Avec l'aimable autorisation de Quebec Iron Ore.

Le 20 juin, Champion Iron publiait les résultats de l’étude de faisabilité relative à la deuxième phase du projet d’agrandissement de sa mine du Lac Bloom, laquelle décrit en détail son projet d’augmenter la capacité totale de concentré de minerai de fer de 7,5 millions de tonnes par an (Mtpa) à 15 Mtpa.

Les coûts d’investissement de cet agrandissement s’élèveront à environ 633,8 millions de dollars. Comme le décrit la société dans son communiqué de presse, Champion investirait cette somme dans la mise en œuvre de changements opérationnels, par exemple l’ajout de pelles hydroélectriques pour compléter les chargeuses frontales. Une capacité supplémentaire de forage et de transport sera ajoutée en 2021, à mesure que la production augmente.

« En se basant sur des hypothèses prudentes quant au prix au comptant actuel, l’étude de faisabilité de la phase 2 montre que l’agrandissement de la mine du Lac Bloom pourrait offrir une valeur ajoutée supplémentaire aux actionnaires et permettre à la société de poursuivre sa trajectoire de croissance positive », écrivait David Cataford, directeur de l’exploitation de Champion. « En réalité, très peu de projets d’extraction du minerai de fer peuvent assurer une production sur 20 ans ou plus à des coûts d’exploitation peu élevés dans l’industrie, tout en étant situés stratégiquement proches de toute l’infrastructure nécessaire et en se trouvant dans ce que l’on considère être une province particulièrement propice à l’exploitation minière. »

Minerai de fer Québec, une filiale détenue par Champion Iron, terminera la construction du concentrateur dans la deuxième phase, en utilisant les installations existantes pour le concassage, l’alimentation et l’entreposage du concentré. Ce deuxième concentrateur sera construit à proximité du concentrateur utilisé dans la phase 1. Champion indiquait que le concentrateur actuel a fait preuve « d’améliorations exceptionnelles en termes de tonnes traitées et de récupération ». La principale modification prévue pour le concentrateur de la deuxième phase concernerait l’ajout d’une épuiseuse au niveau du classificateur actuellement en service afin d’augmenter les taux de récupération.

La société se servira en grande partie du même équipement laissé sur le site lorsque les projets d’agrandissement avaient été abandonnés en 2012 par le précédent propriétaire de la mine. L’agrandissement reposera aussi sur l’infrastructure existante, notamment un transporteur terrestre, des concasseurs, un réseau de gestion de l’eau et des ateliers.

Des modifications seront apportées à l’infrastructure existante de la boucle ferroviaire afin de réduire le temps du cycle et d’augmenter la capacité de stockage du concentré. Par ailleurs, les installations existantes de gestion des résidus de Champion serviront à accueillir les tonnes produites durant la deuxième phase.

D’après le rapport de faisabilité, la mine du Lac Bloom contient des réserves minérales prouvées et probables de 807 millions de tonnes affichant une teneur moyenne de 29 % de concentré de minerai de fer. Ceci représente une hausse considérable par rapport aux précédentes estimations de la mine, qui faisaient mention de réserves de 412 millions de tonnes. Durant une conférence téléphonique jeudi matin, M. Cataford clarifiait que l’augmentation substantielle des réserves s’expliquait par les prix plus élevés du minerai de fer, qui avaient permis à la société de convertir des ressources précieuses en réserves.

L’étude de faisabilité montrait que la valeur actualisée nette après déduction des impôts, avec un taux d’actualisation de 8 % relatif à l’agrandissement et un minerai de fer à 105,2 dollars la tonne, totaliserait la somme de 753,17 millions de dollars, offrant à la mine une valeur actualisée nette pour les première et deuxième phases combinées de 1,97 milliard de dollars, après déduction des impôts. En tenant compte de l’agrandissement, les coûts nécessaires au maintien de la production du projet seraient de 52,3 dollars la tonne, une baisse par rapport à ceux du quatrième trimestre 2019 annoncés par la société à 55,4 dollars la tonne.

La construction devrait prendre environ 21 mois. L’agrandissement potentiel n’affectera pas la durée de vie actuelle de la mine établie à 20 ans.