Il a fallu un certain temps pour régler les détails qui permettraient à ces entreprises concurrentes de travailler de concert, mais lorsque ces lignes directrices ont été établies et que le travail a commencé pour de bon, cette coopération a permis de soutenir des projets intéressants et innovants. C’est une victoire, de mon point de vue, dans un pays qui ne s’engage pas beaucoup dans la recherche et le développement par rapport à ses pairs. H2NanO, une start-up de l’Ontario qui continue à développer sa technologie de traitement passif de l’eau, par exemple, fait partie des entreprises qui ont bénéficié du soutien de ce consortium.
Les informations sur des projets comme celui-ci et bien d’autres ont toutefois été retirées par Pathways Alliance, qui a supprimé le contenu de son site web et de ses médias sociaux à la fin du mois de juin pour protester contre l’adoption d’une législation fédérale visant à obliger les entreprises à rendre des comptes lorsqu’elles font de fausses déclarations, ou “écoblanchiment”, sur leur réputation en faisant des affirmations infondées sur les avantages environnementaux de leurs pratiques commerciales.
La législation exige que ces affirmations soient “justifiées de manière adéquate et appropriée, conformément à une méthodologie internationalement reconnue”.
Pathways Alliance, ainsi que d’autres partisans de l’industrie de l’énergie, soutiennent que la législation est trop vague et expose le secteur pétrolier et gazier à des poursuites. Le ministre fédéral de l’énergie et des ressources naturelles insiste sur le fait qu’il s’agit d’une réaction excessive, mais des observateurs plus neutres voient également le risque que présente cette législation et la manière dont elle pourrait dissuader les entreprises de prendre des engagements en matière d’environnement.
La conséquence malheureuse est que ceux qui, comme nous à CIM Magazine, cherchent à mettre en lumière les avancées intéressantes et significatives dans le domaine des sables bitumineux et au-delà, ont moins de ressources à leur disposition pour le faire.
Le retrait de tout contenu de ce type du site de la Pathways Alliance n’est pas motivé par un souci de responsabilité juridique, mais plutôt par la volonté de faire comprendre qui est autorisé à dire quoi.
Derrière le spectacle de la législation et de la réponse, il y a une question plus fondamentale que nous, en tant que pays, n’avons pas encore abordée de manière cohérente, à savoir comment concilier nos engagements en matière de réduction des émissions de carbone avec notre rôle actuel de producteur et d’exportateur majeur de pétrole.
Pour l’instant, nous semblons tirer dans des directions opposées.