Julia Lane, vice-présidente de l’exploration, ATAC Resources. Avec l’aimable autorisation de Julia Lane

C’est en 2010, à l’extrémité est de la propriété Rackla de la société ATAC Resources Ltd., dans la région est-centre du Yukon, que l’on découvre pour la première fois de l’or à grain fin disséminé encaissé dans des roches sédimentaires. À l’époque, Julia Lane travaille pour ATAC depuis plus de deux ans. Elle vient d’être nommée préposée à la diagraphie au dépôt de carottes de l’extrémité ouest de la propriété de 1 700 kilomètres (km). Les compétences relationnelles et la gestion des données étant ses points forts, elle est transférée à la zone est et se voit confier le projet Osiris de la société. D’après ATAC, on sait aujourd’hui que ce projet abrite « des ressources que l’on ne trouve que dans la fosse de plus d’un million d’onces d’or affichant la deuxième plus haute teneur d’Amérique du Nord ».

Mme Lane associe un talent naturel et des qualités de dirigeante qu’elle a identifiés et cultivés ; son histoire est aussi celle d’une femme qui n’hésite à embrasser toutes les occasions qui se présentent à elle. Elle gère l’exploration sur la propriété Rackla depuis 2011 et devient en 2015 vice-présidente de l’exploration pour ATAC.

« En 2010, nous avons considérablement élargi notre programme, et avions désormais quatre foreuses en opération », déclarait Mme Lane. « Je n’étais cependant pas spécifiquement chargée de la planification des trous de forage et ne gérais pas la logistique du programme, mais je travaillais dans un bureau du camp avec les personnes qui s’occupaient de ces tâches. Ainsi, je l’ai intégré, j’y ai participé et j’étais une observatrice de tous les aspects du programme ; je posais des questions. »

En 2011, Mme Lane dirige un programme d’exploration d’une valeur de 31 millions de dollars, qui comprend six engins de forage au diamant, quatre hélicoptères et entre 100 et 150 employés répartis entre quatre camps. Son conseiller, Robert Carne, président du comité technique et directeur d’ATAC, la laisse « gérer seule ».

« Lorsque je rencontrais un obstacle et lui demandais de l’aide, c’était toujours avec plaisir qu’il me répondait », indiquait Mme Lane, « mais en aucun cas il ne m’imposait une marche à suivre ».

Pour elle, le fait d’être une femme ne constitue en rien un obstacle, même lorsqu’elle se retrouve, vers ses 25 ans, responsable de l’exploration. Elle dirige alors plusieurs équipes de forage et est en charge de l’exploitation de plusieurs hélicoptères et de camps d’exploration. Elle félicite la direction d’ATAC d’avoir su instaurer un environnement de travail cohésif et favorable ne tolérant aucun comportement irrévérencieux. Ce soutien lui a toujours permis de se concentrer sur l’évolution du projet.

Pendant près d’une décennie, Mme Lane supervise l’activité d’exploration sur l’intégralité de la propriété aurifère Rackla, qui s’étend sur 185 km et est divisée d’ouest en est en trois projets : Rau, Orion et Osiris. La minéralisation de type Carlin dans le projet Orion, situé au centre de la propriété, attire l’attention de Barrick Gold, qui mène alors des activités dans le corridor aurifère original de type Carlin dans le Nevada. Les deux sociétés signent une entente d’option en avril 2017.

« ATAC était à l’origine de ce programme, aussi j’ai dû gérer les activités liées au programme de partenariat sur le site d’Orion », expliquait Mme Lane. « J’organisais donc des réunions avec les membres de leur équipe afin que l’on conçoive ensemble le programme et que l’on détermine les ressources nécessaires pour le mener à bien. En parallèle, ATAC exploitait son propre programme d’exploration indépendant dans le cadre du projet Osiris, et un peu également dans le cadre du projet Rau. J’avais donc un double rôle dans la supervision de ces programmes. »

Barrick a choisi de se départir du projet en décembre 2018, mais Mme Lane prévoit d’y rester.