Photo tirée d’une vidéo de la rupture du barrage minier de Mount Polley en août 2014, qui faisait partie des ruptures de parcs de stockage de résidus miniers mentionnées dans le rapport de l’ONU. Avec l'aimable autorisation du district régional de Cariboo

Un rapport de l’Organisation des Nations Unies sur les catastrophes liées aux résidus miniers exhorte les sociétés minières à s’assurer que les coûts ne constituent pas le facteur déterminant dans la prise de décisions qui ont une incidence sur la sécurité de l’environnement et des personnes.

Le rapport, présenté à Genève la semaine dernière, a mis l’accent sur les solutions visant à mettre fin aux incidents liés aux résidus miniers et a mis en lumière plus de quarante ruptures au cours des dix dernières années. Cette liste incluait huit déversements « importants » à l’échelle mondiale depuis 2014, et sept incidents au Canada depuis 2011, dont la rupture du barrage de résidus miniers de Mount Polley en 2014 et l’effondrement du barrage de Samarco en 2015. 

L’évaluation a été préparée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et le groupe norvégien sur la durabilité environnementale Grid-Arendal.

Ligia Noronha, directrice de la Division de l’économie du PNUE, a indiqué dans l’introduction du rapport qu’« en dépit de toutes les bonnes intentions et des investissements visant à améliorer les pratiques, les grands parcs de stockage construits pour contenir les résidus miniers peuvent avoir des fuites ou s’effondrer. »

Elle écrit qu’il faut davantage que de simples pratiques exemplaires en matière de construction et de gestion pour mettre un frein aux catastrophes causées par les résidus miniers, et que faire appel à l’expertise technique et à l’ingénierie en parcs d’entreposage de résidus miniers s’avère « insuffisant pour respecter la cible consistant à n’avoir aucun incident catastrophique ».

Le rapport présente dix-huit recommandations, dont deux recommandations principales. La première provient du panel d’experts, formé à la suite de la rupture du barrage minier de Mount Polley en 2014. Il s’agit d’accorder la priorité à la sécurité et de ne pas permettre aux coûts de devenir les facteurs déterminants dans les décisions critiques.

« Les ruptures catastrophiques des infrastructures de déchets miniers sont en hausse dans le monde entier et sur tous les continents », a indiqué Ugo Lapointe de MiningWatch Canada dans une déclaration. « Ces désastres environnementaux frappent sans distinction les pays industrialisés et en voie de développement, et semblent clairement être favorisés par des facteurs financiers, et non techniques. »

La seconde recommandation est de mettre sur pied un forum d’intervenants des Nations Unies pour l’environnement afin de « faciliter le renforcement international d’une réglementation des barrages miniers ». D’autres recommandations incluent d’éviter les méthodes de construction de barrages reconnues comme comportant un risque élevé, de financer un consortium d’assureurs et de financer les recherches portant sur les ruptures des installations de stockage de résidus miniers et la gestion des sites miniers actifs, inactifs et abandonnés.

Depuis 2008, les accidents impliquant des déchets miniers ont tué 341 personnes, endommagé des centaines de kilomètres de cours d’eau et mis en péril les moyens de subsistance des résidents des collectivités.

M. Lapointe, de MiningWatch Canada et des représentants d’autres groupes comme London Mining Network, Earthworks et Amnistie internationale Canada ont applaudi l’évaluation.