La mine d’amiante Jeffrey situé à Val-des-Sources. Avec l’aimable autorisation de Wikimedia Commons.
Le gouvernement du Québec a alloué sur une période de cinq ans à l’Université de Sherbrooke pour la création d’une chaire de recherche qui étudiera la récupération de minéraux critiques et stratégiques des résidus miniers amiantés.
Le financement du gouvernement provincial servira à établir et soutenir la Chaire de recherche sur la valorisation des résidus miniers amiantés, qui a commencé son travail en juin. La chaire de recherche vise à accroître les connaissances sur la concentration et la première transformation des minéraux critiques et stratégiques contenus dans les résidus miniers amiantés ainsi qu’à développer des processus pour les extraire.
Les résidus miniers amiantés sont principalement riches en magnésium et contiennent aussi du nickel. Ces deux minéraux critiques sont nécessaires à la transition énergétique pour leur usage dans des panneaux solaires et des batteries de voitures électriques.
Selon Gervais Soucy, directeur du département de génie chimique et de génie biotechnologique à l’Université de Sherbrooke, ainsi que le co-titulaire de la chaire de recherche, le financement aidera les chercheurs à entreprendre une variété de projets.
« Nous pourrons former des personnes hautement qualifiées, comme des étudiants à la maîtrise et au doctorat et des techniciens, pour supporter l’industrie, » indiquait M. Soucy. « Nous allons aussi faire le bilan de la littérature des 50 dernières années [sur la valorisation de ces résidus] et le rendre disponible au public et aux entreprises. »
Avec la revue de littérature scientifique, M. Soucy expliquait qu’il sera possible de déterminer quelles technologies sont les plus efficaces et prometteuses pour valoriser les résidus miniers amiantés.
« On veut éviter de réinventer la roue, donc on va voir quelle recherche a été faite, et comment on peut l’améliorer, » indiquait-il. « Il y a des technologies qui ont été utilisées il y a une dizaine d’années qui étaient basées sur les combustibles, peut-être qu’on peut remplacer la source d’énergie combustible par une autre source plus durable. »
L’annonce a été faite à Val-des-Sources (anciennement Asbestos, renommée après un référendum en 2020), où se situent plusieurs mines d’amiante dont l’exploitation est terminée. Néanmoins, environ 800 millions de tonnes de résidus miniers amiantés sont encore entreposées sur des sites dans les régions de l’Estrie et de Chaudière-Appalaches, selon le gouvernement provincial. L’Université est stratégiquement positionnée pour la recherche, étant située à 56 kilomètres de Val-des-Sources.
Pour éviter de transporter les résidus miniers amiantés, les projets de recherche de plus grande envergure seront entrepris directement à Val-des-Sources, tandis que les plus petits se tiendront à l’Université directement.