Matériel d’exploitation minière à la mine de nickel Raglan exploitée par Glencore, dans le nord du Québec. Grâce au financement du gouvernement fédéral, la mine sera dotée d’une seconde éolienne de trois mégawatts qui permettra de remplacer davantage la consommation de diesel. Avec l’aimable autorisation de Glencore

Le gouvernement fédéral investit 4,2 millions de dollars dans deux projets d’énergie renouvelable, au Québec et au Nunavut, afin de réduire la dépendance aux combustibles fossiles dans les mines du Nord canadien.

La gestion de ces deux projets sera assumée par Tuglig Énergie Co., une société d’énergie renouvelable axée sur les régions éloignées.

« Ces projets seront financés au moyen du programme d’innovation énergétique de Ressources naturelles du Canada. » Ce sont les propos tenus par Paul Lefebvre, secrétaire parlementaire du ministre des Ressources naturelles du Canada, dans le cadre d’une table ronde de l’Association for Mineral Exploration (AME) de la Colombie-Britannique qui a eu lieu à Vancouver lundi dernier.

Celui-ci a ajouté que : « Les investissements annoncés aujourd’hui aideront à réduire la dépendance au carburant diesel et à transformer le paysage énergétique de la région de l’Arctique au Canada. Le secteur minier est de loin l’endroit où ces investissements sont les plus importants. »

Une somme de 3,9 millions de dollars sera allouée au projet Raglan II en vue d’installer une seconde éolienne de trois mégawatts et d’améliorer l’installation de stockage d’énergie sur batteries à la mine de nickel Raglan exploitée par Glencore, dans le nord du Québec. L’infrastructure consacrée à l’énergie renouvelable sur place a été installée dans le cadre du projet Raglan I de 18 millions de dollars. Depuis sa mise en service en 2014, le projet Raglan I a permis de réduire la consommation de diesel à la mine d’environ 10 millions de litres, ou l’équivalent de 30 000 tonnes de gaz à effet de serre.

Laurent Abbatiello, président et directeur général de Tuglig, a affirmé que l’objectif du projet Raglan II est de doubler la capacité de production d’énergie renouvelable des installations de Raglan et de multiplier par dix la capacité de stockage d’énergie.


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Le second projet de Tuglig a obtenu un financement de 283 000 $ pour la réalisation d’une étude d’ingénierie de base à la propriété aurifère Hope Bay de TMAC Resources, dans la région de Kitikmeot, au Nunavut, afin d’intégrer une installation de stockage d’énergie à air comprimé pour l’énergie produite par les éoliennes. Le projet de Hope Bay, qui en est actuellement à l’étape de l’émission de permis pour ses gisements de Madrid et de Boston, et dont la production doit s’amorcer en 2020, est alimenté entièrement au diesel.

Un puits de mine abandonné est utilisé pour le stockage d’air comprimé. Au besoin, l’air est libéré grâce à un compresseur et utilisé pour faire fonctionner une turbine afin de produire de l’électricité. L’air comprimé peut être combiné à n’importe quelle technologie en matière de production d’énergie, mais il convient particulièrement à la production d’énergie éolienne et solaire, lesquelles varient selon les conditions météorologiques. Selon Laurent Abbatiello, la technologie en matière d’air comprimé est tout à fait nouvelle au sein du secteur minier.

« On y a eu recours en Allemagne, où la production d’énergie à air comprimé est utilisée pour appuyer le réseau, et une mine de sel en guise de réservoir. Donc, cette technologie a déjà été utilisée dans le secteur minier, mais dans un autre contexte : non pas pour alimenter la mine, mais pour appuyer le réseau. »

Le projet pilote de Hope Bay comprendra la construction d’éoliennes destinées à produire de l’énergie. De plus, l’air compressé sera stocké dans des réservoirs se trouvant au-dessus de la surface, car les travaux de mise en valeur souterrains n’ont pas encore commencé.

« Grâce au soutien de Ressources naturelles du Canada, nous sommes en mesure de réduire notre consommation de diesel en Arctique de plus de 4 millions de litres sur une base annuelle, a déclaré M. Abbatiello. Nous planifions de réduire notre consommation annuelle de diesel jusqu’à 10 millions de litres au cours des prochaines années. »