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Jen Parks est bien consciente de la puissance du symbolisme et de l’influence qu’il peut exercer sur les gens.

En mars, elle a été nommée directrice du programme de géologie appliquée de l’université de Waterloo, établi depuis plus de quatre décennies, un rôle qu’aucune femme jusqu’ici n’avait occupé. Elle en est certaine, car c’est l’une des premières questions qu’elle a posées lorsqu’elle a accepté ce poste.

En tant que directrice de département, ses responsabilités incluent notamment la promotion du programme. Ainsi, conformément à cet objectif, elle a encouragé l’équipe de communications de l’université à rendre publique l’annonce de son embauche. Le moment était favorable, car son embauche coïncidait avec la journée internationale de la femme.

« Je ne m’attendais pas à ce que cette annonce retienne une si grande attention, mais cela s’est avéré très positif pour le programme », déclarait Mme Parks.

Il est primordial de présenter le programme à l’industrie et d’encourager les anciens étudiants à y participer, par exemple en embauchant des étudiants inscrits à un programme d’alternance travail-études ou dans le cadre de cours magistraux présentés par des conférenciers invités. Toutefois, la priorité pour elle est de sensibiliser les étudiants potentiels.

Mme Parks décrit l’offre de la faculté comme « un programme hybride et hautement spécialisé » combinant le programme de la faculté de génie et celui de sciences de la Terre et environnementales du département des sciences. Les étudiants suivent les cours de génie fondamentaux requis pour obtenir leur diplôme de génie, mais ils passent aussi du temps à étudier des thèmes relatifs aux sciences de la Terre. En fonction de la manière dont les étudiants choisissent leurs cours, ils peuvent également remplir les conditions nécessaires pour intégrer le Professional Geoscientists Ontario (PGO, l’ordre des géoscientifiques professionnels de l’Ontario).

« Les étudiants peuvent faire preuve d’un état d’esprit propre au génie à l’égard de la conception et de la résolution de problèmes au sein du monde plus vaste des sciences de la Terre », indiquait Mme Parks. « S’ils sont amenés à construire dans la terre ou avec la terre, ou à résoudre des problèmes en concevant des structures ou en imaginant des solutions, ils travailleront sur des problématiques à l’échelle de la terre. »

Les diplômés qui intègrent l’industrie minière ont tendance à travailler sur des projets géotechniques et d’infrastructure, et à mener des travaux dans le cadre de projets dédiés à la réhabilitation de l’environnement, aux résidus et à l’hydrogéologie. C’est également courant pour les étudiants d’être embauchés par des sociétés prenant part à des activités d’exploration.

Mme Parks admettait que, à la fin de ses années de lycée, elle ne connaissait que très mal le domaine de la géologie ou le genre de vie qu’il pouvait offrir. C’est pour cela qu’elle s’est lancée dans des études de mathématiques à l’université de Waterloo. Elle a vite compris, cependant, que cette discipline n’était pas faite pour elle, et elle s’est orientée vers les sciences. L’un de ses professeurs de sciences de la Terre, Alan Morgan, l’a tout particulièrement fasciné avec ses récits de voyage autour du monde et en lui montrant des diapositives de ses aventures sur le terrain.

D’après Mme Parks, les étudiants qui rentrent à l’université de nos jours sont confrontés à une situation similaire. Ils ne connaissent pas bien les sciences de la Terre et ne connaissent la géo-ingénierie que s’ils ont dans leur entourage des personnes qui travaillent dans ce domaine.

Généralement, un tiers des étudiants du programme sont des femmes. Toutefois, dans la promotion de 2021-2022, environ 50 % des lettres d’acceptation ont été envoyées à des jeunes femmes diplômées du secondaire.

« L’un de mes objectifs à ce poste est d’augmenter le rapport femmes/hommes, mais aussi plus globalement d’augmenter les inscriptions des catégories démographiques d’étudiants que l’on ne voit pas actuellement. Je souhaite renforcer la diversité chez nos étudiants, la diversité du point de vue du nombre d’hommes et de femmes inscrits, de la communauté LGBTQ et également de la jeunesse racisée. Il doit y avoir un lien instantané entre les jeunes du monde de la géo-ingénierie et les jeunes autochtones, et j’ai également l’intention d’augmenter le nombre d’inscription des membres de cette communauté. »

Traduit par Karen Rolland