J’ai récemment fait une présentation à l’occasion du Lands, Resources and Economic Development Forum (le forum du développement économique, des terres et des ressources) de l’Union of Ontario Indians (UOI, l’union des Autochtones de l’Ontario) à la baie North. Comme je voyage souvent d’une côte à l’autre du Canada, c’est toujours avec plaisir que je retourne dans ma ville natale, alors j’ai accepté l’invitation. Lorsque je parle des avantages et des mérites de l’industrie minière canadienne, je prêche généralement à des convertis. Je commencerai donc par dire que peu de convertis se trouvaient cette fois-ci dans la salle.

Le groupe était attentif et engagé. De manière générale, devrais-je tout d’abord préciser, les participants étaient favorables à l’exploitation minière et reconnaissaient le nombre important de possibilités et d’avantages qu’offrent les activités minières, à partir du moment où elles sont exécutées dans les règles de l’art. Ils avaient cependant de nombreuses questions et commentaires, tous très pertinents. En voici un échantillon.

« Les robots et l’équipement autonome permettent, certes, de réaliser des économies, mais quel sera l’impact de l’automatisation sur nos emplois futurs ? »

« N’utilisez pas l’expression parties prenantes ; nous sommes des propriétaires terriens. »

« L’Union of Ontario Indians a voté à l’unanimité l’interdiction d’utiliser toute forme d’énergie nucléaire sur ses terres. » (Remarque : sachez à qui vous vous adressez ; j’aurai gagné à connaître cette information avant de mentionner l’énergie nucléaire comme source d’énergie de substitution !)

« Que fait le gouvernement concernant les modèles de partage des recettes ? »

« Comment les sociétés minières décident-elles des groupes qui prendront part à leurs ententes sur les répercussions et avantages (ERA) ? »

Après la session, j’ai parlé avec plusieurs participants. Ils se sont avérés très engagés, passionnés et intéressés par l’avenir de l’exploitation minière. Ce n’est pas par hasard que cette description s’applique également aux membres de l’ICM.

Après ma présentation, l’organisateur m’a envoyé un mot d’appréciation, dont voici un extrait : « Vous avez su gérer cette présentation ainsi que la séance de questions et réponses avec brio, comme d’habitude. La conversation a pris une tournure quelque peu inattendue. Scott (le modérateur) a plus tard plaisanté en indiquant que ce n’est jamais une bonne idée d’évoquer les petits réacteurs modulaires avant le déjeuner. »

Avec le recul, qui est un outil didactique sensationnel, je me rends compte que j’aurais dû participer à cette présentation en tant qu’auditeur, et non orateur. L’une des sept habitudes du Dr Covey est de « chercher à comprendre avant de vouloir être compris ». Ceci aurait manifesté une certaine sagesse. Lors de ma prochaine visite, si jamais on me réinvite, je viendrai indéniablement en tant que spectateur.

Traduit par Karen Rolland