Lorsque Richard Warke a fondé l’Augusta Group of Companies en 2005, il avait une vision spécifique de la direction que devait prendre sa société pour réussir, et de la façon d’y parvenir.
« J’ai compris deux choses majeures après m’être penché longuement sur ce que j’avais accompli et appris dans l’industrie ces 10 à 15 dernières années », déclarait M. Warke. « Tout d’abord, après avoir passé des années dans l’industrie et sur les marchés financiers à pratiquement tout faire tout seul, j’ai décidé que pour vraiment réussir, je devais réunir une équipe de personnes de confiance et lâcher prise. Ensuite, j’ai voulu cibler un segment du marché où je pouvais être compétitif et rester ciblé sur ce segment uniquement, plutôt que d’essayer de couvrir l’intégralité de l’industrie. »
Dans le cas présent, « ce segment » concernait des sociétés en démarrage qui n’aurait généralement pas accès à un financement. Forte de son expérience dans l’exploration, le développement de projets, la gestion de l’environnement et l’optimisation de la valeur lors de la vente d’une société, l’Augusta Group est prête à prendre des risques en misant sur des sociétés plus petites ou non éprouvées.
C’est une stratégie qui a très bien fonctionné pour M. Warke et Augusta Group, sa société de gestion du secteur minier. Parmi ses avoirs en actions ont figuré Ventana Gold Corp., Augusta Resource Corp., Arizona Mining et Equinox Gold, qui ont généré 4,5 milliards de dollars en cessions très rentables depuis 2011. Le portefeuille actuel de la société inclut Solaris Resources et ses projets de cuivre et d’or en Équateur, Augusta Gold Corp. et son projet aurifère Bullfrog dans le Nevada, ainsi que Titan Mining qui exploite une mine de zinc dans l’État de New York et a ajouté à ses actifs un projet aurifère dans le Nevada l’année passée.
« Nous nous sommes toujours intéressés à des projets en fonction de certains critères, et le projet doit tous les satisfaire », expliquait M. Warke. « Ces critères portent notamment sur la sûreté du pays dans lequel on travaille, la proximité du lieu avec l’infrastructure, le potentiel d’un corps minéralisé vaste, des teneurs satisfaisantes, une voie claire vers l’obtention du permis ainsi qu’un projet de construction [de la mine] ou une stratégie de sortie clairement définie. »
Augusta s’est intéressée aux projets d’un segment spécifique de la « courbe Lassonde », un graphique créé par Pierre Lassonde, fondateur de Franco-Nevada, qui présente les étapes du cycle de vie d’une petite société minière en indiquant aux investisseurs sa valeur perçue à chaque étape. Si les investisseurs institutionnels ont tendance à acheter après la découverte d’un gisement et un important investissement dans les dépenses d’immobilisations, Augusta prend les rênes dès les premières étapes de spéculation de la courbe. Il se peut que des travaux aient déjà eu lieu dans ces gisements, ou que les précédentes équipes techniques n’aient pas parfaitement compris ce sur quoi elles travaillaient.
M. Warke citait l’exemple d’Augusta Resource et de son équipe qui effectuait des recherches sur d’anciens projets d’ASARCO avant de découvrir la propriété Rosemont en Arizona. D’après lui, ASARCO avait foré environ 300 000 tonnes de cuivre et pensait que le gisement ne pourrait jamais être plus grand.
« La société l’a vendu à un promoteur immobilier, auquel nous avons fini par le racheter. Nous y avons ensuite foré les plus grandes mines de cuivre des États-Unis. Nous avons arrêté de forer à 3 600 000 tonnes, soit 12 fois plus que lorsqu’on a acheté le site. Il est important d’avoir dans son équipe des personnes ayant des qualifications techniques solides et une certaine ouverture d’esprit. » Hudbay Minerals a acheté Augusta Resource en 2014 pour 667 millions de dollars, prenant le contrôle du projet Rosemont.
Concernant les futurs investissements et transactions, Augusta continue de s’intéresser à sa liste actuelle de sociétés et leurs projets phares d’or, de cuivre et de zinc au Nevada, en Équateur et dans l’État de New York.
Traduit par Karen Rolland