Toutes les parties prenantes de l’industrie minière peuvent utiliser les nouvelles lignes directrices sur les pratiques ESG élaborées par l’ICM. Photo : Adobe Stock
Sous la direction du comité dédié aux ressources et aux réserves minérales (comité RRM), la société de la responsabilité sociale et environnementale (SRSE) de l’ICM a élaboré une série de lignes directrices sur les pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) pour l’estimation des ressources et des réserves minérales.
Le 8 septembre de cette année, le conseil de l’ICM a adopté les nouvelles lignes directrices, après presque sept ans de recherches, d’examen, de rédaction et de refonte. Ce document présentera aux spécialistes les principes importants des pratiques ESG afin d’aider les sociétés minières et d’exploitation des ressources minérales à mettre en œuvre les bonnes pratiques lorsqu’elles gèrent les divers risques et possibilités inhérents à leurs projets. Ces lignes directrices serviront de ressource aux sociétés mettant au point des stratégies ESG efficaces à toutes les étapes d’un projet.
Deborah McCombe, directrice technique du comité consultatif international sur les mines à SLR Consulting et Garth Kirkham, directeur de Kirkham Geosystems, sont les deux responsables du comité RRM. Comme l’indiquait Mme McCombe, la création des lignes directrices s’est en partie inspirée des normes de communication toujours plus exhaustives dans l’industrie minière.
« Ces dernières décennies, l’attention s’est tournée vers les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance de l’industrie minière. Plus récemment, ils ont été liés au financement de projets », déclarait-elle. « Parallèlement, des normes et des codes internationaux de communication environnementale et sociale ont été développés et deviennent toujours plus solides. C’est là, je pense, ce qui a incité l’élaboration de ces lignes directrices. Elles donneront aux spécialistes et aux sociétés un document dans lequel chercher les grands principes des pratiques environnementales, sociales et de gouvernance. »
Un groupe de travail spécialisé dans les pratiques ESG a supervisé l’élaboration de ces lignes directrices. En tant que sous-comité de la société de la responsabilité sociale et environnementale de l’ICM, le groupe de travail réunit 20 spécialistes, tous experts dans les domaines couverts par les lignes directrices, notamment le changement climatique et les gaz à effet de serre (GES), la biodiversité, la prévention de la pollution, ainsi que la préparation aux situations d’urgence et l’intervention en cas d’urgence.
Le processus impliquait également des contributions et un examen du comité RRM, ainsi que des retours d’information des membres des autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) de Colombie-Britannique, d’Ontario et du Québec. Par ailleurs, en vertu du devoir de vigilance, le groupe a mis en place un processus de consultation publique pour s’assurer que toute personne intéressée a la possibilité d’envoyer ses commentaires.
Vivienne McLennan, une géologue qui travaille dans l’industrie minière depuis plus de 25 ans, s’est proposée pour réviser les lignes directrices et les commenter. Lorsqu’elle a commencé la révision du document, indiquait-elle, elle a constaté que les lignes directrices étaient simples à consulter et à assimiler, pour des spécialistes de l’industrie tout autant que pour des novices.
« Il suffit de consulter la table des matières pour se rendre compte que le document met vraiment en avant tout ce qu’il faut prendre en compte pour nos projets. Plus loin, un graphique très utile montre quels thèmes sont les plus pertinents à chaque étape du projet », déclarait-elle. « On peut donc se plonger dans le vif du sujet, commencer à s’éduquer et déterminer notre position par rapport à la position que l’on devrait avoir dès le début du document. »
D’après Mme McLennan, les lignes directrices constitueront un guide utile pour toutes les parties prenantes de l’industrie minière. Elles les aideront à explorer les questions relatives aux considérations ESG de manière appropriée et efficace.
« Le plus grand impact, selon moi, est que le document s’adresse à notre public cible. Il est rédigé d’une manière qui permet aux professionnels non spécialistes des pratiques ESG de prendre conscience du contexte et des sources d’information. C’est très éducatif », ajoutait-elle.
En ce qui concerne la manière dont sera utilisé le document à l’avenir, Mme McCombe et M. Kirkham sont convaincus qu’il sera très utile pour de nombreuses sociétés minières à différents titres.
« Ces lignes directrices s’adressent aux sociétés et aux projets pour une utilisation partout dans le monde, pas uniquement au Canada », indiquait Mme McCombe. « Il s’agit de lignes directrices assez vastes que d’autres territoires miniers peuvent utiliser. C’est donc un document de référence intéressant, qui évoluera au fil du temps. »
M. Kirkham faisait remarquer que les spécialistes peuvent non seulement les utiliser en interne pour s’assurer qu’ils suivent les meilleures pratiques les plus récentes de l’industrie, mais aussi comme argument juridique en leur défense, le cas échéant.
« Si une affaire est portée devant les tribunaux, le ou la spécialiste peut argumenter qu’il ou elle a suivi les lignes directrices sur les pratiques ESG et qu’il ou elle a agi de telle ou telle manière », indiquait M. Kirkham.
Jenifer Hill, directrice de JLH Environmental et présidente du groupe de travail sur les pratiques ESG, souhaitait participer dès le départ au projet, car elle désire avant tout aider l’industrie à aller de l’avant.
« Je veux m’assurer que les personnes qualifiées disposent des outils dont elles ont besoin, et que les investisseurs sont conscients et bien informés de tous les risques, afin que les projets miniers soient gérés de manière plus efficace, et que la réputation de l’industrie minière s’améliore », indiquait-elle. « L’industrie minière est une composante importante de notre société. Nous avons réellement besoin de l’exploitation minière, mais nous devons la mener correctement. Nous devons simplement donner aux personnes concernées les conseils et les outils nécessaires pour qu’elles le fassent bien. »
Du point de vue de Mme Hill, les lignes directrices conféreront davantage de clarté à l’ensemble de l’industrie minière. Elles permettront ainsi aux investisseurs de comprendre tous les risques inhérents aux nouveaux projets, tout en étant bien conscients des possibilités et des avantages qu’ils offrent.
« C’est l’occasion pour les sociétés de montrer ce qu’elles font. De nombreuses sociétés minières font des choses formidables », ajoutait-elle. « Espérons que ces lignes directrices aideront à démontrer et à améliorer la communication des [aspects] positifs, à [présenter] les bons côtés ainsi que les possibilités et les avantages de l’industrie minière. »
Maintenant que les lignes directrices ont été publiées et adoptées par le conseil de l’ICM, la prochaine étape pour le comité est de se concentrer sur sa communication et sa diffusion aux personnes travaillant dans l’industrie, afin qu’elles accèdent facilement au document.
Traduit par Karen Rolland