Denison Mines mène une nouvelle étude de faisabilité pour son projet d’extraction de l’uranium de Wheeler River dans le bassin d’Athabasca. Avec l’aimable autorisation de Denison Mines
Dans la perspective de renforcer l’électrification tout en éliminant progressivement les sources d’énergie à forte intensité de carbone, l’énergie nucléaire jouera un rôle majeur. Les gouvernements hésitent à soutenir l’énergie nucléaire en raison de ses coûts toujours plus élevés depuis la catastrophe de Fukushima en 2011 et de ses répercussions possibles sur l’environnement. Toutefois, face à l’imminence de l’urgence climatique, nombreux sont ceux qui envisagent l’uranium comme une source fiable d’électricité à faible intensité de carbone, une tendance très favorable aux promoteurs de projets et aux sociétés minières.
La persistance des prix bas et le manque d’investissement dans de nouvelles productions se sont traduits par une baisse des réserves d’uranium dans le monde entier. La pandémie a amplifié ce problème en entraînant une perturbation de l’offre et une augmentation de la demande en uranium de la part des fonds financiers et des petites sociétés d’extraction de l’uranium. La transition de l’Uranium Participation Corporation en un trust de l’uranium géré par Sprott Asset Management, qui vendra au prix du marché des actions qu’elle détient équivalentes à 1,3 milliard de dollars pour récolter des fonds, est un exemple des conséquences de cette hausse de la demande.
La World Nuclear Association (WNA, l’association nucléaire mondiale) prévoit une hausse de la demande en uranium de 162 millions de livres (environ 73 482 tonnes) en 2021 à 206 millions de livres (environ 93 440 tonnes) d’ici 2030 et 292 millions de livres (environ 132 449 tonnes) d’ici 2040. Toutefois, la production primaire actuelle devrait décliner de 30 % d’ici 2035 et de 54 % d’ici 2040 en raison de la disparition des ressources.
D’après la WNA, il faudra développer de manière intensive de nouveaux projets dans la décennie à venir pour éviter une perturbation potentielle de l’offre. Plusieurs grands projets d’extraction de l’uranium attendent de voir une amélioration du marché de l’offre et de la demande avant de poursuivre leurs activités. Il semblerait que le temps soit venu de se lancer.
En octobre 2021, le prix de l’uranium brut était d’environ 48 dollars américains la livre, soit légèrement inférieur à son prix le plus élevé depuis neuf ans, atteint en septembre 2021, à 50,80 dollars américains la livre.
D’après Jeff Hryhoriw, directeur des relations et des communications gouvernementales à Cameco, tout ceci vient confirmer ce que Cameco affirme depuis un certain temps, à savoir que les indicateurs de base du marché de l’uranium signalent clairement une tendance à la hausse des prix.
« Dans un monde où 85 % de notre électricité provient encore de sources d’énergie fossile, il n’existe pas de voie clairement définie pour parvenir, dans une perspective durable, à l’électrification et la décarbonation tout en maintenant un réseau électrique stable et ce, sans ajouter l’énergie nucléaire, alimentée par l’uranium, au bouquet énergétique », déclarait M. Hryhoriw. « À elle seule, la réduction de l’offre de Cameco, prévue ou pas, associée à nos achats, ont entraîné une fluctuation de 145 millions de livres (environ 65 770 tonnes) dans les indicateurs de base de l’offre depuis 2016. »
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Cameco fournit l’uranium à l’industrie mondiale du nucléaire et a récemment établi un partenariat avec GE Hitachi, GEH SMR Canada et Synthos Green Energy pour envisager l’utilisation de petits réacteurs modulaires de type BWRX-300 en Pologne. Ce partenariat permettrait à Synthos d’obtenir de l’électricité sans émissions de carbone abordable et à la demande à partir d’une source fiable et dédiée.
D’après M. Hryhoriw, « Cameco occupe une position stratégique pour profiter du soutien croissant envers l’énergie nucléaire. Nous sommes bien placés pour tirer parti d’un marché où la demande en énergie nucléaire (traditionnelle ou non) augmente, où l’on est convaincu que le risque lié à l’offre en uranium est supérieur à celui lié à la demande, et où nos décisions stratégiques et notre patience stratégique nous confèrent la résilience nécessaire face aux enjeux sans précédent que l’on rencontre et se traduiront par des récompenses émanant d’une offre à bas prix à injecter dans un marché en pleine croissance ».
Des sociétés telles que Denison et Defense Metals lui emboîtent le pas en investissant pour développer la production de l’uranium et promouvoir son utilité dans le monde.
Defense Metals annonçait le 23 septembre son projet de réévaluer les projets d’extraction dans le bassin d’Athabasca, en raison de l’intérêt renouvelé et soutenu envers l’uranium, ce qui a projeté son prix au comptant vers des records sur plusieurs années. Les projets Geiger North et Klaproth sont entourés de plusieurs grandes sociétés minières, ce qui, d’après la société, lui confère un avantage stratégique dans un district minier d’extraction de l’uranium éprouvé et prolifique.
« Le regain d’intérêt manifesté envers l’uranium a incité Defense Metals à réévaluer sa position foncière considérable dans le nord-est du bassin d’Athabasca », déclarait à l’époque Craig Taylor, chef de la direction de Defense Metals.
À ses côtés, Denison effectue une nouvelle étude de faisabilité pour Wheeler River, le plus grand projet d’extraction de l’uranium non développé dans la partie est du bassin d’Athabasca, en Saskatchewan. D’après l’étude de préfaisabilité de 2018, le projet aurait une durée de vie de 14 ans, avec des réserves probables de 109,4 millions de livres (environ 49 623 tonnes) d’uranium à une teneur de 3,5 %.
Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance jouent un rôle essentiel dans cette tendance. De fait, ce ne sont pas que les gouvernements, mais aussi les sociétés qui s’engagent auprès de leurs parties prenantes et de leurs clients à atteindre la neutralité carbone. Toutefois, de nombreuses questions persistent quant à la provenance de l’uranium à l’avenir, lorsque la demande augmentera.
Avec la perspective grandissante d’un monde qui a besoin d’uranium pour l’énergie nucléaire, l’augmentation de l’extraction et de l’intérêt envers l’uranium a entraîné une hausse des prix du marché. Cette tendance propulse le cycle de production de l’uranium de prix bas à une flambée des prix qui, par la suite, encourage les activités minières. Pour l’instant, l’avenir de l’uranium semble plus brillant qu’il ne l’a été cette dernière décennie.
Traduit par Karen Rolland