Nous traversons une période difficile. Des personnes sont incommodées, des entreprises subissent des pertes importantes. Certains se sentent affaiblis, sont très malades ; d’autres n’ont pas survécu. Paradoxalement peut-être dans ce contexte, la fermeture des frontières est en réalité un signe que le monde entier travaille de concert pour endiguer le flot de cette maladie planétaire.

Dans son ouvrage intitulé The Last Lecture (le dernier discours), le professeur d’informatique et éducateur Randy Pausch écrivait que lorsqu’il s’était plaint à sa mère de la complexité de ses examens de doctorat, elle lui avait répondu « qu’elle comprenait ce qu’il traversait ; qu’à son âge, son père était au front en pleine Seconde Guerre mondiale ». Cela lui a permis de relativiser. On peut se plaindre de la situation dans laquelle on se trouve aujourd’hui, mais rappelons-nous que beaucoup vivent dans des conditions bien pires que les nôtres.

J’en sais aussi peu, voire moins, sur le COVID-19 que la plupart des personnes qui liront ce billet. Je regarde les actualités ; la situation a l’air très grave. Nous devons être raisonnables et faire notre possible pour endiguer la propagation de cette maladie, mais aussi nous rappeler que la vie continue. Lorsque la crise sera passée, les choses seront-elles différentes ? Est-ce que tout ira mieux ? J’aimerais penser que ce sera le cas.

Je me souviens avoir entendu il y a plusieurs années que, si les stratégies changent, les valeurs, elles, restent les mêmes. Cette devise a été de bon conseil pour moi. De fait, il faut admettre que chaque condition, situation ou marché requiert de nouvelles approches, mais si l’on aspire à vivre conformément à un système de valeur, il ne faut pas déroger à ces valeurs. Protégeons nos populations. Soutenons les communautés dans lesquelles nous vivons et travaillons. Soyons honnêtes, avec nous-mêmes et avec les autres. Ces valeurs sont le fondement de notre déontologie. Comme le disait John Maxwell, There is no such thing as business ethics, there is only ethics (l’éthique des affaires n’existe pas ; seule l’éthique existe). Pourquoi adopter une certaine éthique avec notre famille et nos amis et une éthique différente au travail ? Nos valeurs personnelles et professionnelles doivent être universelles.

La question est de savoir comment nous pouvons ressortir plus forts de cette crise. Mis à part les connaissances que nous allons développer face à une pandémie de cette nature, notre industrie peut, au final, bénéficier de cette expérience dans certains domaines.

Nous faisons notre possible pour préserver nos proches de traumatismes. Cette pandémie pousse de nombreux pays, entreprises et communautés à mettre en place des stratégies permettant de faire face à la maladie. Aujourd’hui et à l’avenir, nous serons ainsi mieux préparés pour gérer la prévention des maladies.

Dans le domaine de la sécurité, beaucoup reconnaissent que la santé mentale constitue une difficulté notoire, une composante que nous commençons à peine à mieux comprendre. La conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée est un élément central de notre santé mentale. Ou, comme j’aime à le dire, puisque le travail fait partie de notre vie, il s’agit réellement de trouver un équilibre de vie. Les sociétés sont obligées aujourd’hui d’envisager des options de télétravail et d’autres manières permettant à leurs employés de prendre soin de leurs proches tout en contribuant au fonctionnement de l’entreprise. Si l’on parvient à trouver une solution viable, ceci pourrait bien être une bénédiction en termes de santé mentale, une solution qui pourrait aboutir à d’autres stratégies permettant de gérer le stress auquel nous sommes tous exposés aujourd’hui.

La plupart des personnes travaillant dans des exploitations minières et des opérations de traitement des minerais n’ont malheureusement pas le luxe de travailler à domicile. Mais est-ce réellement le cas ? Depuis des années, nous envisageons et développons des technologies d’exploitation à distance et des équipements autonomes. Serait-ce là le tremplin dont nous avons besoin pour adopter et mettre en œuvre ces technologies ?

Dans toute situation, j’essaie toujours de voir les côtés positifs. En ce moment, j’ai du mal à en trouver, mais notre rôle en tant que dirigeants et chefs de file consiste à tirer des enseignements utiles de la situation actuelle et de nous tourner vers l’avenir. Une chose est sûre : si certaines personnes ou sociétés agissent en opportunistes ou refusent de collaborer avec les autres, beaucoup d’autres ont la volonté de faire ce qu’il faut. C’est ce qu’il se passe lorsqu’on évolue conformément à ses valeurs ; lorsqu’on se souvient que si les stratégies changent, les valeurs, elles, restent les mêmes.

Traduit par Karen Rolland