Stephen McIntosh (à droite), responsable du groupe croissance et innovation de Rio Tinto, lors d'une visite du chantier. Avec l'aimable autorisation de Rio Tinto
En mai, Rio Tinto a surmonté un important obstacle lorsque l’organisme de réglementation des chemins de fer lui a donné le feu vert pour son projet d’automatisation de la voie ferrée destiné au transport de minerai de fer de plusieurs exploitations minières vers les ports de la région de Pilbara, en Australie-Occidentale, sans personnel à bord du train. Il s’agit du dernier événement marquant du projet AutoHaul, un volet du programme Mine of the Future de Rio Tinto, qui a commencé il y a 10 ans. Ce programme est également à l’origine de l’introduction de camions de transport et de flottes d’engins de forage autonomes ainsi que de la création du centre d’exploitation à Perth visant à contrôler cette main-d’œuvre automatisée en plein essor.
Les enseignements tirés de ces programmes et l’infrastructure technologique déployée pour les gérer deviendront l’arête principale du développement de ces technologies dans tout le réseau d’activités, de développements et de projets encore non exploités de la société aux quatre coins du monde. En tant que responsable du groupe Croissance et innovation de Rio Tinto, Stephen McIntosh est en charge de la gestion de cette expansion et doit se servir des technologies en pleine évolution pour ouvrir des horizons nouveaux.
La prochaine étape portera vraisemblablement sur le développement de Koodaideri, un projet d’exploitation du minerai de fer dans la région de Pilbara ; la société, qui l’a baptisé Intelligent Mine, décidera cette année si oui ou non elle lancera le processus. « Ce projet est numérique du début jusqu’à la fin », déclarait M. McIntosh. Au-delà de la mise en œuvre du forage ainsi que du transport par camion et par train entièrement autonomes, « tous les modèles sont numériques, et chaque élément est construit dans un modèle 3D. Une fois construits, ces mêmes modèles deviendront des jumeaux numériques indispensables à l’entretien, de manière à contribuer à une exploitation efficace et en toute sécurité de ces actifs. »
La technologie autonome et l’intelligence artificielle seront également déployées pour d’autres volets des activités. « Les pratiques exemplaires en matière de sciences des données seront à la base de ce type de mines - analytique avancée des données, apprentissage automatique et optimisation des bandes pilotes seront intégrées dès le départ », indiquait-il. « À terme, nous serons en mesure d’utiliser des numérisations externes de camions de transport et d’autres équipements pour compléter les données d’exploitation qui sont générées par l’éventail de capteurs installés à bord de ces véhicules. Si une pièce doit être remplacée, le nouvel élément peut être envoyé à la baie de maintenance et être à la disposition des mécaniciens lorsque la machine arrive pour sa révision - ce procédé totalement informatisé permettra d’obtenir des données en temps réel. » M. McIntosh poursuivait en expliquant « qu’une fois les réparations terminées, le système d’automatisation de la mine renvoie le véhicule dans le circuit chargement/transport. C’est la première fois que l’on peut appréhender ce à quoi ressemblera véritablement l’avenir, lorsque l’on associe toutes ces technologies. »
Les nouvelles découvertes indispensables au réapprovisionnement des réserves de la société dépendent également de lui. Dans ce projet, on commence à peine à comprendre le rôle de la technologie de pointe, mais le potentiel est immense. Comme l’expliquait M. McIntosh, la société minière, qui fêtera bientôt ses 150 ans, est parvenue à numériser la majeure partie de ses données historiques après plus d’une décennie de travaux. C’est un heureux hasard, ajoutait-il, que son équipe ait terminé le long travail de préparation des données à une époque où l’intelligence artificielle commence à être si prometteuse pour les sociétés d’exploration.
« Collectivement, nous disposons de plus d’un siècle de données dans nos archives, qui couvrent plus d’une centaine de pays, mais nous sommes les seuls à avoir accès à une grande partie de ces données. » Selon lui, la capacité à améliorer les cibles d’exploration ainsi que l’aptitude à prendre des décisions rapides et informées sur le terrain sont les armes les plus puissantes dont disposent les géologues.
M. McIntosh, qui a commencé sa carrière en tant que géologue dans les années 1980, peut aujourd’hui apprécier la situation dans laquelle se trouve l’industrie minière actuellement et se réjouir face à la position enviable qu’elle occupe pour se tailler une place de maître dans ce nouveau domaine.
Traduit par Karen Rolland
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