Veronica Knott, l’une des juges de Disrupt Mining 2018, a piloté un groupe d’étudiants et de membres du corps professoral de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) dans l’évaluation des quelque 100 propositions présentées dans le cadre du défi. Avec l'aimable autorisation de Veronica Knott

Lorsqu’on examine la liste des juges de Disrupt Mining 2018, il y a un nom qui ressort : Veronica Knott, étudiante en génie minier à l’Université de la Colombie-Britannique. Il faut d’abord souligner que, auparavant, le comité des juges de ce concours a été composé des plus grands noms de l’industrie, de membres ayant déjà une vaste expérience du secteur, et que l’année dernière le jury comprenait plus d’hommes dont le prénom était Rob que de femmes. La présence cette année de Mme Knott au sein du jury s’écarte de façon marquée de la norme et cela à de nombreux égards.

Mme Knott, âgée de 24 ans, est stagiaire à Barrick Gold; elle travaille à la mine Hemlo que détient la société dans le nord de l’Ontario et s’affiche déjà comme l’un des talents prometteurs de l’industrie et une leader naturelle.

À UBC, elle a fait partie du conseil des gouverneurs de l’Université en tant que membre étudiante; elle a été membre ou présidente de près de 40 comités. Alors qu’elle était présidente de la UBC Engineering Undergraduate Society, elle a mené un projet afin de rendre la société plus inclusive pour les étudiants et a ainsi créé la Iron Pin Ceremony visant à promouvoir l’inclusivité et l’éthique professionnelle. « Finalement, le projet a permis de créer une cérémonie d’accueil chaleureuse pour les nouveaux [étudiants], et j’en suis très fière », a-t-elle déclaré.

L’année dernière, elle a reçu la Médaille d’or des étudiant(e)s en génie d’Ingénieurs Canada. De plus, le Greater Vancouver Board of Trade lui a remis le prix Wendy McDonald Women to Watch Award, pour souligner son « engagement passionné » sur le plan du leadership étudiant à UBC et son objectif visant à « créer une communauté plus accueillante et inclusive ».

« Nous [les membres de mon comité exécutif et moi-même] nous demandions simplement ce que nous pouvions faire pour que les gens se sentent vraiment bienvenus au sein de cette famille »,  a expliqué Mme Knott. « Je me sens bien parce que je fais partie de cette communauté et je souhaiterais que tous s’y sentent également inclus et aussi bien. »

C’est la communauté de UBC qui l’a emmenée à Disrupt Mining. En effet, un autre membre du conseil des gouverneurs de l’Université l’a présentée à Todd White, chef de l’exploitation de Goldcorp. Ils sont allés prendre un café ensemble. « Nous avons parlé de l’avenir de l’industrie minière, de la direction que celle-ci prendra au cours des prochaines années et de mon amour pour cette industrie », raconte-t-elle. « Le café était excellent. »

M. White a été impressionné et a mentionné le nom de l’étudiante à Luis Canepari, vice-président, technologies, Goldcorp, qui a ensuite communiqué avec elle pour lui parler d’une éventuelle participation comme membre du jury.

« L’avenir du secteur repose sur la prochaine génération des experts miniers, pourquoi ne pas inclure l’un d’entre eux au sein de ce jury? » M. Canepari a expliqué à CIM Magazine son intention derrière sa décision. Le groupe de jurés comprend des représentants de sociétés minières, de sociétés de capital-risque et de sociétés technologiques dit-il, « pourquoi n’inviterions-nous pas un autre membre qui aurait une perspective complètement différente de l’exploitation minière? »

Mme Knott était selon lui, la candidate idéale. « Cette jeune femme est tout simplement remarquable. Je vous le dis, ce sont des personnes comme elles, ayant son talent et son profil, qui vont changer l’avenir de l’industrie minière. »


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Goldcorp a adopté une nouvelle approche cette année pour le concours Disrupt Mining, où Mme Knott a joué un rôle prédominant, explique M. Canepari. Goldcorp a demandé à Mme Knott de réunir une équipe d’étudiants et de professeurs de UBC qui devait faire le premier tri des quelque 100 propositions reçues et formuler des recommandations à la société. Ensuite, les dirigeants de Goldcorp ont réduit le bassin de propositions à 12, puis ont choisi les quatre meilleures.

Mme Knott affirme que l’examen des propositions lui a révélé la « grande diversité des nouvelles technologies » qui auront une incidence sur l’industrie. « Je dirais que cela a été la meilleure partie de mon rôle de juge, le fait d’être au premier rang, de garder l’esprit ouvert pour pouvoir tout voir », a-t-elle déclaré. « C’est un concours véritablement unique et une expérience emballante, je suis vraiment fière d’en avoir fait partie. »

Or, si Mme Knott avait suivi sa première intention pour son programme universitaire, elle n’aurait certainement pas fait partie de ce juré. À l’école secondaire, elle s’est inscrite au programme universitaire d’histoire moderne et à celui de génie. « J’ai décidé d’essayer aussi le génie, mais je ne pensais pas que ça pouvait être sérieux », a-t-elle admis. Mais alors que la date de fin des études secondaires approchait à grands pas, elle s’est demandé ce qu’elle ferait avec un diplôme en histoire moderne. « Si j’optais pour le génie, j’avais devant moi un grand nombre de portes qui s’ouvraient ».

Et puis elle s’est mise à aimer ce qu’elle faisait. « J’ai été tellement chanceuse, ce domaine me convient parfaitement », dit-elle, ajoutant qu’elle a toujours aimé régler des problèmes. Elle a commencé à UBC dans le génie des matériaux, mais est ensuite passée au génie minier après avoir suivi un cours où l’on montrait des applications réelles de l’apprentissage que font les étudiants à l’université, ce qui a vraiment suscité son intérêt. « Dans ce cours, il était facile de comprendre l’incidence réelle de ce que l’on fait, » explique-t-elle.

Mme Knott a fait un stage à Cathedral Energy Services, à Calgary, à Alight Mining Solutions, à San Francisco, et est de retour en Ontario, sa province natale, depuis le mois de mai dernier, où elle travaille pour Barrick. Elle a travaillé en alternance dans divers secteurs, notamment l’ingénierie souterraine, la métallurgie et l’excellence opérationnelle et travaille actuellement dans le secteur de l’ordonnancement et contrôle à intervalles courts. « Pour Barrick, il est important de trouver de nouvelles idées et de les intégrer sur place et ainsi, nous avons la chance de les tester dans la réalité », dit-elle.

L’été prochain elle fera un stage à Goldcorp. « Habituellement, nous ne nous montrons pas aussi déterminés à embaucher une personne », s’exclame en riant M. Canepari. « Tous les ans, il y a beaucoup d’étudiants qui posent leur candidature et nous avons le choix. C’est la première fois que nous nous efforçons aussi activement de recruter une étudiante. »