Le 10 août dernier, Ressources naturelles Canada (RNCan) a octroyé 2,1 millions de dollars à Corem dans le cadre de son programme de croissance propre, afin que la société mette au point un procédé de récupération et de recyclage du cyanure pendant l’extraction aurifère.
Cette société de traitement des minerais établie au Québec recevra 2 135 004 dollars dans le cadre du programme afin de mettre au point un procédé de récupération et de recyclage du cyanure qui permettrait d’améliorer la viabilité environnementale de l’extraction aurifère en réduisant ses répercussions sur les écosystèmes aquatiques.
D’après RNCan, ce procédé régénère le cyanure de sodium afin de recycler l’azote créé durant le traitement du cyanure, et permettrait de réduire la quantité de cyanure et de dioxyde de soufre utilisés pendant l’extraction aurifère. Il devrait par ailleurs permettre de réduire le volume d’eau contaminée qui est entreposée dans les bassins de décantation des résidus, ainsi que la quantité de produits azotés, des polluants toxiques, présents dans ces bassins.
« À la fin du procédé, avant de [détruire] le cyanure, on réutilise le liquide ou le produit pour recréer du cyanure afin de pouvoir [le] réutiliser », déclarait Francis Fournier, président et chef de la direction de Corem, à l’équipe du CIM Magazine. « Les essais effectués jusqu’ici montrent qu’il est possible de régénérer entre 80 et 90 % du cyanure. »
La société prévoit d’utiliser cette enveloppe financière pour construire une usine de traitement pilote dédiée à la régénération du cyanure sur son site industriel de Saint-Malo, au Québec. Une fois l’usine construite, Corem déterminera la faisabilité du recyclage des sources d’azote pour dissoudre les métaux précieux, et évaluera la rentabilité économique du procédé ainsi que ses répercussions sur l’environnement.
Concernant l’investissement dans ce projet, le ministre de l’énergie et des ressources naturelles du Québec Jonatan Julien déclarait qu’il est important que le ministère appuie les activités de recherche et d’innovation technologique de Corem. « Ce projet permettra d’utiliser des technologies propres pour améliorer le recyclage des eaux contaminées, un élément de plus en plus important pour l’industrie minière », indiquait-il.
Le coût du projet est estimé à 3,6 millions de dollars. Corem a reçu des contributions supplémentaires de 492 000 dollars du volet Projets d’aide scientifique et technologique pour les technologies propres de RNCan, et de 100 000 dollars du ministère de l’énergie et des ressources naturelles du Québec.
La société a lancé ce projet en 2019, et commencera à construire son système de traitement à l’automne, qu’elle espère achever début 2021. L’année prochaine, elle prévoit de mettre en service et de commencer à exploiter une usine de démonstration à la mine de LaRonde d’Agnico Eagle au Québec. À la fin du projet, prévue pour fin 2021 ou début 2022, la société envisagera la démonstration à grande échelle ou la commercialisation du procédé.
Traduit par Karen Rolland